Le 11 février dernier avait lieu la journée internationale des femmes et des filles de science. Une occasion de rappeler la place des femmes dans l’histoire scientifique, mais aussi de rendre plus visibles les postes occupés par des femmes au sein d’un milieu que certains considèrent toujours très masculin. À cette occasion, nous avons dressé la liste de 20 femmes qui ont largement contribué à leurs différentes disciplines scientifiques, mais encore trop souvent invisibilisées.

Initiative des Nations Unies, la Journée internationale des femmes et des filles de science a pour ambition de raviver le souvenir et d’encenser la place importante prise par certaines femmes dans l’histoire des sciences. Alors qu’aujourd’hui encore, à travers le monde, les femmes restent en retrait dans les domaines scientifiques en dépit de leur brillants résultats, ériger des modèles auxquels s’identifier reste une mission primordiale pour inspirer les générations de filles à venir.

Car en effet, une quelconque égalité des chances en matière de science et de diplômes afférents est loin d’être atteinte : une étude menée au sein de 14 pays a montré que là où les garçons avaient 37% de chances d’obtenir un baccalauréat ou équivalent en science, les filles n’en ont que 18%. Pour un master ou un doctorat, les taux continuent de chuter, avec 18% de chances pour les garçons et 8% pour les filles d’obtenir le premier, et 6% contre 2% pour le second. En France, 70 % d’une génération de filles obtient le bac contre 59% des garçons. Et pourtant, 42% des garçons titulaires d’un bac S vont se tourner vers un diplôme d’ingénieur, contre 18% des filles… Le préjugé selon lequel « les sciences c’est pas pour les filles » semble donc se perpétuer à travers des choix autoréalisateurs.

Les neurosciences ont justement démontré depuis plusieurs années, contrairement aux préjugés, que le cerveau humain n’a pas vraiment de sexe. 90% de ses connections se construisent progressivement durant le développement sur base des influences sociales, de la famille, des structures de la société, de la culture, des publicités, etc… C’est donc la société elle même qui perpétue un modèle qu’il est très difficile à décoloniser, notamment par l’affirmation qu’il n’y a pas un sexe qui domine l’autre dans une branche particulière. Afin de rétablir un tant soit peu la balance, voici 15 portraits de femmes qui excellent dans leur domaine, des bureaux de la NASA aux laboratoires qui ont vu quelques unes des plus grandes découvertes scientifiques des temps modernes.

  1. Jane Goodall

Jane Goodall, la plus célèbre scientifique des primates de l’histoire, est réputée pour son travail avec les chimpanzés et comme un championne de la défense des droits des animaux. Et, du haut de ses 83 ans, Goodall n’a pas fait que travailler à l’abri dans son laboratoire : elle a grimpé aux arbres afin d’imiter le comportement des chimpanzés en Tanzanie pour gagner leur confiance et les étudier dans leur habitat naturel. Un travail à l’implication capitale dans la compréhension des primates, et donc leur protection.

  1. Elizabeth Blackwell

Elizabeth Blackwell, née en 1821, a été la première femme diplômée de l’école de médecine aux États-Unis (la Geneva Medical College dans le nord de l’État de New York). Par la suite, elle est devenue militante pour la santé des femmes pauvres et a été jusqu’à fonder une école de médecine pour les femmes en Angleterre.

  1. Marie Curie

La scientifique d’origine polonaise a étudié à la Sorbonne, où elle est devenue chef du laboratoire de physique au début des années 1900 — alors que très peu de femmes enseignaient la science dans les universités européennes — et a été pionnière de la recherche sur la radioactivité. Elle et son mari ont gagné ensemble le prix Nobel en 1903. En 1911, elle obtient un second Prix Nobel, cette fois-ci en chimie, pour ses travaux sur le polonium et le radium.

  1. Mae C. Jemison

Mae C. Jemison est la première astronaute afro-américaine. En 1992, elle est devenue la première femme noire à voyager dans l’espace en tant que membre d’équipage sur le vaisseau spatial Endeavour. Avant d’entrer dans le programme spatial, elle était médecin, et a notamment servi auprès du Corps de la paix en Sierra Leone et au Libéria.

  1. Tiera Guinn

À seulement 21 ans, et alors qu’elle n’a même pas encore obtenu son diplôme universitaire, Tiera Guinn officie déjà auprès de la NASA. Là-bas, elle les aide à construire l’une des plus grandes fusées au monde. Future diplômée du MIT, elle poursuit ses études en ingénierie aérospatiale.

- Pour une information libre ! -Soutenir Mr Japanization sur Tipeee
  1. Jennifer Doudna

Jennifer Doudna est l’une des scientifiques les plus importantes sur le plan culturel. Elle a contribué à la mise au point du CRISPR, une méthode d’ingénierie génétique qui pourrait, entre autre, participer à l’éradication ou au traitement de l’anémie falciforme, de la mucoviscidose, de la maladie de Huntington et du VIH. Elle est professeure à l’UC Berkeley.

  1. Katherine Freese

Freese est un scientifique moderne pionnière dans l’étude de la matière noire, y compris l’étude des « étoiles noires » dans l’univers, un phénomène qui n’a jamais été observé directement par l’humain. Elle est directrice de Nordita, un institut de physique théorique à Stockholm.

