Ils ne fait pas bon de protester chez Nike. Ce sont plusieurs centaines d’ouvriers d’une usine au Cambodge sous-traitante des fameuses chaussures américaine qui ont été licenciés après une série de protestations concernant leur salaires.

De mauvaises conditions de travail ? Les ouvriers devront s’y faire ! Ou pas, nombre d’entre eux furent licenciés sur le champ pour avoir osé manifester. Leurs réclamations : 11 euros supplémentaires sur un salaire mensuel de 57 euros. Ils sont 288 à avoir été remerciés à l’usine Sabrina Garment Manufacturing pour avoir participé à cette grève les 27 mai et 3 juin derniers, provoquant des heurts avec la police, selon les syndicats.

Démission obligatoire et sans compensation

Des heurts entre policiers et grévistes ont entrainé 23 ouvriers blessés. 3 000 ouvriers, majoritairement des femmes, ont été évacués car ils bloquaient l’accès à leur usine. La police ne fait aucune déclaration à ce sujet. Les syndicats précisent que les salariés qui manifestaient furent violemment attaqués par les forces de police.  Au total, 23 blessés et huit arrestations. Entre 2000 et 3000 ouvriers du textile ont manifesté aujourd’hui en réponse à ces heurts et contre l’arrestation de leurs collègues.

Nika a déclaré être préoccupé par cette situation. Le groupe a donc ouvert une enquête en affirmant attendre de ses fournisseurs qu’ils respectent les droits des salariés. Cette réalité est pourtant bien connue et de longue date. La  communication est rôdée. Mann Seng Hak, représentant de la Free Trade Union, précise que ces ouvriers ont été « forcés de démissionner de leurs emplois sans compensation », ce qui est un acte illégal au regard du droit.

Les revendications sociales de plus en plus nombreuses dans le textile

Selon le FMI, la confection représente 75% des exportations du pays, qui ont atteint 4 milliards d’euros en 2011. Le Cambodge, le secteur textile emploie 650 000 personnes, et est souvent considéré comme un pays modèle dans ce domaine car l’Organisation internationale du travail en surveille beaucoup les conditions de salaire et de travail. Cependant, ces informations sont à relativiser car le nombre de grèves a quadruplé en 2012, selon l’association syndicale du secteur, GMAC. Depuis le début de l’année on recense 48 mouvements sociaux dans le secteur de la confection. Les militants sociaux ont remarqué une détérioration des droits des salariés, des scènes d’évanouissements collectifs tirant la sonnette d’alarme. Sous-alimentation, surmenage, mauvaise ventilation des ateliers sont le lot quotidien de ces ouvriers textiles, souffrant de la pression des groupes internationaux.

 


 

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Des centaines d’ouvriers d’une usine sous-traitante de la firme américaine Nike ont été licenciés après une série de protestations concernant les salaires.

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