Ce mercredi, la L214 présente de nouvelles images d’enquête filmées fin août 2020 dans un élevage en cage de plus de 40 000 lapins, situé à Augan dans le Morbihan. Demain, jeudi 1er octobre, une proposition de loi du groupe Écologie Démocratie Solidarité (EDS) visant notamment à interdire les élevages en cage sera discutée en Commission des affaires économiques et votée à l’Assemblée nationale le 8 octobre. Cette enquête illustre concrètement la situation des animaux dans les élevages intensifs. Les députés devront dire s’ils soutiennent ou non ce type d’élevage… Et vous ?
L’horreur dans un élevage intensif de lapins à Augan
Cet élevage de 40 000 lapins détient notamment 3 000 lapines reproductrices, six fois plus que la moyenne française. Inséminées tous les mois et demi, ces lapines reçoivent des hormones PMSG, hormones issues du placenta de juments gestantes. Le tout, dans un cadre lugubre, humide et malsain.
Ces images révèlent les conditions de vie terribles des lapins : des cages surpeuplées, un sol grillagé, la promiscuité, la privation de comportements essentiels, les maladies, les mortalités élevées… Ces images ne sont pas celles d’un « cas isolé » : en France, 99 % des lapins sont élevés en cage.
Les lapins ne sont pas les seuls à subir l’élevage en claustration totale : en France, 80 % des animaux utilisés dans la production alimentaire sont issus d’élevages intensifs, entassés dans des bâtiments fermés sans aucun accès à l’extérieur, causant d’importantes souffrances à un milliard d’animaux chaque année. Effroyables pour les animaux, nos modes de production et de consommation nous exposent également à des risques :
– sanitaires (zoonoses, antibiorésistance) ;
– et de santé publique (facteur de risque de certaines maladies).
De plus, ce modèle a un impact négatif :
– au niveau environnemental (émissions de gaz à effet de serre, déforestation, pollution de l’eau, appauvrissement des sols, etc.) ;
– au niveau social (précarité, endettement, santé physique et mentale des éleveurs, des ramasseurs et des ouvriers d’abattoirs, etc.) ;
– ainsi qu’au niveau mondial (partage des ressources, expropriations, déséquilibre des marchés locaux).
(voir en détail les impacts de l’élevage intensif)
Une proposition de loi pour la disparition des différents types d’élevage
Les députés examinent à partir du jeudi 1er octobre 2020 une proposition de loi déposée dans le cadre de la niche parlementaire du groupe Écologie Démocratie Solidarité (EDS) autour de mesures relatives à la sortie de l’élevage intensif et de l’élevage en cage, ainsi qu’à l’interdiction des pires pratiques de chasse, de l’élevage d’animaux pour leur fourrure et de la présence des animaux sauvages dans les cirques et les delphinariums. Le texte sera discuté en Commission des affaires économiques le jeudi 1er octobre et dans l’hémicycle le jeudi 8 octobre 2020.
Attendues par près de 9 citoyens sur 10, les mesures portées par cette proposition de loi devront cependant éviter les pièges tendus par les lobbies de l’élevage intensif et de la chasse à la manœuvre : texte « vidé » de son sens en commission, amendements amoindrissant sa portée, renvoi en commission, demande de rapport au gouvernement, report de l’examen à la niche suivante, etc.
Un rendez-vous majeur qui fait entrer au Parlement le débat national autour de la condition animale. Dans cette perspective, L214 appelle les citoyens à exprimer leurs attentes auprès de leurs députés. L’association invite également les présidents des groupes parlementaires à demander des scrutins publics sur les votes en séance publique.
Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : « Quelques jours avant les discussions à l’Assemblée, cette enquête vise à ce que les députés aient à l’esprit le sort des millions d’animaux entre leurs mains. En effet, 80 % des animaux abattus chaque année sont enfermés dans des élevages intensifs sans aucun accès à l’extérieur. Ces pratiques sont effroyables et 89 % des Français demandent d’y mettre un terme.
En 2018, alors que les députés avaient l’opportunité d’engager une transition visant à y mettre fin lors de la loi Alimentation (EGalim), ils ont finalement été nombreux à voter contre tout progrès significatif.
Aujourd’hui, l’examen de la proposition de loi du groupe EDS offre aux députés une “séance de rattrapage” leur permettant de témoigner aux citoyens qu’ils sont à la hauteur de leurs attentes autour de la condition animale.
Très clairement, à cette occasion, les prises de position des parlementaires et de leurs groupes politiques seront déterminantes et constitueront un signal fort dans la perspective de l’élection présidentielle de 2022. »
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