Il y a cinq mois, deux étudiants français partaient en Afrique de l’Ouest, afin de participer à la promotion de l’entreprenariat social. Avec « Ricochets », leur périple et les nombreuses rencontres qui l’ont jalonné ont donné naissance à une vidéo qui rend hommage aux jeunes hommes et aux jeunes femmes qui réinventent leur continent, tout en s’inscrivant dans une démarche sociale et solidaire. Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir le film de Maxime Delacourt et Simon Chaillou et le bilan positif qu’ils tirent à la fin de leur voyage.
Le premier propose de venir en aide aux petits paysans, la seconde s’est lancée dans le recyclage de pneus de voitures, le troisième développe des systèmes pour assainir l’eau, accessibles au plus démunis. Dans leur yeux une vidéo de 22 minutes nous emmène découvrir 12 entrepreneurs sociaux sénégalais, burkinabés et béninois « qui partagent un même objectif et une même philosophie, celle d’améliorer la qualité de vie de leurs concitoyens par la création d’entreprises responsables ». Car en Afrique de l’Ouest, ils sont nombreux à vouloir changer leur monde et participer à un développement intelligent de leur pays.
Entreprendre, malgré les barrières sociales et financières
Ces personnes interviennent dans un contexte social difficile et qui représente bien souvent un véritable obstacle à leur projet. Car les idées ne manquent pas, mais les opportunités si… Rien qu’au niveau familial, « le choix de l’entrepreneuriat représente une prise de risque souvent mal perçue » en Afrique, alors que « les parents attendent de leur enfant qu’il apporte une aide financière pour la famille ». La précarité familiale place déjà l’individu dans une situation où réaliser une idée ou un projet semble impossible. De surcroît, l’accès au financement est une seconde barrière difficile à franchir. Maxime et Simon ont ainsi observé que « les banques présentent des taux d’emprunt qui sont ceux de l’usure, que les aides des États ne sont pas légions et que le crowdfunding ne donne pas encore de résultats pleinement suffisants ».
En dépit de cette réalité peu propice à la création, certains intrépides redoublent d’ingéniosité pour trouver des solutions. Pour illustrer leur propos, les deux jeunes nous citent l’exemple de Yaye Souadou Fall, entrepreneuse sénégalaise de 23 ans à la tête d’un projet employant 8 personnes et spécialisée dans le recyclage des pneus usés et polluants en carreaux de revêtements de sols. Il ne s’agit donc pas simplement d’une quelconque recherche de profit commercial, mais de trouver une utilité concrète à la communauté. Pour débuter son projet, elle a multiplié les candidatures aux appels à projet, n’a pas hésité à travailler en parallèle pour se financer et a surtout fait preuve d’ « une détermination sans faille et d’un dévouement total ».
À la recherche de solutions locales au changement climatique et au chômage
Les entrepreneurs que Maxime et Simon ont rencontrés partagent tous le même états d’esprit : ils veulent répondre à l’échelle locale à certaines des problématiques les plus urgentes qui se posent au continent, alors que les gouvernements du monde mettent du temps à réagir. Selon les deux étudiants, « à l’heure où les Etats peinent à relever les défis que l’Afrique de l’ouest connaît (agriculture, énergie, développement durable, santé, eau et assainissement, …), une poignée d’hommes et de femmes créent des entreprises avec un état d’esprit bien particulier. Leur principal objectif : résoudre les problèmes auxquels sont confrontés leur communauté et améliorer leur qualité de vie par la création d’entreprises responsables et économiquement viables ».
C’est ainsi qu’à l’image de Mathieu Aly Faye, jeune entrepreneur sénégalais dans l’agro-écologie, ils adoptent tous une démarche résolument positive qui peut également permettre de changer les regards autour d’eux et encourager d’autres personnes à les suivre et à les imiter. Après avoir proposé plusieurs portraits de ces jeunes dans plusieurs vidéos disponibles sur Youtube, Ricochets fait le bilan en retraçant les étapes suivies par ces jeunes pour se lancer des projets ouverts sur la société et qui redonnent espoir.
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