Grâce à l’intelligence et la technique, un homme produit aujourd’hui autant que des milliers d’autres en 1900. L’histoire de la technique était vouée à libérer graduellement l’être du travail et lui rendre sa liberté. C’était sans compter sur des institutions politiques, monétaires et financières consciencieusement construites pour cristalliser le labeur en transformant tout bénéfice en surproduction. En dépit du manque de ressource, d’une crise climatique et environnementale sans précédent, dont l’économie matérielle en est la cause directe, le citoyen reste figé dans son camp de consommation et attend l’inévitable effondrement, cerné de taxes, de pressions sociales et de promesses électorales qui ne peuvent aboutir. Désorienté.
La pensée binaire qui voudrait classer les hommes entre l’inactif profiteur, le salarié sacrifié et l’entrepreneur créateur de richesse finira par exploser. Que librement chacun puisse se réaliser en société, sans se soumettre à des chiffres ni être dépendant d’eux.
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Pour l’anthropologue Paul Jorion, invité de « Ce soir (ou jamais !), le travail tend à disparaître.
