Si les fêtes de fin d’année sont souvent synonymes de joie et de moments partagés, elles incarnent aussi, malheureusement, une ode à la surconsommation. D’occasion, dématérialisés ou encore utiles à d’autres : zoom sur les cadeaux alternatifs et solidaires.
La période de Noël s’accompagne souvent d’une forme de pression : celle de faire le ou les bons cadeaux, et de sacrifier parfois ses propres valeurs pour être certain·e de faire plaisir. Or, le « bon » cadeau n’est pas nécessairement le mieux emballé, ouvrant la boîte neuve du dernier produit à la mode… Ce n’est pas non plus offrir un animal comme on l’expliquait dans un article en 2024. Et enfin, faire plaisir ne devrait pas être inhérent à la quantité de cadeaux offerts, ni à leur valeur monétaire.

Difficile de résister et de se raisonner face aux clairons de la consommation et à l’industrie du sapin. Le matraquage publicitaire abrutissant, nous incite à acheter plus, dépenser plus, offrir plus… Quitte, au passage, à faire culpabiliser les moins fortuné·es.
Les fêtes de fin d’année devraient rester un véritable moment de partage et non de consommation. Voici donc une petite liste — évidemment non-exhaustive — pour des cadeaux originaux, peu onéreux, solidaires et bénéfiques pour toutes et tous.
Dématérialisés et ludiques : les parrainages d’animaux
Voici le cadeau idéal pour un·e proche engagé·e dans la protection animale. De la SPA locale aux refuges d’animaux de ferme, de nombreuses structures proposent le parrainage. En effet, cette aide financière permet aux personnes sensibles au sort des animaux, mais ne pouvant en recueillir chez elles, de participer à leur sauvetage, à leur nourrissage ou à leurs soins.

Un exemple parmi tant d’autres : le refuge GroinGroin, situé dans la Sarthe, recueille des animaux sauvés d’élevage. Végane, antispéciste, il est également un centre d’information sur les cochons. À leurs côtés : vaches, moutons, dindes, chevaux ou encore ânes, coulent des jours heureux, loin de toute forme d’exploitation.
Chez Groingroin, le parrainage est essentiel à la bonne tenue du refuge et peut parfaitement s’offrir. Ce type de don est ponctuel et libre, s’adaptant aux revenus de chacun·e. Ne reste plus qu’à parcourir le trombinoscope, choisir l’animal à parrainer, et le futur parrain/marraine recevra son certificat ! Par la suite, il ou elle recevra des nouvelles de son ou sa filleul·e plusieurs fois par an, en remerciement de son engagement.
Autre initiative originale, celle de l’institut de la Tour du Valat, baptisée Adopte un flamant. Pour Anne-Sophie Hervy, chargée de communication et de développement, « le parrainage représente environ un quart des finances de l’association. » Celle-ci, fondée en 1954, mène actuellement plus de 70 projets : études scientifiques, gestion des espaces naturels, préservation d’espèces endémiques, etc.