  1. Rachel Carson

Dans les années 1960, la voix d’un spécialiste en sciences environnementales est parvenue à se faire entendre jusqu’à devenir un élément central de la culture et de la politique américaines : celle de Rachel Carson. Son livre, « Printemps silencieux », a mis en garde contre les dangers des pesticides et des produits chimiques pour les humains, les plantes et les animaux, et a marqué l’histoire environnementale de la nation, mais aussi de l’occident tout entier.

Photo : Rachel Carson Council
  1. Maria Goeppert Mayer

Immigrante allemande aux États-Unis qui a étudié à Johns Hopkins pendant la Grande Dépression, Maria Goeppert Mayer, née en 1906, a persisté dans ses études, même lorsqu’aucune université ne voulait d’elle, et est parvenue à devenir physicien-chimiste. Sa contribution la plus célèbre à la physique moderne est la découverte de la coquille nucléaire du noyau atomique, pour lequel elle a remporté le prix Nobel en 1963.

  1. Sara Seager

À l’époque où les femmes ont pu accéder aux formations scientifiques à l’université, le « système solaire » avait déjà été assez bien cartographié. Mais Sara Seager, née en 1971, a découvert 715 planètes à elle seule avec le télescope spatial Kepler, une contribution remarquable à la compréhension moderne de l’espace.

Photo : Sam Ogden
  1. Sau Lan Wu

Le scientifique de Hong Kong, Sau Lan Wu, est physicienne et s’est notamment penchée sur les particules en découvrant les quarks et les gluons, puis a vraiment changé le cours de l’histoire scientifique en aidant à découvrir la particule du boson de Higgs.

  1. Rosalind Franklin

Rosalind Franklin, née en 1920, était une biophysicienne britannique. Connue pour son travail révolutionnaire de découverte de l’ADN, ainsi que la compréhension des rayons X et de la structure moléculaire, elle a largement contribué à changer nos perceptions du génome humain.

  1. Gertrude Elion

Autre lauréate du prix Nobel, Gertrude Elion, née en 1918, était biochimiste et pharmacologue. Elle a développé des médicaments pour traiter la leucémie et prévenir le rejet en cas de greffe rénale.

  1. Vera Rubin

Vera Rubin, née en 1928, a prouvé que la matière noire existait dans l’univers en concluant que des sources de gravité invisibles tiraient les planètes et les étoiles dans certaines directions. Elle a reçu la Médaille nationale de la science en 1993, décernée par le président Clinton.

  1. Barbara McClintock

Barbara McClintock a remporté le prix Nobel en 1983 pour ses études sur la composition génétique du maïs et plus particulièrement sur sa découverte de la transposition génétique, ou la capacité des gènes à changer de position sur le chromosome.

  1. Maria Telkes

En 1947, la physicienne Dr Maria Telkes coopéra avec l’architecte Eleanor Raymond pour mettre au point la toute première maison entièrement chauffée à l’énergie solaire. Elle utilisa alors un produit chimique qui permettait de cristalliser et de garder la chaleur, qui était ensuite renvoyée de façon à maintenir la température constante à l’intérieur de la maison.

  1. Shirley Jackson

La physicienne théorique Dr Shirley Jackson a été la première femme noire titulaire d’un doctorat. Diplômée du MIT, elle a participé à un effort de recherche révolutionnaire dans les années 1970 qui a permis à d’autres d’inventer le télécopieur portable, le téléphone à touches, les cellules solaires, les câbles de fibre optique, l’identification de l’appelant et l’appel en attente.

Photo : legaleaglesflyordie.com
  1. Stephanie Kwolek

En 1965, la chimiste Stephanie Kwolek a inventé une fibre légère cinq fois plus résistante que l’acier. Initialement conçue pour les pneus de voiture, le kevlar est résistant aux flammes et à la corrosion et est utilisé dans les gilets pare-balles, les skis, les casques de sécurité, les engins de randonnée et les câbles de ponts suspendus, sauvant ainsi des milliers de vies depuis son invention.

  1. Murray Hopper

Informaticienne américaine et contre-amirale de la marine américaine, Grace Murray Hopper a été l’un des premiers programmeurs de l’ordinateur Harvard Mark I et a inventé le premier compilateur pour un langage de programmation informatique. Elle a popularisé l’idée de langages de programmation indépendants de la machine, ce qui a conduit au développement de COBOL, l’un des premiers langages de programmation de haut niveau. Elle a également popularisé l’utilisation du terme bug en référence aux défaillances de logiciels informatiques ou matériels.

  1. Hedy Lamarr

Hedy Lamar invente en 1941 le système de communication sans fil « Spread Spectrum ». Icône de cinéma et de théâtre, elle a donc participé à l’invention de l’ancêtre du Wi-Fi. Grâce à cette invention, la technologie sans fil est née. Ce type d’invention a cédé la place à la vague de technologie que nous avons vue aujourd’hui, comme les téléphones cellulaires et les télécopieurs.


Sources : GlobalCitizen.org / UN.org / Scienceonthego.edu.au / europarl.europa.eu / sop.inria.fr

- Cet article gratuit et indépendant existe grâce à vous -
Donation