Pour participer à la sauvegarde des abeilles sauvages localement, le site Modern Farmer propose un plan d’autoconstruction pas à pas pour mettre en place un nichoir à abeille. La lutte pour la préservation des butineuses se joue désormais à toutes les échelles et même les particuliers peuvent s’engager pour les protéger.

Ce n’est plus un secret pour personne, les abeilles domestiques et sauvages sont menacées en France et dans le monde. En dépit des multiples alertes, la situation ne fait que s’aggraver : ce printemps, dans certaines régions de l’Hexagone, des apiculteurs ont vécu de véritables hécatombes, perdant plus de 80 % de leurs essaims. Si l’effondrement des populations d’abeilles est connu depuis 30 ans déjà, ce n’est que très récemment, alors que nous ne pouvons que constater les dégâts, qu’une attention grandissante est portée à ces actrices indispensables pour l’équilibre des écosystèmes.

Une problématique qui ne date pas d’hier…

Quelques chiffres pour comprendre

La disparition des abeilles signerait l’écroulement de tout un système naturel planétaire indispensable. “Le « syndrome d’effondrement des colonies » observé depuis les années 1990 a des impacts sur le secteur apicole mais plus largement sur l’ensemble de la biodiversité.” peut-on lire dans Le Monde. Ce phénomène est directement lié aux activités humaines industrielles, l’usage massif de produits chimiques en agriculture et la perte générale de biodiversité.

Les activités humaines, à la fois coupables et victimes, seraient parmi les premières impactées. Seules 25% des cultures mondiales ne dépendent pas de l’action des insectes pollinisateurs. La grande majorité des autres productions agricoles – fruitières, légumières, oléagineuses, protéagineuses et mêmes celles des fruits à coques, des épices, du café, du cacao, dépendent des services éco-systémiques des insectes pollinisateurs.  Selon une étude de l’INRA d’Avignon, on estime ainsi à 153 milliards d’euros par an l’apport mondial de l’action pollinisatrice des insectes. Mais ce dont ces chiffres ne rendent pas compte, c’est que cette action ne peut pas être remplacée à une grande échelle de manière artificielle.

Aujourd’hui, il manquerait plus de 13 millions de ruches en Europe pour une pollinisation suffisante. Malgré l’urgence, les gouvernements semblent obstinés à faire la sourde oreille et ne font que repousser sans cesse à « plus tard » des décisions cruciales pour changer notre modèle de production industriel basé sur les pesticides d’origine pétrolière et bannir les produits phytosanitaires nocifs dont les agriculteurs sont devenus accros. Est-ce par manque de courage ou en raison de la pression des lobbies de de l’agro-industrie que les représentants politiques font preuve d’une telle frilosité ?

L’hôtel à abeille, une manière ludique de s’engager 

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Afin de prendre les choses en main à leur niveau – et bien qu’une action politique reste absolument indispensable pour changer les choses de manière structurelle – certains particuliers, paysans et apiculteurs amateurs ont décidé de construire leurs propres « maison » pour les abeilles sauvages afin de leur offrir de nouveaux abris. Ces dernières souffrent en effet non seulement de produits chimiques répandus dans l’environnement, mais aussi de la disparition de leurs habitats naturels. Les hôtels à abeilles peuvent être construits à la main à partir de matériaux locaux. Ils sont ludiques à mettre en place avec des enfants et permettent d’interpeller les visiteurs à propos de la disparition des insectes.

L’hôtel à abeilles est relativement simple à monter. Il est composé d’un cadre surplombé d’une planche légèrement inclinée et qui dépasse la structure pour permettre à la pluie de s’écouler sans noyer l’intérieur. Pour protéger les insectes, il est nécessaire de recourir à des matériaux non traités. L’intérieur du rectangle, posé à la verticale, est ensuite rempli de différentes matières naturelles, comme des branches fines en fagot, des petits troncs d’arbre percés, de la paille, des roseaux, des bambous et éventuellement des briques dont les interstices feront le bonheur de certaines espèces. La présence de modules variés favorise une plus grande diversité. Selon sa taille, le dispositif peut être accroché sur un poteau de clôture, un mur extérieur, ou toute autre surface verticale. Si vous optez pour un édifice de grande envergure, construisez le directement à son emplacement définitif.

Les abeilles et autres insectes utiliseront les trous de l’édifice pour s’y réfugier pendant l’hiver et éventuellement pour y pondre leurs œufs. Au milieu du printemps, quand l’hôtel a été délaissé, il peut être conseillé de le remplir avec de nouveaux matériaux afin de prévenir la transmission de maladies entre générations et pour continuer de favoriser la reproduction des abeilles. Un hôtel à insecte demande donc surveillance et entretien de long terme !

Pour plus de détails, rendez-vous sur Modern Farmer et Apiculture.net, deux sites qui donnent offrent de nombreuses précisions sur la façon de construire ces « maisons » pour les abeilles – allant du très petit à un véritable complexe hôtelier !  Et pour ceux qui ne seraient pas bricoleurs, l’association Un Toit pour les Abeilles propose de parrainer une ruche, permettant de soutenir directement le travail des apiculteurs. D’autres associations s’engagent à d’autres niveaux, comme avec la création de « zones de bzzzz », c’est à dire des espaces composés de fleurs mellifères.

Moro


Sources : Modern Farmer / Le Monde / Mr Mondialisation

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