Le lien entre un flacon en plastique et un oiseau de mer ne saute pas aux yeux. Et pourtant. La consommation effrénée de plastique menace la faune et la flore marines. Le Service Public Fédéral belge le rappel dans cette nouvelle vidéo d’une série de clips destinés à sensibiliser le grand public à la perte de biodiversité, tout en encourageant les individus à interroger leurs consommations et à se tourner vers des produits plus éthiques ou des modes de consommation zéro-déchet.
29 kilos de plastique sont consommés par personne et par an en Europe. Difficile de se représenter cette importante quantité matérielle directement issue du pétrole. Or, ces matières n’étant pas toutes recyclées (en réalité très peu), une partie d’entre elles, 15 % de la production annuelle mondiale, termine dans les mers et océans, provoquant des pollutions importantes avec le risque que les éléments soient ingérés par des animaux, dont les oiseaux. Selon la Fondation pour la Nature et l’Homme, « les océans contiennent 280 millions de tonnes de plastique sans compter les milliards de micro particules de plastique ».
Des plastiques transportés depuis les cours d’eau jusqu’aux océans
La pollution des milieux marins par le plastique est d’ailleurs une véritable bombe à retardement. Elle menace les animaux qui les ingèrent et qui finissent par mourir de faim ou succombent par étouffement. Elle provoque la prolifération d’espèces invasives au détriment des populations en place. Par ailleurs, pendant le processus de dégradation des plastiques, ces derniers relâchent différents polluants chimiques, notamment des phtalates ou des métaux lourd (qu’ils ont absorbés au préalable), avec le risque de contaminer l’ensemble de la chaîne alimentaire lorsqu’ils ont été ingérés par des animaux marins, dont certains sont consommés par l’Homme.
Cette pollution est désormais bien connue de tous, notamment en raison des proportions importantes que le phénomène a pris : aux quatre coins de la planète, ce sont des véritables îles de détritus qui se forment au gré des courants. Comme en témoignent les nombreuses photos, le spectacle est particulièrement inquiétant. En novembre dernier, une nouvelle île de déchets était d’ailleurs photographiée dans les Caraïbes. Pourtant, il ne s’agit là que de la partie émergée de l’iceberg : une partie des plastiques se trouvant dans l’eau étant réduits à la taille de micro-éléments, ils sont à peine perceptibles à l’œil nul, mais d’autant plus redoutables pour la faune et la flore.
Mais d’où viennent tous ces plastiques ? Si la question est toujours en étude à ce jour, les chercheurs regardent désormais du côtés des cours d’eau, qui pourraient transporter une part importante de ces déchets jusqu’à la mer, depuis les décharges, les égouts et les industries. La Chine serait l’un de principaux responsables en raison de sa taille, mais aussi des faibles réglementations écologiques. Pas mieux pour les autres pays industrialisés ! Décharges mal gérées, pollutions volontaires, entreprises peu scrupuleuses et consommations domestiques sont dans ce contexte les principales causes des importants dégâts environnementaux. En France, une association essaye également d’établir le lien entre la pollution des cours d’eau à l’échelle locale et celle des océans en multipliant les prélèvements dans les ruisseaux et les fleuves.
La réduction des pollutions domestiques, un enjeu essentiel
Afin de répondre à la problématique et de proposer des alternatives, le mouvement « Zéro déchet » s’adresse désormais aux responsables publics afin de les encourager dans le développement de réglementations qui limitent les emballages plastiques et les objets produits à partir de ce matériau. Fruit de cette prise de conscience, après les sachets en plastiques, ce sont désormais les cotons-tiges plastifiés qui sont interdits. D’autres demandent que des mesures similaires soient prises pour les pailles par exemple. Comme le suggèrent le petit clip du service public belge, des changements dans les comportements individuels sont également nécessaires, en se tournant autant que faire se peut vers des produits sans emballages notamment.
Enfin, notons que les pollutions plastiques domestiques se déclinent à d’autres niveaux. En effet, outre les emballages, elles sont provoquées par la dégradation des fibres synthétiques des habits lors du lavage et qui, en raison de leur taille, ne sont pas retenues par les filtres des machines à laver. Elle sont également dues aux cosmétiques, dont beaucoup contiennent désormais des microplastiques pour le confort du consommateur. En attendant un changement structurel côté industriels, les pollutions invisibles peuvent également être réduites grâce à un changement dans les comportements individuels, en fabricant par exemple des cosmétiques « maison ».
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