C’est le cas du flamant rose, en déclin dans les années 1960 à cause de la chasse de ses œufs ou de la réduction de son habitat. Le travail de la Tour du Valat a porté ses fruits la décennie suivante, et le baguage des oiseaux a commencé en 1977.
Depuis, environ 800 poussins sont bagués chaque année. « C’est comme ça qu’est née l’initiative Adopte un flamant : les gens voulaient des nouvelles des animaux — explique Anne-Sophie Hervy. — Si le parrainage a débuté dans les années 1990, il a vraiment trouvé son élan en 2020. Ses objectifs sont multiples. Tout d’abord, sensibiliser le grand public à la préservation des espèces et des zones humides. C’est également un apport financier important, qui participe au suivi scientifique des colonies, au coût du baguage… »
« les parrains et marraines reçoivent un certificat virtuel, des nouvelles de leur protégé·E ou encore une « Gazette des flamants roses »
Chez Adopte un flamant, il existe trois types de parrainages, allant de 25 à 100€. En contrepartie, les parrains et marraines reçoivent un certificat virtuel, des nouvelles de leur protégé·e ou encore une « Gazette des flamants roses ». Enfin, chaque année, une Journée des parrains est organisée pour les donateurs de 100€ et plus. Celle-ci permet de découvrir les oiseaux de près, en les observant dans leur environnement naturel.
Les dons libres et financements participatifs : faire plaisir pour la bonne cause
Pas de paquet, rien de physique, mais un cadeau qui fait sens ! À l’approche des fêtes de fin d’année, associations et ONG n’hésitent pas à rappeler qu’il est possible de (se) faire plaisir en offrant à autrui.
La quasi-totalité des associations et ONG acceptent les dons libres et ponctuels. Ceux-ci n’entraînent pas de contrepartie : un vrai cadeau du cœur ! De fait, il est généralement possible « d’offrir » son don à un·e proche : la personne concernée reçoit alors un message l’en informant.

Associations humanitaires, écologiques, de protection animale… Il n’y a pas de réelle limite, mise à part celle de sa sensibilité personnelle — et de celle de la personne pour laquelle le don est réalisé. En plus des noms les plus connues (Unicef, Croix Rouge, L214…), pensez aux petites structures près de chez vous ! Refuge local, association qui vient en aide aux plus démunis, aux enfants malades, aux réfugiés politiques…
Pourquoi ne pas financer trois belles causes en même temps, avec par exemple l’association Kalaweit. Active depuis plus de vingt ans en Indonésie, elle travaille activement à la préservation de la flore et de la faune sauvages, tout en créant des emplois pour les populations locales. Humains, animaux et nature en un seul et même projet, pour un don chargé de sens.
En outre, il est possible de participer au financement d’un projet social ou écologique. Des plateformes comme Bluebees, par exemple, mettent en avant des initiatives responsables. Une idée qui permet aux bourses les plus réduites de faire un petit cadeau, car les sommes de départ sont souvent peu onéreuses. Parfait pour un cadeau utile, altruiste et solidaire !
Le cadeau physique mais éthique, pour un peu de bienveillance sous le sapin
Envie malgré tout d’un cadeau physique, à déposer sous le sapin ? Là encore, il existe de nombreuses alternatives aux mastodontes de la consommation. La toute première revient à faire vivre les commerces près de chez soi : épicerie solidaire, magasins de vrac, petit commerce indépendant de produits artisanaux… Les choix manquent rarement et, à l’approche des fêtes, ce type de commerce met souvent en avant de belles idées cadeau.
Sur Internet, faire ses courses de façon responsable est possible aussi. Par exemple, le site de e-commerce Label Emmaüs, créé en 2016, possède une vitrine de plus de 2 millions d’objets issus des ressourceries d’Emmaüs. Pourtant, cet « e-shop militant » est encore assez confidentiel. Or, s’y trouvent des produits de seconde main en très bon état et de qualité : objets utiles ou plaisir, vêtements, high-tech reconditionné…

Au total, 170 ressourceries et recycleries, toutes dans une démarche d’économie sociale et solidaire, font vivre Label Emmaüs. Un écosystème vertueux, qui réduit le nombre de déchets tout en participant à la réinsertion sociale. En effet, grâce à un plan de formation poussé, ce sont aujourd’hui presque 1000 personnes qui font vivre la plateforme.
Envie de joindre le plaisir à l’original ? Pourquoi ne pas se tourner vers les cadeaux à faire soi-même ? Uniques, ludiques, ils demandent un temps et un investissement impossible à faire transparaître dans l’achat d’un cadeau neuf… Et pour emballer le tout, rien de tel que les papiers cadeaux réutilisables !
Bref, un Noël loin des sirènes de la surconsommation, c’est non seulement possible, mais en plus, c’est fun, éthique et rempli d’amour.
– Marie Waclaw
Source image d’en-tête : ©Pexels















