Réponse à la lettre Anti-Végan qui fait le buzz sur les réseaux sociaux

Une photo d’Aymeric Caron en gros plan, un texte gratiné contre les Végans, une liste de clichés grossiers d’une attristante beaufitude et un paquet de sophismes plus éculés les uns que les autres, il n’en fallait pas moins pour faire un buzz national : le message anti-vegan publié par un internaute le 11 septembre a été repartagé plus de 8200 fois, touchant des centaines de milliers de personnes. 4 ans après sa première publication, la diatribe réactionnaire continue de tourner sur le réseau. Comment, à l’heure d’une crise écologique historique, alors que l’ONU vient d’annoncer qu’il reste 2 ans à l’humanité pour éviter le crash planétaire, une telle caricature haineuse peut-elle recueillir un tel soutien ? Réponse point par point.

« Tu ressembles à Aymeric Caron mon vieux ! »

Cette lettre anti-vegan qui fait le buzz depuis quelques jours interpelle à plus d’un titre. Celle-ci ne s’attaque pas juste à une communauté, générant une vague de commentaires nauséabonds insultants les Français qui ont décidé de ne plus manger de produits issus de l’exploitation animale, cette « lettre » concentre surtout l’ensemble des sophismes les plus primitifs que l’esprit humain est capable de générer pour rejeter une idée ou marginaliser un groupe humain. Et c’est pour cette raison qu’il est vital d’y répondre, de déconstruire un discours-type qu’on entend trop souvent également contre les étrangers, contre les femmes, contre les homosexuels, contre les militants « gauchistes » (sic.),… Bref, contre ceux qui font un peu bouger les lignes de leur temps.

Source : Un Monde Riant

Rappelons avant tout qu’un sophisme est défini comme étant un raisonnement faux prenant une apparence de vérité. En résumé, le sophisme, c’est cette petite boutade polémique aux airs de vérité qui fera rire tout le monde, mais qui révèle en réalité l’étendue de l’ignorance de votre interlocuteur. Le caractère véridique d’un sophisme tient plus dans la manière d’affirmer son message, avec force et persuasion, que dans sa substance. N’en doutons pas une seconde, c’est ce type de discours qui gagne la guerre des débats tant il est séduisant, simpliste et amasse les foules. Novlangue assumée, propos polémiques, arguments d’autorité, invectives mêlées d’humour et appel à la Nature, un discours totalement creux sur le fond est toujours plus à même, par sa simple forme, d’amasser les foules contre une cause et les militants qui la composent.

Il ne sera donc pas question ici de prendre la défense du véganisme, mais bien de la véracité des faits, de distinguer le vrai du faux dans les arguments énoncés qui font tant le buzz. Il sera question de lutter contre une forme d’obscurantisme intellectuel qui se répand dans les cerveaux avec une facilité déconcertante. Car, quel que soit notre mode d’alimentation, nos choix de vie, ce type de manipulation sémantique cherchant à diviser la population sur des critères alimentaires est inadmissible à l’heure de la crise environnementale globale. Au contraire, les individus ne devraient-ils pas se questionner en bonne intelligence sur leurs comportements de consommateur ? Ne vivons-nous pas cet instant historique majeur qui déterminera notre avenir à tous ? N’est-il pas temps de sortir de sa vision binaire : végans hippies contre méchants carnivores ?

Le fameux message

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Déconstruction d’un discours séduisant mais faux

On zappera rapidement toutes les invectives stériles du genre « névrosé au point de faire bouffer à ta famille de la chlorophylle par kilos » ou encore « ton régime alimentaire de lapin de garenne et ton éthique en bois » ou bien « Tu ressembles à Aymeric Caron mon vieux ! ». Pas besoin d’être un adulte pour comprendre que ces insultes gratuites en guise d’introduction ne cherchent pas à instaurer un dialogue serein ou un échange d’idées. La messe est dite : j’ai raison, tu as tort, je suis supérieur, tu es inférieur et ceux qui ne sont pas d’accord sont forcément « des leguminatis donneurs de leçons de morale » (selon ses termes). Déjà à ce stade on peut se demander pourquoi tant de gens peuvent donner du crédit à un discours si extrême, inimaginable entre deux personnes normalement constituées dans le monde réel. C’est d’ailleurs la raison même de cette lettre, l’auteur est resté silencieux dans le train face au végan, mais se déchaine derrière son écran. Sur Internet, tout devient possible. Mais l’auteur ne s’arrête pas là et tente de soutenir sa position à l’aide d’arguments, pense-t-il, objectifs. Voyons point par point :

