Stop-Tihange est une plateforme tri-nationale belge, hollandaise et allemande de citoyens et d’associations anti-nucléaires. Son objectif : convier les groupes et les individus à former une chaîne humaine le 25 juin prochain entre Tihange (Belgique) et Aix-la-Chapelle (Allemagne). Il s’agit de conscientiser, de manière pacifique, citoyenne et familiale, la population et les responsables politiques face au risque de sécurité que représentent, pour une large partie de la population et du territoire de la Belgique mais aussi d’Europe, les deux réacteurs nucléaires dont la cuve à pression est fissurée Tihange 2 et Doel 3. Cette action vise également à mettre les acteurs politiques et industriels face à leurs responsabilités alors que les centrales se trouvent à proximité immédiate de la population.

Une telle mobilisation est-elle justifiée ? Des examens par ultrason réalisés entre 2012 et 2014 ont mis à jour des milliers de fissures dites « micro fissures » sur les cuves de ces réacteurs (d’une longueur pouvant aller jusqu’à 17,9 cm !). Or, la cuve est en toute logique un élément fondamental de la sûreté nucléaire. Sa rupture brutale est tant improbable que catastrophique qu’il n’existe pas de scénario de rupture d’urgence dans une telle hypothèse. Tout comme l’enceinte de confinement des réacteurs, il s’agit d’un élément qui ne peut physiquement pas être remplacé. La vieillesse des installations fait inévitablement son œuvre.

Malgré toutes ces informations inquiétantes, les deux réacteurs ont été redémarrés fin 2015. Le directeur de l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire, Jan Bens, a même souligné dans une lettre au CEO d’Electrabel (La Libre 16/11/16), « les inquiétudes soulevées par les valeurs alarmantes des probabilités de fusion de cœur«  (soit un risque d’accident de type Fukushima ou Tchernobyl). Dans ces conditions, de nombreuses associations estiment incompréhensible et inacceptable que le  gouvernement belge laisse ces réacteurs en activité.

 

Les sept réacteurs belges ont plus de 30 ans et même 40 ans pour trois d’entre eux : la ligne rouge est franchie !

Les matériaux et les équipements d’une centrale s’usent au cours du temps. Le taux de pannes augmente de façon significative à partir de 25 ans d’âge. Les 20 cm d’acier des parois de la cuve du réacteur accusent l’impact de toutes ces années de contraintes thermiques et de bombardement nucléaire (neutrons) : la cuve est fragilisée et la probabilité de rupture augmente, même si elle reste faible. Conséquence possible, dans le meilleur des cas : un réacteur hors de contrôle conduisant à la fusion du cœur et à un accident de type Fukushima. Et, malgré les fréquents arrêts d’urgence des réacteurs et l’arrêt simultané de longue durée de trois réacteurs représentant la moitié de la puissance des réacteurs belges (T2, D3 et D4), il n’y a pas eu de pénurie d’électricité en Belgique. Aussi, il est bon de se demander si le spectre du « black out total » alimenté par les responsables politiques n’était pas qu’un enfumage pour pouvoir faire accepter le redémarrage ou la prolongation des centrales en fin de vie (malgré la loi qui prévoyait une sortie du nucléaire en 2015) ?

De plus, les associations dénoncent qu’il n’existe pas de plan de protection de la population (confinement et/ou évacuation) en cas de catastrophe importante. Toute la Belgique serait touchée mais aussi les pays voisins. En dehors des pertes humaines, le coût économique d’un tel incident serait reporté sur les citoyens car les centrales sont très insuffisamment assurées. Selon les militants, il ne fait pas de doute que la vie et la santé de milliers de personnes sont en danger ainsi que le foyer de millions d’autres.

Julien / Flickr

Le 25 juin, les citoyen.ne.s s’organisent

C’est dans ce contexte que Stop-Tihange a lancé l’idée d’une chaîne humaine de 90 km entre Tihange (Belgique) à Aix-la-Chapelle (Allemagne), en passant par Liège (Belgique) et Maastricht (Pays-Bas). Le dimanche 25 juin 2017 de 14h à 15h, le message porté par les milliers de maillons de cette chaîne sera celui de l’arrêt immédiat des réacteurs les plus dangereux de Tihange 2 et Doel 3, associé à la mise en place d’un programme d’investissements accélérés dans les énergies renouvelables, les économies d’énergie et un plan cohérent de reconversion du personnel.

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Les participants à cette « réaction en chaîne » seront originaires des trois pays qui protesteront main dans la main pour ce but commun. Avec cette Chaîne humaine regroupant un grand nombre de citoyens, il s’agira de donner un signal visible et fort pour supprimer la menace qui pèse sur des millions de personnes en Europe.

 

Il est d’ores est déjà possible de s’inscrire en ligne, et de suivre les actualités de l’évènement sur Facebook.


Sources : findunucleaire.be / stop-tihange.org / reaction-en-chaine-tihange.eu / lalibre.be

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