Un groupe d’indiens du Brésil a tenté d’investir de force le Congrès brésilien ce 16 décembre 2014 pour protester contre la violation de leurs terres.

Pour rappel, les Indiens du Brésil voient leur territoire de plus en plus accaparé par des sociétés privées pour des projets d’exploitation ou de construction, avec, semblerait-il, l’aval du pouvoir. Ils protestent depuis de nombreuses années pour qu’on leur reconnaisse des Droits afin de protéger leurs terres ancestrales.

Un projet de loi vient de proposer de modifier les règles pour délimiter une nouvelle fois les réserves des Indiens sans leur accord. Habillés de manière traditionnelle et armés d’arcs et de flèches, une trentaine d’entre eux ont tenté d’investir le palais législatif brésilien pour faire entendre leur voix. Sans succès. Ils ont été rapidement contenus par un cordon de police et des jets de gaz lacrymogène.

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En jeu, la réglementation PEC 215/00 qui doit donner au congrès le droit de démarquer les terres indigènes de manière « démocratique ». Celle-ci renverserait la constitution de 1988 qui offrait une relative protection pour la conservation des terres ancestrales.

Les leaders indigènes eux réclament une démarcation prescrite sur une base scientifique. En effet, l’agence indigène Funai base les démarcations des territoires sur des études anthropologiques difficilement contestables. Le congrès, par contre, estime qu’une décision sur la base de l’anthropologie serait anti-démocratique car les indigènes ne représentent qu’une minorité sur des millions d’habitants.

Les indigènes répondent que le congrès est, comme dans beaucoup d’institutions, noyauté par l’industrie agricole et les agences de construction qui voudraient élargir les possibilités d’exploitation. Triomphe du capitalisme au nom de la démocratie ou préservation des tribus vernaculaires ? La question n’est toujours pas tranchée pour ces Indiens qui craignent pour la survie de leur peuple et de leur culture. Un véritable choc de civilisation.

En dehors de ces crispations culturelles, il y a également un enjeu écologique colossal qui doit être entendu. Ces territoires représentent une manne de ressources énorme pour les multinationales. L’ouverture des territoires aux bulldozers marquerait une fuite en avant inquiétante vers le « toujours plus » au nom de la croissance perpétuelle et du profit.

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Au Brésil, il coexiste près de 900.000 Indiens de 305 ethnies, la plupart en Amazonie. Une infime minorité au regard des 200 millions de Brésiliens. Autant dire qu’il leur faudra une grande persévérance pour espérer avoir gain de cause.

Rappelez-vous, la coupe du monde du Brésil fut une belle opportunité de parler des souffrances des minorités indigènes dans la région. En dehors du cas « belo monte », ce barrage gigantesque construit sur les terres du peuple Kayapo, c’est une multitude de petites tribus qui souffre aujourd’hui de l’avancée triomphante de la « civilisation » sur leurs terres. Mais la coupe du monde étant terminée, leur cas arrive difficilement à percer dans les grands médias occidentaux.


Source : Mail Online / redpowermedia.wordpress.com / Images : AP / Fernando Jr. et Bizerra AP

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