1. Citation : « Depuis que l’homme est homme il bouffe de la viande et je ne comprends pas quel genre de gourou a pu te convaincre un jour que tu étais plus malin que les plus de cent milliards d’hommes qui ont vécu sur terre avant nous. »

L’auteur débute par un sophisme assez primitif et diablement courant : l’appel à l’ancienneté. C’est à dire, l’erreur intellectuelle de croire (et le mot croire est important) que tout ce qui est ancien est forcément mieux, dixit : « on a toujours fait comme ça, c’est forcément bien ». Faux. Un jour, tout le monde croyait que la terre était plate. Est-ce que Aristote ou Galilée étaient plus intelligents que les milliards d’humains qui les ont précédés ? Oui, du moins plus fin d’esprit, plus à même de comprendre un enjeu de leur temps. De même pour l’abolition de l’esclavage, la création d’un code de justice ou de la sécurité sociale. Par opposition, on retrouve un second sophisme qui veut que « une idée populaire est une idée valide, car partagée de tous ». Définitivement : NON. Ceci ne veut pas dire que les vegans ont raison par défaut. Mais l’idée d’un « c’était mieux avant » n’a aucune valeur dans un débat.

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2. Citation : « Tu ne changeras pas l’humanité avec tes discours en carton. »

Invective ad hominem : tentative de rabaisser l’individu à ce qu’il pourrait ne pas faire en exagérant son objectif : changer l’humanité (rien que ça). Mais que ce soit un vegan, un écolo ou n’importe quel militant existentiel, ils n’ont pas pour objectif de changer le monde, mais de se changer soi-même (ce qu’ils font concrètement), et tenter de changer par l’exemple et le verbe d’autres personnes autour d’eux. Effectivement, isolément, cet homme ne changera pas le monde. Mais le véganisme, l’agriculture bio, le local, sont des secteurs qui se développent. Personne ne peut dire jusqu’où ce mouvement culturel ira. L’invective de l’auteur nous évoque ce passage du film et livre « Cloud Atlas » quand le héros, luttant contre l’esclavage, se fait rappeler violemment que son petit geste insignifiant ne changera pas le monde. On connait la suite de l’histoire.

3. Citation : « Si la vie d’une putain de guêpe vaut autant que celle de ton gosse, que fais-tu si une de ces saloperies le pique ? »

On a vraiment du mal à voir le rapport avec le sujet. Les guêpes ne se mangent pas et il est possible de devenir végétariens, flexitariens ou même végan sans se limiter à une question de sensiblerie animale. Aujourd’hui, la question alimentaire est surtout liée à la crise écologique : déforestation pour nourrir le bétail, industrialisation (90%+) de l’élevage, généralisation du soja OGM pour les animaux, destructions des sols et nappes phréatiques, acidification des océans par les rejets des industries, invasions d’algues, etc… Restons un minimum sérieux. Personne dans ce monde ne laisse mourir un enfant d’une attaque d’un animal quelconque. L’idée que les végans feraient passer la vie d’un animal avant celle d’un enfant est caricaturale à pleurer.

