Faire de l’art avec de vieilles « bouteilles à la mer » ? c’est possible ! La preuve avec Jonathan Fuller. Alors que certains aiment ramasser les galets ou les coquillages sur la plage, c’est le verre poli qui intéresse particulièrement cet artiste anglais. Parcourant les plages à la recherche de ces petites merveilles, il réalise des fresques colorées dans un style particulier.
C’est dans le sud du Royaume-Uni, près de la côte de Cornwell, que vit Jonathan Fuller. Ayant plusieurs diplômes artistiques à son actif suite à des études à la Glasgow School of Art et au Royal College of Art, il est actuellement à la tête d’une entreprise d’impression textile. Amoureux de sa ville natale et passionné depuis toujours par la mer, c’est pendant son temps libre que l’artiste a commencé, au cours de ses longues balades sur la plage, à collecter les fragments de verre poli qu’il y trouvait.
Initialement des débris de pollution maritime issus d’usines, d’épaves de bateaux, de déversements de cargaisons ou de détritus en tout genre, il explique que « ces éclats sont polis par les éléments, comme la mer et le sable, et forment ainsi des bijoux à la texture lisse ». Ceux de couleur brune ou verte, provenant en général de bouteilles abandonnées, sont les plus abondants, tout comme ceux de couleur très claire, qui sont délavés au fil des années. Ce sont les teintes ambrées, rouges, roses, ou bleues qui sont les plus dures à trouver. Mettant ainsi sa patience et son sens de l’observation à rude épreuve, Jonathan explique qu’il peut parfois passer des jours entiers sans trouver le moindre morceau, tout comme certains jours peuvent être très productifs. C’est après les orages et les tempêtes que l’artiste se plaît le plus à descendre sur le littoral anglais pour trouver la matière première de ses œuvres.
Exposant ainsi le recyclage au cœur de son art, c’est à force de calme et de patience qu’il réussit à placer chaque fragment de verre en rapport avec le suivant, dans des panneaux de bois creusés. Il donne alors naissance à de grandes formes minimalistes, colorées par les dégradés naturels que forment l’assemblage des éclats, et rappelant tant le mouvement des vagues que des motifs floraux. Des œuvres qui parlent bien au delà de leur apparence, et laissent transpirer toute la patience et la persévérance de l’auteur dans sa tâche.
Avec la révolution du plastique, le verre poli (à l’impact environnemental pratiquement neutre, étant déjà présent naturellement) devient « malheureusement » de plus en plus difficile à trouver sur les plages, faisant de chaque fragment découvert un véritable trésor historique pour l’artiste. Rappelons que chaque année, entre 8 et 10 millions de tonnes de plastique sont déversés dans les océans, endommageant chaque jour un peu plus nos écosystèmes. Le retour à l’ère du verre ne serait-il pas une des solutions pour limiter cette dégradation ?
Source : http://www.jonathanfuller.co.uk/