Et si on pouvait faire « parler » les arbres ? C’est ici le rêve expérimenté avec succès par un artiste allemand. En voyage pour une découverte auditive pour le moins étrange.
A ceux qui aiment voir une opposition intrinsèque entre le naturel et l’artificiel, Bartholomäus Traubeck apporte une vision évolutive du premier terme au second. Ce jeune artiste munichois né en 1987 ne se satisfait pas d’une pensée binaire. Il aime explorer l’infinité de possibilités qu’offre la combinaison des deux éléments. C’est ainsi qu’il réussit à exploiter les veinures circulaires d’un arbre pour en sortir une sonorité étrangement mélodieuse.
A l’origine de ce projet atypique réside un simple constat : celui d’une similarité entre le vinyle et l’anneau annuel de croissance d’un arbre. Ces nervures naturelles donnent de précieuse indication sur « la vie » d’un arbre tristement coupé ou arraché du sol par une intempérie. Mais c’est ici que s’arrête toute notion de simplicité.
Bartholomäus Traubeck a réussi à exploiter les cernes de sept arbres autrichiens différents à l’aide d’une platine remaniée utilisant l’œil d’une caméra de Playstation Eye. Cette caméra parcourt de façon linéaire chacune des coupes de ces arbres, analysant leurs aspérités, leurs épaisseurs, leurs taux de croissance ou encore leurs teintes. Les données sont traduites en notes de piano via le logiciel Ableton Live.
Un procédé complexe qui nous transmet néanmoins un premier « langage » du chêne, de l’érable, du noisetier ou encore de l’hêtre regroupés dans l’œuvre sonore Years. Cependant, au-delà de la finalité musicale, l’artiste ingénieur nous propose surtout de considérer notre environnement d’un regard nouveau, empreint des capacités technologiques dont l’homme est maintenant capable. Chaque objet, chaque être prend alors une nouvelle dimension qui n’a pour limite que l’imagination.
L’artiste n’invite évidemment personne à couper des arbres pour en faire de la musique. Sa démarche se révèle d’autant plus surprenante lorsque l’on apprend que Bartholomäus n’a aucun passé musical. Il a simplement créé l’outil qui offre « la parole » aux arbres.
Source : foxylounge.com / cerclemagazine.com / prezi.com / photovoltaclean / datagarden.org