Jean Ziegler écrivait en 2007 dans son ouvrage « L’Empire de la Honte » :

« La nuit était noire, sans lune. Le vent soufflait à plus de 100 km/heure. Il soulevait des vagues de dix mètres qui s’abattaient dans un fracas effroyable sur la frêle embarcation de bois. Celle-ci était partie dix jours auparavant d’une crique de la côte mauritanienne avec à son bord 101 réfugiés africains.

Par miracle, la tempête jeta la barque contre un récif de la plage d’El Medano, sur une petite île de l’archipel des Grandes Canaries.
Au fond de la barque, les agents de la Guardia civil espagnole trouvèrent, parmi les survivants hébétés, les cadavres d’une femme et de trois adolescents, morts de faim et de soif.
La même nuit, un rafiot s’échoua quelques kilomètres plus loin sur la plage d’El Hierro : à son bord, 60 hommes, 17 enfants et 7 femmes. Spectres titubants à la limite de l’agonie, ils s’effondrèrent sur le sable (El pais, 13 mai 2007). »

Fallait-il attendre 2013 pour s’émouvoir de ses morts qui échouent chaque jour sur les côtes européennes ? Et maintenant, que fait-on pour garantir la dignité humaine ?Voir la publication de Mr Mondialisation

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