Point de rupture est une comédie sans concession à propos de notre société consumériste et de ses dérives. Nicolas Koretzky, co-auteur et seul sur scène, incarne Noé et ses nombreuses rencontres dans un parcours initiatique qui mènera le personnage de « la colère à l’amour ». Point de rupture nous offre une critique acerbe d’un monde qui fait de moins en moins sens tout en touchant chacun dans son engagement personnel.
Noé ne croit plus au monde dans lequel il vit. À la veille de son diplôme, il claque la porte de l’école Boulle et de la maison familiale. Révolté et en colère il pense pouvoir changer le monde. Sa rencontre avec celui qu’on appelle « l’extraterrestre » va bouleverser ses croyances et changer le cours de sa vie. De la colère à l’amour, le parcours de Noé le libère du conditionnement et le guide vers la lumière de ce que nous sommes véritablement.
Dans un seul-en-scène comique et pertinent, Nicolas Koretzky incarne successivement plusieurs personnages caricaturaux reflétant chacun une facette de notre société actuelle. Sous la casquette du professeur de marketing ou de l’anarchiste activiste, en passant par le policier ou même un extraterrestre, l’auteur propose et oppose avec humour différents discours sur la politique et l’environnement. Pas de doute que chacun risque d’y reconnaître au moins quelqu’un, peut-être soi-même ?
Parcours initiatique dans un monde qui n’a plus de sens
Au fil de son périple, Noé estime que « ce n’est pas dans l’action qu’il peut changer les choses, mais dans l’introspection ». Si « chacun peut participer à changer le monde, explique l’auteur, il faut commencer par se changer soi-même, changer ses croyances et sortir de la peur pour rentrer dans l’amour ». Car selon Nicolas Koretzky, « le monde dans lequel nous vivons est le miroir de nos croyances et de nos pensées et on l’a accepté comme une réalité qu’on ne pouvait pas changer ». C’est en déconstruisant cet imaginaire que nous pouvons faire évoluer l’ordre du monde. Noé, qui entre en rupture avec la vie qui était la sienne, incarne ce long cheminement de pensée.
Nicolas Koretzky nous propose une pièce engagée, sans concession, née de sa propre révolte : « on a réussi à nous faire croire qu’on est moins que ce que l’on est et qu’il fallait remettre le pouvoir à une seule personne » déplore-t-il notamment. Elle traite de manière cohérente les différentes facettes de notre société contemporaine qui se caractérise par l’individualisme et interroge la relation que nous développons à l’égard de nos proches et de la société dans son ensemble. Au delà du caractère sérieux des thématiques abordées, le spectateur découvrira une pièce maîtrisée qui mêle humour et émotion.
« On est incapable d’aimer les autres »
Point de rupture est née de l’envie « de mettre en scène et de partager avec le public des choses qui me révoltaient énormément » confie Nicolas Koretzky. Avec le co-auteur de la pièce, Frank Lee Joseph, il s’est enfermé pendant trois mois dans une maison de campagne dans le nord de la France où tous deux se sont documentés à propos de la société de consommation et de ses dérives.
Avec cette pièce, Nicolas espère participer à l’éveil des consciences en provoquant un questionnement parmi les spectateurs : « Faut-il changer le monde ? Faire une énième révolution ? Remplacer une civilisation par une autre ? Ou bien faut-il aller chercher en nous ce qui nous tient tous en vie et que nous semblons avoir oublié ? On continue comme ça ou on commence à croire à autre chose ? ». Il est question ici de trouver sa vraie nature, de ne plus être dans le jugement et surtout de remettre en cause notre système de croyance.
La pièce, que nous avons eu le plaisir de voir, est jouée les mercredi et les samedi à 19 heures du 7 février au 28 avril à Paris au théâtre de L’Archipel, puis au Festival d’Avignon en juillet.
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