« Malgré la violence de la crise, malgré le cortège de souffrances sociales qu’elle a généré, quelques économistes parmi les plus médiatisés, ceux qui courent micros et plateaux de télévision, ont juste été moqués, de proche en proche, pour leur manque de discernement ou de clairvoyance. Dans les magazines, on a donc vu fleurir, ici ou là, le bêtisier de la crise. On en connaît les héros, puisque tous les économistes connus, ou presque, ont été épinglés. De l’économiste de la banque Natixis Patrick Artus (« La crise est finie ») jusqu’à l’économiste de l’Ecole normale supérieure Daniel Cohen (« La bonne nouvelle c’est que cela ne durera pas plus longtemps »), en passant par l’entremetteur du capitalisme parisien Alain Minc (la crise est « grotesquement psychologique ») ou encore l’économiste Anton Brender (« Les paniques bancaires à l’ancienne ont disparu grâce au dispositif d’assurance des dépôts mis en place pour permettre de les éviter »).
Mais ces inepties proférées par les économistes français les plus connus ne les ont condamnés à une abstinence médiatique, même courte: depuis que la crise a commencé, ce sont donc toujours les mêmes experts, même ceux qui se sont le plus gravement trompés, que l’on entend perpétuellement sur toutes les ondes de radio et dans toutes les émissions de télévision. »
Laurent Mauduit, journaliste économique et collaborateur de Mediapart, nous livre une enquête implacable sur ces experts autoproclamés qui tournent en boucle sur les plateaux télé et radios pour proférer la bonne parole de la « pensée unique », expliquant aux gens que pour réparer les dégâts causés par le néolibéralisme…il faut plus de néolibéralisme. Logique Shadock. En omettant soigneusement de préciser les banques privées pour lesquelles ils travaillent. Le livre met également en évidence le manque de financements dans la recherche publique.
Heureusement d’autres économistes, le plus souvent avec comme seul poste leur travail de recherche universitaire, travaillent à ré-informer le public à travers des propositions progressistes et une critique honnête du libéralisme, comme par exemple Les Économistes Atterrés. Citons Pierre Concialdi, Thomas Coutrot, Frédéric Lordon…
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