«Il m’apparaît difficile de continuer à prévoir un site de port pétrolier avec une information de cette sorte», a déclaré le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, lors d’une conférence de presse conjointe avec le premier ministre de l’Alberta, en visite au Québec pour vendre le projet de TransCanada. Pas de port pétrolier au large de Cacouna ?
Double victoire contre l’industrie du pétrole
A en croire les propos du premier ministre Québecois, TransCanada, l’entreprise canadienne en charge d’un projet pétrolier, devra trouver un «site alternatif» pour son terminal pétrolier. Une décision radicale qui met fin à la saga du site de Cacouna, situé dans une pouponnière de bélugas.
Pour rappel, un groupe d’associations d’écologistes et de scientifiques, dont la Fondation Suzuki, avait engagé un recours judiciaire contre les forages de TransCanada à Cacouna. Le 30 novembre tombait l’échéance du certificat d’autorisation. Le Québec a refusé de reconduire les autorisations, empêchant TransCanada de poursuivre ses projets. Une victoire pour les citoyens, les bélugas et les associations.
« La victoire s’il en est une, est celle de la science que l’on a voulu taire et qui nous rappelle encore aujourd’hui que le prix à payer pour l’ignorer peut aller jusqu’à l’extinction d’une espèce. » déclare l’avocat du groupe.
Une espèce à protéger avant son déclin total
C’est en réalité une double victoire. Le Comité sur la situation des espèces en péril (COSEPAC) vient tout juste de changer la classification du béluga de menacé, à en voie de disparition. Un détail sémantique qui change tout. En effet, sur 10 000 bélugas il y a quelques années, il en reste aujourd’hui moins d’un millier. Raison évidente pour refuser l’implantation d’une industrie particulièrement polluante dans la région.
Pollutions, perturbations causées par le bruit, développements industriels, il y a plusieurs causes à ce déclin. Une chose est certaine, c’est un mouvement général axé sur une croissance infinie de la production qui est en cause dans ce dérèglement environnemental. Plus personne aujourd’hui n’est assez dupe pour croire à une relance verte grâce à l’industrie du pétrole.
Malheureusement les politiques ne voient souvent les choses qu’en termes de retombées économiques, de profits et d’activités.
«Est-ce qu’on abandonne aujourd’hui Cacouna? La réponse est non»
Malgré la situation, le porte-parole du projet Énergie Est de TransCanada affirmait à la radio que la société conserverait la même cible pour leurs projets pétroliers. Aucune décision définitive ne serait prise de leur part à ce jour. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’une industrie de cette taille ne risque pas de s’incliner devant un peuple, encore moins devant une espèce de dauphin. De manière cynique, il est simplement envisagé par TransCanada de déplacer le problème.
Sources : Fondation David Suzuki / tvanouvelles.ca / ici.radio-canada.ca