4. Citation : « Tout ce que tu gagnes dans l’histoire, c’est ton teint blafard et ta santé de chèvre pakistanaise. »

Outre une énième invective ad hominem, l’idée que l’alimentation végane créerait de-facto des carences a été battue en brèche des centaines de fois, par des spécialistes, des sportifs, des études,… Il n’est plus tolérable aujourd’hui de tenir un tel discours, car il est tout simplement faux. Ce mythe persiste cependant grâce à quelques figures médiatiques qui répètent ce discours en boucle sur les ondes. Pas étonnant que des spectateurs répètent de manière grégaire ce qu’on leur a donné à manger. Il est cependant vrai qu’une alimentation végane ne s’adopte pas à la légère et doit suivre une logique rigoureuse. De très nombreux docteurs aujourd’hui conseillent ce régime sous condition précisément pour des questions de santé. Par opposition, les complications de santé liées à l’alimentation carnée sont connues, documentées, classifiées, notamment par l’OMS. On ne parle pas d’avis ou de croyance ici, mais de faits. Un simple regard sur le taux astronomique de maladies cardiovasculaires devrait rendre un peu plus humbles ceux qui caricaturent les végans comme des gens faibles ou malades. Soyons honnêtes, les gens qui mangent trop de viande sont en mauvaise santé, de manière concrète et visible. Ceci n’est pas vrai pour ceux qui mangent trop de végétaux. C’est même tout l’inverse, comme le démontrent aujourd’hui de nombreux athlètes végans.

Allez dire à Gilles Lartigot qu’il est en mauvaise santé. Bonne chance !

5. Citation : « Mais qui nous dit que la Science n’avancera pas aussi demain sur la sensibilité des plants de tulipe. »

L’appel à la science, sans chercher à la comprendre… Non, les plantes n’hurlent pas de douleur en silence. Elles ne possèdent ni système nerveux, ni cerveau pour transformer l’information d’un impact physique en signal intelligible. En cas d’attaque, elles ne génèrent aucun arc réflexe qui, en biologie, est le signe que la douleur est ressentie. Le principe même de la douleur dans le schéma de l’évolution sert aux animaux à fuir une situation dangereuse -> survie -> sélection naturelle. La nature n’est pas sadique, juste logique. La plante ne fuit pas. La plante cherche même souvent à attirer les animaux pour disperser son appareil génétique. L’idée que les végétaux peuvent communiquer fut récemment popularisée et alimente un imaginaire fécond.

En pratique, on parle d’électrophysiologie, de phénomènes électriques et électrochimiques qui se produisent dans les cellules des plantes à une échelle microscopique. C’est moins sexy, ça ne fera pas un gros titre racoleur pour vendre du temps de cerveau humain disponible aux annonceurs, mais ça démontre surtout que les plantes ne souffrent pas comme un mammifère. Il n’y a pas de doute sur la question ni de vagues interprétations pseudo-scientifiques. Non, une salade verte n’est pas la même chose qu’un cheval, un chien ou même un humain. Le croire, c’est un sophisme de réconfort. Si demain je vous plante une carotte dans l’œil, ce n’est pas la carotte qui va s’enfouir en hurlant de douleur. Vous n’êtes pas une carotte, vous avez un cerveau et la capacité de faire des choix pour perpétuer une souffrance bien réelle ou l’éviter. Malheureusement, notre cerveau humain nous donne aussi la capacité d’inventer un tas d’excuses réconfortantes pour ne rien changer à nos habitudes.

Source : Nawak / https://nawak-illustrations.fr/2015/12/18/linsoutenable-cri-de-la-carotte/

Allez ! Admettons que ta carotte elle souffre en silence… (même si ce n’est pas le cas). Admettons histoire d’en rire. L’écrasante majorité de l’agriculture moderne de végétaux sert uniquement à nourrir le bétail. En quantité brute, il faut dix fois moins d’espace cultivable, de plantes et d’énergie pour nourrir un humain directement avec des végétaux. C’est mathématique : manger moins de viande limite fortement le nombre de végétaux sauvagement sacrifiés (il faut en rire quand même…). Bref : sauve une carotte, mange moins de viande !

