L’alimentation saine n’est-elle pas la première des médecines comme l’affirmait Hippocrate ? Au terme d’une réflexion salvatrice, l’hôpital de Lankenau, aux États-Unis, a décidé d’offrir aux résidents comme aux visiteurs l’occasion de bénéficier d’une meilleure alimentation, plus saine et sans pesticides. Une ambition permise par la mise en place d’un potager 100% biologique qui a vu fleurir autour de lui une flopée d’initiatives au sein même de l’établissement, mais aussi à l’extérieur.
Un potager biologique pour la santé
Conscients qu’ils avaient affaire à l’une des populations de patients les plus mal en point du pays, le personnel de l’hôpital du « Lankenau Medical Center », près de Philadelphie, a décidé de remédier au problème à sa racine — enfin, à l’une de ses racines. Face à une population au sein de laquelle les problèmes liés au surpoids et à l’obésité étaient parmi les plus nombreux (dans la région, ce sont près de 32% des adultes qui sont touchés par l’obésité), l’équipe a décidé de mettre en place un programme holistique de sensibilisation à une alimentation saine. Pour cela, ils ont mis en place en 2015 une ferme bio, directement sur le terrain attenant à l’hôpital.
Les médecins, les infirmières et les autres membres du personnel n’étant pas des experts agricoles, le centre a fait appel à l’association « Greener Partners », un acteur local qui promeut une alimentation respectueuse de l’environnement pour mettre en place et entretenir ce petit bout de terre prolifique. Aujourd’hui, et grâce à cette heureuse association, la « Deaver Wellness Farm » existe bel et bien, et mieux encore : elle porte ses fruits. Depuis le lancement de la ferme en 2015, ce sont plus de 1 800 kilos (4 000 livres) d’aliments biologiques qui ont ainsi contribué aux repas des patients de l’hôpital, et à moindre frais.
Donner les clés d’une bonne alimentation
Mais en plus de fournir les ingrédients nécessaires à la préparation des repas des patients-résidents et du personnel hospitalier, le potager entre également dans l’organisation d’ateliers pédagogiques destinés à tous les visiteurs du centre. En opérant des sondages et en observant leurs patients, les médecins ont compris que les populations les plus sujettes à des comportements entraînant surpoids et obésité sont également celles qui ont le moins accès aux savoirs rudimentaires en termes d’alimentation. C’est pourquoi l’hôpital s’est, en parallèle, attelé à démocratiser la consommation d’aliments frais, ainsi qu’à diffuser des informations pour le moins essentielles la nutrition humaine.
A young visitor gets a taste of what we do at the #DeaverWellnessFarm at #LankenauMedicalCenter. pic.twitter.com/jTSbIAs4B3
— ilana_grubin (@FarmEducator215) November 24, 2016
Ainsi, alors que les patients attendent leurs rendez-vous, les assistants médicaux apportent divers produits frais, comme des choux, des brocolis, des tomates, des aubergines, ou encore de la roquette. L’hôpital fournit également des recettes et les médecins utilisent parfois une partie des récoltes pendant les consultations pour montrer que des choix de vie plus sains sont à portée de tous. Dans les salles d’attente, les employés de l’hôpital dispensent également des cours de diététique. Il arrive ainsi parfois qu’un employé réalise en direct une salade de carottes, tout en discutant des différentes valeurs nutritionnelles de chacun des ingrédients. L’idée étant que les patients puissent par la suite refaire la recette chez eux.
Remédier à l’insécurité alimentaire
En dehors de l’hôpital, Lankenau encourage également directement la consommation d’aliments sains en fournissant des tickets spécialement prévus à cet effet. Ces coupons, utilisables seulement pour l’achat de fruits et légumes frais, sont valables chez plus de 30 agriculteurs locaux et sont distribués aux patients qui expriment le désir d’adopter une alimentation plus saine sans pour autant en avoir forcément les moyens.
Pour le responsable en charge du projet sur le campus de l’hôpital, il s’agit là d’aborder la question de l’insécurité alimentaire sous un angle nouveau. « Nous sommes de plus en plus incités à chercher des solutions afin d’éviter que les patients ne tombent malades en premier lieu, mais aussi afin qu’ils guérissent vite lorsque c’est le cas. Or, beaucoup de ces maladies sont liées à l’environnement social, mais aussi au manque d’accès à une nourriture saine ».
Pour l’année à venir, Lankenau prévoit d’étendre encore un peu plus les parcelles dédiées à la ferme. Avec un rendement largement supérieur aux attentes initiales, le personnel a logiquement jugé judicieux d’augmenter la production. Un exemple qui pourrait bien nous prouver que cultiver bio, c’est aussi s’assurer de vieux os.
Sources : Ecowatch.com