Et si nous faisions de l’observation de la nature une source d’inspiration afin de trouver le chemin d’un monde en équilibre ? C’est l’idée que défend avec force le scientifique Idriss Aberkane, parmi tant d’autres, dans un discours progressiste et poignant en faveur du biomimétisme.

Par nature, les espèces les mieux adaptées à leur environnement survivent à travers l’évolution. De manière souvent insoupçonnée, grâce à des millions d’années d’évolutions, certaines espèces développent des caractéristiques qui surpassent souvent de loin les meilleures technologies humaines. Comment « le vivant » peut-il être en mesure de produire des matériaux diablement efficaces, sans la moindre pollution, avec une finition au niveau du nanomètre ? N’y a-t-il pas un enseignement à en tirer ? Source d’inspiration pour les chercheurs, le biomimétisme pourrait bien être la clé de voute de l’adaptation des sociétés humaines vers un équilibre durable.

L’audition de Idriss Aberkane

Idriss Aberkane, chercheur en neurosciences cognitives et ambassadeur de l’Unitwin et de l’Unesco, fait partie de ces scientifiques qui s’attardent sur les incroyables capacités du vivant à créer ce dont il a besoin pour répondre à une situation spécifique. Son objectif, tirer des enseignements du biomimétisme et si possible des applications concrètes au profit d’un équilibre environnemental. Au delà d’une vision purement scientiste, ce chercheur questionne la notion de « connaissance » en société qu’il observe comme le pétrole infini de l’avenir. Couplé à la maitrise du biomimétisme, cette connaissance pourrait mener à une économie bleue circulaire où les déchets seraient de l’ordre du passé car nous aurions simplement appris à ne plus en produire…

« Dans une société marquée par les notes et les labels, l’éducation actuelle est pratiquée de façon industrielle, avec pour objectif de servir l’économie. Ce qui produit le « gavage intellectuel » auquel sont soumis les enfants. Pour en sortir, il faut développer un appétit pour la connaissance, faire en sorte que les savoirs s’acquièrent dans le plaisir et non plus dans la douleur. » explique le chercheur sur le site de TEDx. Il fut invité à discourir pour le CESE (Conseil Économie, Social et Environnemental) dont le but est « d’explorer les avancées du biomimétisme, identifier ses acteurs, évaluer l’état de la recherche fondamentale et appliquée » pour encourager cette transition vers des modes de production plus sains.

Si d’aucun pourra juger ce discours très optimiste où inclusif à une vision capitaliste (le chercheur rappelant que faire de l’argent est le moteur de cette évolution dans le schéma actuel), on doit reconnaître que l’intervention de Idriss Aberkane est convaincante et porteuse d’espoir alors que nous vivons une époque charnière où crises écologiques se mêlent aux drames humanitaires (et climatiques). Celui-ci nous rappelle que ce n’est pas le savoir qui doit être érigé en problème, mais ce que l’Homme est capable d’en faire. Si la science seule ne réglera pas l’ensemble de nos problèmes, elle pourrait intervenir positivement et encourager des modes de vie plus sains et plus durables. Pour ce faire, le débat démocratique autour des nouvelles technologies, nanométriques notamment, se doit plus que jamais d’exister.


Source : lecese.fr / tedxaix.com

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