6. Citation : « Que fait-on avec les animaux qui bouffent d’autres animaux ? On les punit pour qu’ils arrêtent ? »

Là encore, végans, écolos, ou flexi, personne ne se soucie de ce que font les animaux entre eux. Pourquoi ? Car les animaux sont des créatures instinctives. Et l’Humain est un animal culturel. Culturel, car nous créons collectivement des valeurs sociales afin de vivre en société et donner du sens à nos actes, ainsi qu’une vision de l’avenir pour le monde. Il est clair qu’aujourd’hui le genre humain peine à donner du sens à ses actes et que notre égocentrisme nous pousse à tout détruire pour notre petit bonheur personnel. Mais le choix de la destruction est aussi culturel ! L’humain – théoriquement – est donc doté d’un cortex frontal hyper-développé qui l’aide à CHOISIR rationnellement suite à l’analyse d’une situation. Voilà pourquoi vous n’allez pas courir tout nu dans la pampa pour manger cru un chevreuil. Nous vivons à une époque de notre évolution où nous avons le pouvoir de choisir. Les animaux ne le peuvent pas et aucun végan ne veut interdire au lion de manger une gazelle, sauf dans l’imaginaire étriqué de l’auteur.

7. Citation : « Pourquoi, alors que tu es persuadé que l’élevage n’est ni plus ni moins qu’une forme de régime concentrationnaire, ne t’élèves tu pas avec plus de force et de courage contre cette abomination ? »

On ne pourra pas nier que les militants vegans font partie des individus qu’on croise le plus souvent sur le terrain. Non seulement ils multiplient les actions de sensibilisation, mais en plus, pour certains d’entre eux, prennent des risques pour filmer ce qui se passe dans les abattoirs ou les élevages, loin des yeux du public. C’est le cas de l’association L214 qui mène un travail remarquable au quotidien ! Sans ces documents essentiels, médiatisés via les réseaux sociaux, la population aurait à peine conscience de la violence de l’industrie de la viande envers le monde animal. Et cette violence, c’est plus de 80% de la viande que nous mangeons en France. C’est LA norme. Par ailleurs, depuis quelques années, les végans multiplient les initiatives culinaires originales, souvent sous la forme de restaurants alternatifs, et montrent ainsi qu’il est possible de se nourrir autrement, sans produit issu de l’exploitation animale ni pétro-chimie, tout en prenant plaisir. Car, même si ça semble difficile à concevoir pour certains, se nourrir reste un plaisir, qu’on soit végan ou pas ! On peut citer « The Vegetarian Butcher » qui arrive à recréer la texture et le goût de la viande avec des végétaux et sans additifs chimiques. Nous avons testé, c’est totalement bluffant. Mais alors, si on peut se faire plaisir sans tuer, c’est quoi l’excuse suivante ? Pourquoi ne pas généraliser les alternatives plutôt que les combattre ?

8. Citation : « As-tu conscience que chaque jour tu provoques toi aussi un génocide de bestioles sur le pare-brise de ta voiture ? »

La recherche scientifique de ces dernières années pullule d’études à propos de l’effondrement de la biodiversité, notamment celle des insectes. Aucune de ces études ne fait mention du « génocide » provoqué par les pare-brise de voiture. En revanche, alors que 80 % des insectes ont disparu d’Europe en seulement trois décennies, les chercheurs mettent en cause les pesticides ainsi que l’intensification des pratiques agricoles industrielles. Les insectes « génocidés » sur les pare-brise se font rares. Les monocultures et les produits de synthèse menacent concrètement la biodiversité. La plus grosse part de la production agricole aujourd’hui sert à nourrir le bétail des élevages industriels. La boucle est bouclée. Ceux qui s’inquiètent donc des bestioles écrabouillées sur leur pare-brise devraient donc questionner notre modèle alimentaire. L’auteur ne sait simplement pas de quoi il parle, par ignorance ou par malveillance. Encore une fois, nous ne faisons pas là une promotion du véganisme. Nous ne sommes pas végans. Nous énumérons des faits, qu’ils plaisent ou pas, que nous mangions de la viande ou pas. La vérité prime.

9. Citation : « Sais tu qu’en bouffant de la salade tu prives des limaces et autres escargots de leur habitat naturel ? »

Selon la FAO, 70% de la surface agricole mondiale est utilisée soit pour le pâturage du bétail, soit pour la production de céréales destinées à les nourrir. Et alors que la consommation mondiale augmente, notamment avec une demande croissante venant de la Chine, mais aussi de l’Inde, la pression sur les espaces naturels verts grandit également. Ceux qui s’inquiètent pour les limaces ont donc tout intérêt à manger moins de viande… Le phénomène n’est pas étranger à une déforestation inquiétante, destructrice des écosystèmes locaux et des équilibres climatiques globaux. Cette même déforestation cause également une répression violente de communautés locales chassées de leurs lieux de vie. Par ailleurs, on sait que dans un avenir proche, le risque de pénurie énergétique va peser lourd sur la production de viande très énergivore. L’illusion de l’abondance ne durera pas. Réduire la consommation de viande est indispensable pour préserver la biodiversité et la paix dans le monde.

