La France d’en bas s’inquiète à l’approche de la loi Macron. Si la question sur « le secret d’affaires » qui violait la liberté d’expression semble avoir été tranchée, qu’en est-il du reste de la loi ? Fragilisation du Droit du Travail, facilité de licenciement, précarisation de l’emploi, ouverture du travail dominical, atteintes à la médecine du travail, pour certains observateurs, c’est la pire loi que le gouvernement puisse proposer. Gérard Filoche, militant pour le droit du travail, ne mâche pas ses mots à ce sujet. Voici un extrait savoureux de LÀ-BAS HEBDO du 21 janvier où il démonte, non sans humour, la loi Macron.
Les sondages disent que les Français sont majoritairement favorables à la loi Macron qui approche à grand pas. Mais les français sont-ils au fait des particularités d’une loi aux orientations néolibérales, si on en croit les critiques ? Selon Gérard Filoche, ce sont bien les travailleurs salariés, les petits commerçants et les populations les plus précaires (ouvriers, temps partiels, étudiants, chômeurs, femmes seules…) qui vont souffrir de cette loi, pour le plus grand profit des grandes entreprises. Par ailleurs, bien que son contenu risque d’avoir l’effet inverse, il s’agit d’un texte annoncé comme en faveur de la croissance et l’activité économique. On sait pourtant aujourd’hui ce qu’engendre comme dérèglements sociaux et environnementaux la course aveugle à la sainte croissance.
Ce début février 2015, 117 élus, syndicalistes, intellectuels et responsables associatifs, viennent de signer un appel pour que cette loi ne soit pas votée et même entièrement retirée. Extraits :
« Les dispositions de la loi ont un fil directeur : « ce qui est bon pour le patronat est bon pour l’économie », quelles qu’en soient les conséquences pour les salariés. Cette loi est le complément du pacte de responsabilité dont les prétendues contreparties se sont révélées des illusions. Elle participe d’une tendance générale dans l’Union européenne au moins-disant social. La stagnation, voire la baisse, des salaires et des pensions, les coupes massives dans les dépenses publiques pèsent sur la demande globale et donc sur l’activité des entreprises. Ces dernières préfèrent verser de confortables dividendes à leurs actionnaires plutôt qu’investir. »
« Par ailleurs, ce projet relance le processus de privatisation, notamment d’un certain nombre d’aéroports et fragilise le statut des locataires au profit des spéculateurs. Il va permettre aux hôpitaux publics de créer des filiales à l’étranger, c’est-à-dire à se comporter comme des entreprises privées. Alors que le service public hospitalier est malade, entre autres, d’un manque de ressources, une partie de ces dernières pourront être utilisées à des fins d’opérations financières ou commerciales à l’étranger. »
« Ce projet de loi, en débat au Parlement, est guidé par une logique de déréglementation généralisée qui n’a comme objectif que le maintien des profits aux dépens des salaires, des pensions, seuls moyens de vivre pour la majorité de la population et au détriment de la protection sociale. Plus d’égalité, plus de fraternité, c’est ce que nous voulons, c’est le contraire de la loi Macron. »
Une grogne justifiée ? A vous de juger ! L’appel au complet est disponible sur le site de l’Humanité.fr
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