Les biologistes ont passé près de 10 ans à essayer de découvrir la structure exacte du virus du sing Mason–Pfizer, fondamental pour soigner un jour le SIDA. La communauté internet, à travers un programme collectif de recherche, a trouvé la solution en… 3 semaines à peine.
Jouer pour aider la recherche !
The Contenders (les prétendants) sont les héros ordinaires d’un jeu vidéo en ligne assez révolutionnaire. Il permet à des internautes lambda d’aider concrètement la recherche scientifique en jouant. Le principe prend la forme d’un puzzle complexe « online » qui permet de modéliser la structure de certaines protéines impliquées dans le développement de maladies comme le SIDA, certains cancers ou d’autres troubles de la santé comme Alzheimer.
Les résultats actuels sont encourageants. Le logiciel édité par Fold-it a permis aux internautes de faire mieux que tous les algorithmes existants mis au point par les scientifiques. L’intelligence humaine réunie au pouvoir du collectif va ainsi permettre de calculer la conformation de protéines en 3D et faciliter la découverte de solutions et vaccins, comme l’explique cette animation.
Les débuts de la « science collaborative » ?
Des projets de décentralisation de la recherche scientifique existent depuis l’aube d’internet. Tout le monde se souvient du fameux projet SETI qui voulait détecter une éventuelle trace d’intelligence extraterrestre. Elle permet depuis 1999 d’utiliser la puissance de millions d’ordinateurs du monde entier pour écouter « le bruit cosmique » et en tirer des conclusions. Si le projet n’a pas prouvé l’existence extraterrestre, elle a tout de même détecté des zones de l’univers où des pics d’intensité sont difficilement attribuables à du bruit cosmique. Les chercheurs estiment que d’ici 2025 les résultats pourraient être concluants.
Citons également le projet Galaxy Zoo qui plonge le « joueur » dans l’univers infini pour classifier de manière intelligente les galaxies lointaines. Une manière pour le curieux d’en savoir plus sur les spécificités et l’immensité de l’espace. Il en existe d’autres dont Zooniverse,
Une pratique marginale
Malheureusement, il n’y a qu’une poignée d’internautes qui veulent / peuvent investir leur temps dans de tels projets si on en croit les témoignages des acteurs dans le domaine. Beaucoup de joueurs viennent à abandonner rapidement, or c’est souvent la persévérance qui apporte ses fruits aux différents projets.
Néanmoins, la recherche participative et citoyenne a tout de même permis d’économiser 1,5 million de dollars sur les projets étudiés par deux chercheurs de Georgia Tech et de l’Ecole polytechnique de Milan ainsi qu’apporter divers résultats plus ou moins significatifs dans les différents projets existants.
La science participative au profit de l’humanité a-t-elle un avenir ? C’est probablement à l’humanité elle-même de répondre à cette question par ses choix;
Source : Courrier international