10. Citation : « La putain de veste vegan que tu as offert à ta femme a certainement été assemblée par un indien de 12 ans payé 3 dollars par mois ? »

Il est certes séduisant de pointer certains paradoxes inévitables pour invectiver et insulter une personne, encore faut-il que l’argument soit justifié. Or, force est de constater que le mouvement végan – par ses considérations écologistes – a contribué à une réflexion plus vaste à propos des conditions dans lesquelles sont produits nos objets du quotidien. En effet, le véganisme s’associe bien souvent avec d’autres luttes écologistes et notamment l’appel à réduire l’impact de nos consommations. À ce titre, de plus en plus de produits végans, comme les vêtements ou les cosmétiques alternatifs sont produits en France. Pour beaucoup de militants, c’est même un impératif de choix de consommation. Tenter de réduire les végans à des consommateurs inconscients est le dernier non-argument d’une longue liste de sophismes minables.

Source : Un Monde Riant

Moralité ? Pas un seul « argument » de cette lettre anti-végan ne résiste à une vérification des faits. Absolument pas un seul. Mais l’effet mille-feuille donne le sentiment que beaucoup de non-arguments forment une argumentation valable. Ce n’est pas le cas pour ceux qui comprennent ce qu’ils lisent.

L’auteur visiblement toujours enragé termine sa diatribe par : « ferme bien le sac à compost qui te sert d’orifice buccal pour éviter de réveiller chez moi d’autres penchants que mon goût pour la bidoche ». Avec le cliché du viandard vient forcément celui de la virilité et sa promesse d’une réponse physique violente. Une menace de violence physique à peine voilée qui en dit long sur son rapport à la liberté d’expression uniquement valable pour lui-même. Rappelons que des dizaines de milliers de Français soutiennent ce discours réactionnaire, violent, abscons et vide de sens, et ce en ciblant un parfait inconnu croisé dans un train ! Un citoyen français qui a au moins eu le courage de défendre oralement ses idées dans ce train, pendant que son « contradicteur » silencieux allait vomir sa haine sur Facebook une fois confortablement planqué chez lui. La promesse d’un buzz facile sans prendre le moindre risque. À se demander qui est le fragile dans l’histoire…

Conclusion

Aujourd’hui, énormément de personnes ont conscience de l’impact écologique de la consommation de viande, sans forcément être végan d’ailleurs ! Une étude a estimé qu’un tiers des ménages français sont « flexitariens » ! Plus d’une personne sur trois réduit sa consommation de protéines animales pour diverses raisons. Et cette proportion augmente chaque année. Ceci démontre que la vision de la problématique n’est plus aussi binaire que le texte veut le faire croire. Il n’y a plus les végans d’un côté contre les « carnivores » de l’autre, mais des nuances de gris avec des individus qui font des efforts très sincèrement pour limiter leur empreinte écologique.

Néanmoins, nous ne pouvons plus balayer certaines réalités physiques d’un simple geste de la main pour éviter le fond des débats : notre civilisation d’enfants-rois occidentaux hyper-gâtés avale trop de viande et nos habitudes alimentaires participent largement à la destruction du vivant et au réchauffement climatique qui mettent dès aujourd’hui des milliers de vies humaines en danger. Considérer un régime plus équilibré, végan, végétarien ou flexitarien (peu importe!), ce n’est pas un délire de hippie, c’est une prise de responsabilité, un passage à l’âge adulte, un saut dans un avenir serein pour éviter le pire. Et les réactions virulentes contre ces personnes démontrent sans doute une certaine peur de grandir, une réactance primaire contre un changement qu’on sent inévitable à terme… Qu’on en prenne de la graine !


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