Jusqu’au 14 mars, les citoyens ont l’opportunité de se prononcer sur la mise en vigueur d’un traité visant l’interdiction nette de pesticides nocifs pour les butineuses. Mis en cause dans la disparition des abeilles, certains néonicotinoïdes récemment apparus pourraient bénéficier d’un sursis légal qui n’est pas justifié si ce n’est au nom du profit. Vous avez dès aujourd’hui l’opportunité de vous prononcer au sujet du décret, et d’interpeller le Ministère de l’Environnement sur l’interdiction totale de ces substances chimiques.

Consultation publique sur les néonicotinoïdes

Lancée en février dernier, une consultation publique est en cours, avec pour objectif de recueillir l’opinion des citoyens français quant à l’interdiction à venir de dangereux insecticides. Visant à l’élaboration d’un décret, la consultation a pour but de mettre au point la liste détaillée des substances qui se verront interdites au 1er juillet 2020. Il s’agit précisément de cibler les insecticides néonicotinoïdes, connus pour leur nocivité probable notamment envers les insectes pollinisateurs. Plus récemment, les effets des néonicotinoïdes sur la santé humaine ont été démontrés. D’après un rapport de l’AESA, ceux-ci ont une influence sur le système nerveux humain. Ils sont également largement incriminés dans la disparition de milliers de colonies d’abeilles par an rien que pour la France.

À l’approche du vote du décret, le Ministère de l’Environnement lance donc une consultation publique. Celle-ci fait écho à la pétition remise en juin 2016 à la Ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, au travers de laquelle plus de 600 000 personnes réclamaient l’interdiction de ces pesticides dès 2018. L’initiative du Ministère, relayée par Green Peace, propose la mise en application de l’interdiction sur la totalité des néonicotinoïdes appartiendrait donc en partie aux citoyens, directement concernés par la présence de substances nocives sur le territoire.

Photo : Darko Mareš / Flickr CC.

Sulfoxaflor et flupyradifurone, deux oubliés bien commodes

Cependant, l’association pointe aussi une lacune du décret prochainement voté : deux substances proches des néonicotinoïdes ne seraient pas concernées par l’interdiction à venir. Il s’agit du Sulfoxaflor et de la flupyradifurone, deux insecticides qui ont fait l’objet d’une enquête du Pesticide Action Network en 2016. Comme on peut le lire dans le rapport, cette enquête a notamment cherché à prouver que : « l’industrie pesticide essaye de masquer la réalité des faits derrière deux nouveaux produits chimiques similaires au groupe des néonicotinoïdes à l’origine de la décimation des abeilles à travers le globe ».

Afin de voir ces produits chimiques ajoutés à la liste de ceux qui se verront interdits des sols français à partir de 2020, les associations appellent donc les citoyens à s’exprimer auprès du gouvernement. Sans cette volonté populaire, ces produits chimiques resteront probablement utilisés dans l’agriculture industrielle qui couvre une large partie du territoire. Il est utile de rappeler qu’au travers des abeilles, c’est un large pan de la chaîne alimentaire qui est aujourd’hui encore conservée. En effet, 75% des cultures dépendent directement ou indirectement de la pollinisation.

La loi « pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages » votée l’été dernier a pour but de renouveler la vision de la biodiversité et les principes d’action qui doivent permettre sa protection et sa restauration au sein de l’État français. Le bannissement de substances reconnues comme hautement toxiques pour notre environnement et celui des animaux constitue un premier pas : il ne faut pas que les choses soient faites à moitié. Vous aussi, envoyez votre message au Ministère de l’Écologie et de l’Environnement en allant sur cette page.


Sources : Agriculture.Greenpeace.fr / LesÉchos.fr

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