Pauline Imbault a 25 ans, et vit depuis plus d’un sans produire de déchets. En rupture avec les schémas de consommation habituels, elle a décidé de s’impliquer dans la protection de l’environnement en réduisant et adaptant ses besoins au mode de vie « Zéro déchet ». Au programme, astuces de consommation, simplification volontaire et recettes naturelles. Bilan d’une expérience de vie.
Une simplification volontaire du mode de vie
La jeune femme explique que sa démarche s’appuie sur cinq « piliers » constitutifs du mode de vie « zéro déchet » : Réduire ses besoins, refuser ce dont on n’a pas besoin, réutiliser, recycler, composter. Pauline prend en exemple la garde-robe et le garde-manger, qui, dans son nouvel habitat, se trouvent réduits à une taille minimum, sans jamais se sentir lésée ou restreinte dans ses choix. Elle insiste d’ailleurs sur le regain de créativité qu’induit un manque délibéré de diversité. Cette situation incite à innover avec ce que l’on a, ne pas gaspiller, donc n’acheter que ce que l’on est certain de consommer.
Pour ne pas produire de déchets, mieux vaut d’abord ne pas en recevoir. Ainsi, Pauline fait ses courses équipée de serviettes en tissu, refusant les emballages dans lesquels sont vendus les aliments. Autant que faire se peut, la jeune femme achète en vrac, gardant ainsi le contrôle sur la quantité et le conditionnement des produits. La bonne nouvelle, c’est que les magasins de vrac semblent se multiplier en France et en Belge, répondant à une demande nouvelle. Par ailleurs, Pauline utilise des outils durables (elle prend l’exemple des brosses adhésives jetables pour retirer poils et cheveux des vêtements, qu’elle a remplacé par une « vieille » brosse non-jetable) et prend grand soin de ne pas verser dans la consommation éphémère : ce qu’on achète doit durer, pour enrayer la logique productiviste qui domine dans nos sociétés.
Un gain de temps et d’argent
Invitée à s’exprimer lors d’une conférence TEDx, Pauline détaille son mode de vie et insiste sur le fait que contrairement aux apparences, vivre en consommant consciemment, sans produire de déchets, n’induit pas une perte de temps ou d’argent. Si certaines habitudes sont naturellement à acquérir, celles-ci vont finalement dans le sens d’un gain de temps et d’argent. Pour cause, simple ne veut pas dire pauvre, austère ou dénudé. Ainsi, Pauline dit vivre avec 750€ par mois en travaillant à mi-temps. Un somme suffisante pour vivre confortablement avec son faible niveau de consommation.
Elle affirme ainsi se sentir plus riche qu’à la période où elle consommait sans réfléchir. Pour s’en convaincre, elle cite le livre de Béa Johnson, Zéro déchet, selon lequel un mode de vie sans produire de déchets pourrait induire une baisse de 40% des dépenses en consommation et donc générer des économies ou du temps de liberté. De plus, Pauline explique qu’elle gagne énormément de temps lors des courses : elle achète le plus souvent en vrac, auprès d’artisans ou de magasins bio, avec une idée précise de ce dont elle a besoin : ses courses lui prennent un quart d’heure.
Enfin, un autre avantage de ce « nouveau » mode de vie est aussi celui de la santé. En effet, en refusant la production de déchet, Pauline doit contourner certains monuments du mode de vie consumériste, comme les fast-food ou les plats sous-vide, dont la nourriture la rend désormais malade. Adepte du Do It Yourself (faire soi-même), toujours dans une logique autonomiste et respectueuse de l’environnement, elle fabrique du gel avec du citron, se démaquille à l’huile d’olive et utilise toutes autres alternatives naturelles…
En définitive, on peut dire que Pauline revient à l’essentiel, et si sa présence sur Terre se fait désormais pratiquement sans « dette » vis-à-vis de la nature, son corps mais aussi son état d’esprit semblent bénéficier des bienfaits de ce choix de simplicité et de responsabilité. Selon les chercheurs, on sait par exemple que plus la quantité de choix augmente pour un individu, moins il est heureux. La vie simple devenant d’intérêt collectif et écologique, de plus en plus d’individus semblent céder à ces nouveaux modes de vie loin des sirènes de la machine consumériste. On citera notamment la Famille zéro déchet, un blog de l’illustratrice Bénédicte Moret qui met en scène la transition vers le « sans déchet » de sa cellule familiale. De quoi encourager ceux qui voudraient tenter l’expérience et incarner un symbole concrète de changement.
Source : bioalaune.com / lemonde.fr / Image à la une : twitter.com