Si la mode est une des industries les plus polluantes au monde, certains acteurs du secteur de la chaussure s’engagent à présent dans une démarche plus responsable, au service de nos pieds, mais aussi du climat ou de la biodiversité. C’est le cas de la jeune marque française MEEKO, née da la passion pour la nature sauvage et la faune de Max et Guillaume. Le but du binôme ? Avoir un impact positif sur la biodiversité avec des sneakers éco-conçues au design urbain et coloré. En s’alliant avec des ONG de terrain qui luttent pour la préservation d’écosystèmes sauvages diversifiés, les deux français souhaitent sensibiliser leur public et adopter une vision de la mode utile et bénéfique à notre planète. Présentation d’une alternative durable à vos Nike ou Adidas préférées.
Meeko ? Ce mot vous dit peut-être déjà quelque chose. Et pour cause : c’est le prénom du meilleur ami de Pocahontas. Ce petit raton-laveur enjoué est devenu, pour Max et Guillaume, le symbole de leur passion pour la faune sauvage et la nature qui l’entoure. Si ces deux jeunes français ont toujours été fascinés par les animaux et leurs milieux naturels, c’est l’urgence d’agir pour protéger la diversité de vie sur Terre qui les a poussé à se lancer.
Se rapprocher de la nature pour mieux la protéger
Comme beaucoup d’autres urbains, Max et Guillaume ont grandi en partie déconnectés de la nature et de la vie sauvage. Plus tard, ils prennent conscience de l’impact déplorable de nos modes de vie sur la biodiversité. Entre déforestation, pollution ou braconnage, 68% des animaux vertébrés sauvages ont disparu entre 1970 et 2016 selon le dernier rapport du Fonds Mondial pour la Nature (WWF), publié en septembre 2020.
Si certains secteurs comme l’alimentation (et l’huile de palme) sont régulièrement mis en cause dans les médias, d’autres industries comme la mode participent à la destruction des habitats naturels d’une bonne partie des êtres vivants sur Terre. « Le cuir d’Amazonie, le coton d’Inde ou le caoutchouc Thaïlandais sont par exemple directement liés à la déforestation et la destruction d’habitats naturels », expliquent les jeunes créateurs.
MEEKO nait alors de l’idée de proposer une alternative aux baskets polluantes et de base qualité devenues légion dans nos rayons. « Il était temps de mettre mon énergie et mon goût pour l’entrepreneuriat au service d’un projet qui ferait sens pour la planète et pour moi », précise Guillaume, qui a rejoint Max dans l’aventure à l’étape de la conception de la marque.
Leur objectif est aujourd’hui clairement défini : proposer des produits actuels et durables, qui respectent au mieux le vivant et mettent en avant le monde sauvage. « Un monde spontané, coloré et diversifié dont nous faisons partie intégrante et qu’il faut à tout prix protéger », selon les deux créateurs, qui veulent des chaussures à l’image de leur mission.
Une basket qui respecte les engagements de la marque
Après une première collection lancée grâce à une campagne Ulule en 2020, leur nouvelle basket, la Kiboko, illustre parfaitement les engagements de la marque.
Fabriquée à la main dans un atelier Portugais à taille humaine, leur nouvelle sneakers est ainsi complètement vegan, aucune matière animale n’étant engagée dans sa fabrication.
Les matières utilisées sont au maximum soit recyclées, soit biosourcées afin d’éviter de contribuer à la déforestation. On y retrouve par exemple de l’appleskin (déchets de pommes transformés, encore mélangés à du polyuréthane, mais en évolution), du nylon recyclé et du polyester recyclé. Sa semelle se compose quant à elle d’un mix de caoutchouc recyclé et naturel d’Amazonie, mais issu d’une exploitation durable.
Pour réduire son empreinte énergétique, la marque choisit de collaborer avec des partenaires soucieux de leur empreinte carbone qui font le choix d’une électricité renouvelable pour leur usine ou d’un système de recyclage des semelles usagées.
« Nous avons décidé de concentrer nos efforts sur quatre facteurs qui impactent le plus le vivant : le bien-être animal, l’exploitation des ressources naturelles comme les forêts primaires et l’eau, la pollution (en ce compris les émissions carbone et les déchets de fin de cycle) et enfin l’empreinte énergétique », expliquent les fondateurs.
S’associer aux ONG de terrain pour multiplier son impact
Mais pour MEEKO, l’engagement ne s’arrête pas là. Max et Guillaume voulaient faire plus que produire et proposer une basket propre et durable à leur communauté. Ils ont alors décidé de s’engager aux côtés de projets qui comptent et qui œuvrent directement pour la sauvegarde de la biodiversité et des écosystèmes menacées.
Avec son programme #STEPCLOSER, la marque investit aujourd’hui 3% de son temps (soit un jour par mois) et de son chiffre d’affaires (ce qui représente 30% de son bénéfice net) dans le partenariat avec une ONG de terrain. En un an, la marque a ainsi reversé 1500€ au Sumatra Rainforest Institute, une ONG indonésienne qui lutte pour la protection des orang-outans de Sumatra, entre autres espèces menacées sur leur territoire.
En mobilisant sa communauté grâce au mécénat de compétences, MEEKO crée également du contenu nécessaire à l’association, comme une traduction de son site internet ou une vidéo de sensibilisation partagée dans les écoles de la région. En ce début d’année, MEEKO vient d’ajouter une deuxième ONG au programme : la Pams Foundation. La marque contribue aujourd’hui au financement du programme «Elephant guardians» de l’ONG, pour la sécurisation d’un couloir naturel migratoire pour les éléphants d’Afrique en Tanzanie.
Une autre façon de produire pour une autre façon de consommer
Les deux créateurs recherchent ainsi à introduire plus de considération pour le monde sauvage tout en proposant un produit de qualité, notamment à celles et ceux qui cherchent une paire durable et n’ont peut-être pas trouvé chaussure à leur pieds en occasion.
« Nous investissons des ressources financières et humaines pour développer, aux côtés des ONG, des projets utiles là où il y a urgence. Au cœur du modèle, nos sneakers symbolisent nos engagements et notre vision de l’entreprise bienveillante. Notre communauté les porte autant pour leur design urbain, et éco-conçu, que pour ce qu’elles représentent : le pouvoir d’agir, humblement, pour la protection de la faune menacée ».
Cependant, si la consommation de produits durables s’inscrit inévitablement dans une transition urgente de notre façon de consommer, elle ne peut que s’allier à une certaine sobriété et modération dans nos modes de vie. MEEKO et d’autres s’engagent ainsi à proposer une alternative, certes encore imparfaite mais réellement engagée, pour une autre façon de se vêtir, quand le véritable besoin se fait sentir. C’est ensuite à chacun d’entre nous, en tant que consommateur et habitant du monde, de se poser les questions de l’utilité et de la pertinence de nos achats.
Pour aller plus loin :
- La biodiversité, victime de la fastfashion : https://bebiodiversity.be/la-biodiversite-victime-de-la-fast-fashion/#:~:text=En%20Europe%2C%20la%20fast%2Dfashion,d’un%20camion%20chaque%20seconde.
Photo de couverture Credit @outofsacha_/MEEKO