A baby cow was dying in the field. Naoto Matsumura and Ren Yabuki had made terrible efforts to save him. The cow was transported from Tomioka to Iwaki to be seen by a veterinarian. the animal doctor had warned us, now the calf seemed ok, but his heart was weak. Its beat was at 35 % of full capacity. Maybe he won’t make it until tomorrow. Ren Yabuki looked at me : “This night will be very long.”When we could go back to Tomioka, it was 3 o’clock. We have no lunch yet. Naoto Matsumura insisted many times to pay for his work, but the vet refused. He was himself an evacuee from the No Go Zone. He had lost his hospital and land after the Daii Ichi meltdowns.Once we were back at the farm, they prepared another bottle of milk; the baby cow was left inside the car to be warm. Only then, we went to sleep.
Dans son troupeau, depuis plus d’un an, il a beau se démener avec ses biberons, les veaux meurent au bout de quelques semaines. C’est au matin qu’il trouve les cadavres et il n’y a plus rien à faire. A mi-mai, un autre veau était mort sans raison apparente. Tomioka était un des principaux marchés à bestiaux de région de Fukushima. Dans les années 70, c’est à dire avant la construction des centrales nucléaires, le prix moyen d’un jeune veau Wagyu, le bœuf noir japonais, une race à viande tournait autour de 8000 euros. Lors de l’évacuation de la zone radioactive, 3500 tètes de bétail ont été abandonnées sans parler des animaux domestiques. La plupart sont mortes de faim et de soif dans les étables. Les survivantes ont été traquées par les vétérinaires de la préfecture et mis à mort. Les chiens et les chats errants ont subis le même sort. Le troupeau que Naoto Matsumura a rassemblé est constitué d’animaux arrachés à une mort certaine. Il les nourrit non pour les vendre mais simplement par respect pour leur vie.
Accueil A la rencontre du dernier Homme de Fukushima Life and death of a radioactive baby cow/Vie et mort d'un bébé