Quand le siège des industries pétrolières reçoit la visite inopinée de la famille Addams, ça donne une fête bien funèbre…
Durant la conférence internationale pour le climat (COP21) qui vient de s’achever, nombre de collectifs n’ont pas hésité à braver toutes les interdictions de manifester pour réaliser des actions parfois coups de poing (affichage des visages des lobbyistes), parfois artistiques, parfois complètement loufoques… C’est ce dernier carcan qu’a choisi le groupe ANV-COP21 pour exposer le lobby pétrolier particulièrement influent lors des négociations, mais surtout le premier à être potentiellement victime d’un changement de société. L’association rappelle qu’à l’échelle mondiale, l’industrie fossile perçoit quelques 650 milliards de dollars de subventions publiques annuellement. Un scandale largement éludé des débats de la COP21, dénonce l’association..
Cécile Marchand, porte-parole d’ANV-COP21, témoigne avec force : « Comment les générations de 2040 jugeront-elles que nous subventionnions en 2015 le chaos climatique dans lequel elles vivront ? Alors qu’on peine à trouver 100 milliards annuels de dollars pour permettre aux pays pauvres de lutter contre le changement climatique et de s’adapter à ses premières conséquences, cette situation est totalement inacceptable. Il est urgent et indispensable de mettre fin à ce scandale, et de réorienter ces sommes colossales d’argent vers des politiques de sobriété énergétique, de développement des énergies renouvelables, et vers les politiques de solidarité, de justice climatique et d’adaptation. »
Quelques 23 militants ont donc investi les locaux de l’UFIP (Union Française des Industries Pétrolières) ce 10 décembre dans une mise en scène des plus particulières. Grimés à l’effigie des membres de la famille Addams, ils ont improvisés une fête des plus macabres. Au programme : champagne Veuve Pétrolo, des milliers de confettis noirs et des billets de 650 milliards de dollars… Une manière ironique de médiatiser notre destin funeste sur lequel certains secteurs économiques construisent des fortunes.
Pauline Boyer, d’ANV-COP21, explique : « L’extraction, la transformation et la combustion des énergies fossiles (Pétrole, gaz, charbon) sont à l’origine de 80 % des émissions mondiales de CO2 et l’Agence Internationale de l’Énergie affirme que pour rester en dessous des +2°C de réchauffement du globe terrestre, objectif officiel de la COP21, il faut laisser sous le sol 2/3 des réserves actuellement connues de ces énergies fossiles. » Problème, c’est précisément le travail de l’UFIP que d’empêcher les négociateurs de la COP21 d’aborder ce problème crucial et central. Comment les puissants peuvent-ils alors encourager la transition si les anciennes énergies polluantes sont toujours sous perfusion de fonds publics ?
« ANV-COP21 demande l’arrêt immédiat des subventions publiques aux énergies fossiles à l’échelle nationale et internationale, afin que ces financements soient redirigés vers le financement de la transition énergétique et sociale, ainsi que le financement du Fonds Vert pour le Climat. » (source)
Source : anv-cop21.org