« […] Le monde est donc plus fort que moi. À son pouvoir je n’ai rien à opposer que moi-même, mais, d’un autre côté, c’est considérable. Car tant que je ne me laisse pas écraser par le nombre, je suis moi aussi une puissance. Et mon pouvoir est redoutable tant que je puis opposer la force de mes mots à celle du monde, car celui qui construit des prisons s’exprime moins bien que celui qui bâtit la liberté. Je sais que les rechutes dans le désespoir seront nombreuses et profondes, mais le souvenir du miracle de la libération me porte comme une aile vers un but qui me donne le vertige: une consolation qui soit plus qu’une consolation et plus grande qu’une philosophie, c’est-à-dire une raison de vivre. » – Stig Dagerman, « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier »

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