Construire une « Tiny-House » en France, impossible vous dites ? trop compliqué ? trop risqué ? Le projet de Laëtitia risque de pulvériser vos préjugés en la matière ! En effet, cette jeune française a réalisé sa propre micro-maison et la résultat est bluffant…
Baluchon, c’est le surnom mignon de cette petite maison réalisée par Laëtitia, une toute jeune française de 27 ans qui ne s’est pas laissée démotiver par les nombreux sceptiques qui ne croyaient pas en son projet. Et, en effet, on entendu souvent dire que l’habitat alternatif, ce n’est pas pour la France. Si le pays est réputé pour être rigide en matière d’urbanisme (pas moins que la Belgique), tout n’est pas impossible.
En respectant scrupuleusement certaines règles d’urbanisme, Laëtitia a érigé une Tiny House de 14m2 au sol et de 6m2 en étage. Comme certaines de ses cousines américaines, elle a la particularité d’être mobile. Si son but n’est pas d’être transportée quotidiennement comme pourrait l’être une caravane, cela lui offre tout de même la possibilité d’être « déménagée » toute entière par son propriétaire selon sa liberté. Habitat principal ou secondaire, ce type de maison ne nécessite pas de permis de construire, ce qui ouvre la possibilité d’investir dans un terrain moins cher.
« Je pense que cet habitat, de par sa taille, ne peut pas convenir à tout le monde (du moins en maison principale), en revanche, c’est une alternative intéressante pour des personnes souhaitant vivre simplement, plus proches de la nature et à moindre frais. » nous livre-t-elle en privé.
Tout a commencé il y a un an et demi, alors que Laëtitia vivait et travaillait encore à Paris. Comme beaucoup dans son cas, elle était contrainte de sacrifier une énorme partie de son salaire pour se loger dans un petit studio sans jardin. C’est alors qu’elle a découvert le « Small House Movement », né aux États-Unis suite à la crise des subprimes. Séduite par cet habitat écologique à taille humaine, elle commence la construction de la sienne six mois plus tard, le temps de se documenter suffisamment pour concrétiser le projet dans les meilleures conditions. Elle réalise son œuvre sans hangar ni machines sophistiquées, mais avec une envie folle de matérialiser ce rêve, et surtout, un terrain pour l’accueillir.
La « tiny » a été financée entièrement avec les économies de Laëtitia, soit un budget total de 16 000 euros de matières premières. Elle a pu assumer seule une grande partie de la construction, mais pour certaines étapes, elle a compté sur l’aide précieuse de ses amis. Robin, Didier, Marion, Valérie, Candice, Thierry et beaucoup d’autres, ont ainsi fortement contribué à rendre ce projet réalisable. L’entraide fait d’ailleurs souvent partie de ce type de projet.
« L’auto-construction a été une évidence. J’avais un budget limité et l’envie de connaître parfaitement la maison dans ses moindres recoins, et bien sûr, de la façonner en fonction de mes propres besoins. Cela m’a permis d’apprendre jour après jour et d’expérimenter, à petite échelle, la charpente, la menuiserie, la plomberie, l’électricité ou encore la couverture. »
Une structure écologique adaptée
Cette tiny house est construite avec des matériaux sains et renouvelables, de la même façon qu’une maison ossature bois traditionnelle. Elle consomme très peu d’énergie et sera bientôt autonome grâce à une installation photovoltaïque indépendante. Le but étant de valoriser la mobilité de la maison en l’installant au gré des saisons à l’ombre ou au soleil, orientée nord ou sud, pour optimiser au mieux son isolation en fibre de bois/chanvre et ses nombreuses fenêtres en double vitrage.
Côté technique, la contrainte la plus difficile à respecter a été celle du poids, car pour pouvoir être déplacée en France, la tiny ne doit pas dépasser 3,5 tonnes. La complexité étant alors de dénicher des matériaux qui soient à la fois écologiques, légers, et à un prix raisonnable. La tiny house Baluchon pèse environ 3,2 tonnes in fine. Il faut bien entendu un véhicule tracteur adapté et un permis spécial avant d’envisager de la déplacer sur nos routes. La maison possède aussi sa propre carte grise et sa propre assurance.
« J’espère découvrir de nombreuses autres tiny houses en France, auto-contruites ou non, mais uniques à coup sûr, qui contribueront à légitimiser un peu plus cet habitat aux yeux des plus sceptiques, et peut-être à faire naître bientôt le « French Small House Movement » » insiste-t-elle. On lui souhaite bon vent et beaucoup de bonheur !
Pour en savoir plus sur le projet et la construction : www.tinyhouse-baluchon.fr
Source : tinyhouse-baluchon / Interview de Laëtitia Dupé par Mr Mondialisation