Alors que plus de la moitié de l’humanité habite désormais en ville, on observe une volonté grandissante chez les populations de retourner vivre au plus près de la nature. Mais le bonheur se trouve-t-il vraiment aux côtés d’un environnement naturel ? Plusieurs études semblent l’indiquer.

Selon la Banque Mondiale : « Aujourd’hui, 56 % de la population mondiale, soit 4,4 milliards d’habitants, vivent en ville. Cette tendance va se poursuivre : d’ici 2050, avec le doublement du nombre actuel de citadins, pratiquement sept personnes sur dix dans le monde vivront en milieu urbain ». 

Ces centres de plus en plus infrastructurés coupent pourtant de plus en plus leurs populations de toute nature au quotidien, non sans impact sur leur santé mentale et physique.

En effet, ne serait-ce qu’une balade en nature est synonyme d’apaisement, de bien-être, voire de félicité. Si ce n’est pas forcément évident aux yeux de tout le monde, ce sentiment de plénitude partagé par beaucoup est fondé rationnellement. Plusieurs études indiquent que le temps passé au contact d’un environnement naturel peut jouer un rôle pertinent pour notre santé globale.

Le Journal de Montréal rapporte 4 de ces études qui invitent à reconsidérer notre rapport à notre environnement. Retour sur ces évidences que notre monde délaisse malgré tout en pratique, en continuant d’étouffer son besoin de contact avec des écosystèmes naturels.

L’immersion dans la nature rend plus créatif

Ce sont des chercheurs de l’Université du Kansas et de l’Utah qui l’affirment, les balades prolongées en nature, loin des technologies, stimulent le cerveau et en particularité tout ce qui est lié à la créativité. Pour ce faire, les scientifiques ont envoyé 56 volontaires en randonnée.

De l’Alaska au Colorado, du Maine à Washington, les participants n’ont pas eu le droit d’utiliser des technologies pouvant les distraire comme un smartphone ou un lecteur MP3. Coupés de tout, ils n’avaient pas d’autres choix que de profiter pleinement de leur expérience avec la nature. À leur retour, un test comparatif avec un échantillon neutre a été effectué.

L’étude indique une amélioration de près de 50% de leurs aptitudes créatives. La combinaison d’une immersion en nature couplée à une baisse significative (ou un arrêt) de l’utilisation des technologies aurait un impact positif direct et évident.

La nature lutte contre le stress et joue sur le bonheur

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Plusieurs études semblent démontrer que notre rapport à la nature entraîne des effets positifs sur le moral. Très spécifiquement, une recherche réalisée à l’Université de Chiba au Japon suggère le développement d’une plus grande sérénité et une diminution du stress chez les personnes en symbiose avec la nature.

Pour le démontrer, deux groupes ont été formés sur base d’un échantillon de 280 personnes. Un groupe de personnes a séjourné en ville pendant qu’un autre groupe était obligé de vivre en pleine nature. Après avoir étudié leur état, les groupes ont été inter-changés. Les scientifiques ont alors remarqué que les candidats qui avaient été en forêt avaient un pouls, une pression artérielle et un taux de cortisol statistiquement plus bas.

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Moins de pollution pour la respiration

Le cerveau n’est évidemment pas le seul élément du corps humain a être stimulé par le contact à la nature. Sortir au grand air, loin de la pollution des villes qui atteint nos fonctions mentales et physique, est un bon moyen de motiver une activité physique saine qui – couplé à une bonne hygiène alimentaire et du sommeil – pourra stimuler les défenses immunitaires.  

Les médecins japonais vont jusqu’à recommander le shinrin-yoku comme médecine douce ou préventive : les bains de forêt. Selon la tradition médicale locale, être en forêt permettrait de faire baisser le rythme cardiaque et la tension artérielle, réduire la production d’hormones de stress, stimuler le système immunitaire par l’activité physique et générer des sentiments globaux de bien-être.

À n’en pas douter, avec une très vaste urbanisation de certaines régions nippones, les citadins japonais sont particulièrement en recherche d’un retour à la nature depuis quelques années.

La balade en forêt est bonne pour la forme physique

A l’heure où notre sédentarisation est cultivée à échelle systémique, voire morbide, par l’omniprésence des écrans, les gadgets, les transports ou encore le pré-mâché industriel, renouer avec sa santé de manière saine et mesurée peut passer par une simple marche de 60 minutes en forêt, avec toutes les difficultés d’un terrain naturel. Un bon moyen d’échapper à la léthargie physique dans laquelle nous plonge notre confort moderne, tout en laissant plus d’espace à la stimulation de notre réflexion sur le monde.

De manière générale, cette activité réduit la pression artérielle et prévient naturellement les maladies du cœur. Un exercice destiné à tous les âges et qui est moins exigeant pour le corps ou les articulations qu’un sport intensif. Si cet aspect est principalement lié à l’activité plus qu’à la nature, il permet de bénéficier des différents avantages précédents tout en s’éloignant des objectifs de performance ou de compétition déjà omniprésents dans nos modèles de société.

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D’autres nombreuses études existent sur les bénéfices de conserver un lien avec les milieux naturels, notamment celle qui, publiée dans la revue BioScience en novembre 2015, démontrait que « la présence de parcs et d’espaces verts au sein des villes contribuerait à une réduction de 4 % de la criminalité » rapporte le Journal de Montréal. 

Si les observations scientifiques semblent démontrer qu’une vie proche de l’environnement a un impact résolument positif sur le moral et le corps, ce n’est toutefois pas une règle absolue. L’accès au bonheur est infiniment complexe. Le bonheur lui même est si subjectif que la condition sociale, psychique ou physique de chacune et chacun jouent un rôle déterminant dans notre rapport autant à la nature qu’à la société. Ainsi, il est tout à fait possible d’être pleinement heureux en ville, autant que déprimé en pleine nature.

Cependant, ces études soulignent l’importance – pré-sentie par tout le monde mais peu valorisée dans les faits – de maintenir nos liens avec une biosphère qui fait partie de nous, dont nous sommes dépendants et avec laquelle nous cohabitons de manière inévitablement organique. Nous avons tout à gagner à faire émerger des modes de vie alternatifs au tout-urbanisé et à refuser la continuation de l’artificialisation permanente et persistante de nouvelles terres, nous coupant chaque jour davantage du reste du monde. Réfléchir à des existences plus résilientes et conscientes, dans le respect de la biodiversité qui nous entoure, que ce soit en ville où à la campagne, sont une priorité. La bonne nouvelle, c’est que certains s’y attellent déjà…


Source : journaldemontreal.com / fitday.com / Image à la une @julian-bialowas/Unsplash

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