Il ne sera donc pas interdit d’utiliser « pommes empoisonnées » aux pesticides dans le dernier rapport de Greenpeace. Plus tôt cette année, l’association Nationale Pomme Poire (ANPP) avait attaqué l’ONG pour son rapport jugé mauvais pour les intérêts des arboriculteurs, souhaitant faire interdire cette formulation….

En juin 2015, Greenpeace publiait un important rapport intitulé « Pommes empoisonnées : Mettre fin à la contamination des vergers par les pesticides grâce à l’agriculture écologique. » Le document révélait notamment que 75% des terres de l’industrie arboricole contenaient au moins un produit toxique pour la santé. En effet, la plupart des pays européens, dont la France, continuent d’employer des cocktails de pesticides, dont on connait la toxicité, pour produire des pommes, notamment.

Mais ce n’est pas le contenu du rapport qui indignera l’industrie mais bien son titre. En effet, l’Association nationale Pomme Poire (ANPP), qui regroupe 1 500 producteurs, avait entamé une procédure en justice contre l’ONG jugeant son titre dénigrant pour le secteur de la pomme et voulant le faire interdire. L’association de producteurs souligne également que les tests portaient sur l’eau et la terre, pas sur les pommes directement. Un argumentaire qui ne sera pas suffisant pour convaincre la justice.

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Pour l’avocat de Greenpeace, cette action contre elle visait surtout à faire pression sur leur organisation. L’ANPP lui réclamaient 50 000 € de dommages. La décision rendue ce 10 novembre donnera cependant raison à l’ONG. Une victoire amère, la justice confirmant que la formule utilisée est valable, donnant plus de poids à un rapport déjà alarmant. Greenpeace pourra donc parler de pommes empoisonnées sans risquer de censure ou d’amende.

La juge de cette procédure d’urgence, Catherine David, a estimé que ce sont bien les pesticides qui sont en cause par la formulation, pas les pommes elles-mêmes. « ce qui n’est pas objectivement contestable » a-t-elle précisé. La décision souligne également que l’étude de Greenpeace « s’appuie sur une base factuelle en décrivant les pesticides les plus souvent rencontrés dans les vergers, pour en conclure que ces produits chimiques contaminent les pommes et qu’il est urgent de se tourner vers des solutions écologiques alternatives » L’honneur de la pomme est ainsi sauf, si elle est d’origine biologique…

Greenpeace « continuera à se battre pour que les pommes, et plus largement l’ensemble de notre alimentation, soient produites plus sainement. » a réagi Anaïs Fourest, chargée de campagne Agriculture chez Greenpeace France. Une mission de première importance quand on sait que la France est la championne européenne du taux de pesticide dans le sang de ses habitants. Une présence de pesticides dans l’organisme au moins trois fois plus élevée que chez un Américains moyen estime une étude de l’institut de veille sanitaire. De son coté, l’ANPP envisage de faire appel de la décision.


Source : france3-regions.francetvinfo.fr / rtl.be

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