L’industrie du fast-fashion est une véritable plaie écologique à ciel ouvert. Dans une vidéo éloquente, la youtubeuse de La Carologie revient sur ce business lucratif particulièrement polluant : celui de l’industrie textile conventionnelle. Un marché en apparence intouchable, mais dont il devient urgent de s’émanciper vers des méthodes de production plus douces, locales et éthiques. Mais ne plus acheter de vêtements, de nos jours, est-ce bien possible ? Tout semble indiquer que oui, dans une certaine mesure. La Carologie nous explique comment, et surtout : pourquoi !
Dans cette vidéo publiée en été 2017 et comptabilisant aujourd’hui plus de 45 000 vues, la youtubeuse qui tient la chaîne de La Carologie s’exprime de manière éloquente sur les travers de l’industrie textile, et notamment de la fast fashion. Après avoir visionné le documentaire d’ Andrew Morgan, « The True Cost », sorti en 2015, la youtubeuse déclare avoir véritablement pris conscience de tout ce qui se cache derrière la fortune engrangée par les multinationales textiles, toujours plus puissantes mais aussi l’une des plus polluantes au monde, toutes activités confondues.
Si les conséquences des délocalisations en grand nombre et l’exploitation des travailleurs des pays en développement ne sont plus un secret pour quiconque, il reste tout de même essentiel de rappeler que derrière le vêtement que nous achetons se cache potentiellement un esclavage institutionnalisé. De grands noms de la mode à petit prix, comme Zara, H&M et Primark, participent activement à la mise en danger et à la précarisation d’une partie non négligeable du globe, concentrée en Asie du Sud-Est. Morts dans les usines, suicides, conditions de travail inhumaines, pollution des eaux, des terres et de l’air et maladies sont le lot quotidien de millions d’individus qui travaillent et vivent dans de grandes usines textiles.
Mais cette réalité est possible grâce à un mode de consommation de la mode toujours plus rapide nommé fast-fashion (ou mode éphémère) en référence au fast-food. Connues pour leurs collections en perpétuel renouvellement, plusieurs fois par an, les grandes marques de vêtements contribuent à la production d’une forme d’obsolescence vestimentaire. Depuis quelques temps, certaines marques proposent de nouveaux arrivages toutes les deux semaines au lieu de toutes les saisons. Ces enseignes sont au cœur d’une nouvelle façon de consommer des vêtements qui va à l’encontre d’une éthique de développement durable en dépit de l’urgence mondiale. Pourtant, ces mêmes enseignes ne tarissent pas d’idées pour se donner une image verte et écologique. En amont comme en aval, la pollution engendrée est réelle et loin d’être anecdotique. Quand on songe que la majorité des discours politiques s’axent toujours sur la relance de la croissance mondiale, le monde peine à voir une issue à cette problématique.
Se vêtir responsable, c’est possible
Naturellement, face à l’insignifiance des décideurs sur ces questions, restent nos comportements de consommateurs, faute de mieux. Comme le rappelle la youtubeuse, il est nécessaire de savoir où se positionner personnellement par rapport aux pratiques de ces marques. Car bien souvent, le consommateur n’a pas bien conscience de son implication dans la pérennité de tels schémas. Et la publicité, placardée partout dans nos rues et présente dans tous les médias, élude bien souvent la réalité derrière la création de besoins fondés sur nos insécurités. Acheter des vêtements, en changer constamment, reste l’expression physique d’une construction sociale et pour beaucoup une façon de se sentir exister dans une société où nous sommes tous poussés à afficher un statut, une appartenance.
Cependant, il n’est plus permis aujourd’hui de se limiter à commenter et critiquer cette situation. Les alternatives existent et sont de plus en plus nombreuses pour ceux qui souhaiteraient tourner le dos à une industrie parmi les plus meurtrières de la planète. Des sites de financement participatif comme Ulule sont littéralement inondés d’alternatives locales et éthiques (plus ou moins sérieuses selon les cas). Mais ces alternatives, parfois coûteuses, ne font pas tout. Comme le rappelle la youtubeuse, il nous est possible de réduire nos achats au strict nécessaire, de faire preuve de sobriété, d’offrir une deuxième vie à des vêtements en fréquentant les friperies, ou encore d’acheter local et responsable auprès des artisans près de chez nous. Une simplicité volontaire indispensable pour développer les moyens de préférer la qualité à la quantité…