Un militant habillé en « Grande faucheuse » a créé la pagaille pendant quelques minutes lors de la plus grande exposition internationale d’équipements militaires et de sécurité. Une manière originale d’attirer les regards sur ce business de la mort. Le point.
Tous les deux ans, dans une relative discrétion, les pontes du complexe militaro-industriel se rassemblent dans le quartier des Docklands de Londres, au Royaume-Uni, pour présenter les dernières innovations technologiques en matière de « défense » et de sécurité. Plus de 1600 fournisseurs répartis à travers 42 pavillons y exposent armes de poing, missiles de dernière génération, fusils mitrailleurs, drones de combat et autres chars de guerre. On y trouve tous les équipements militaires à la pointe de la technologie pour ce qui est de détruire des cibles, d’intervenir sur le terrain ou de tuer des êtres-humains.
Le « Defence and Security Equipment International exhibition » (DSEI) 2015 représente la plus grande vitrine du commerce de l’armement au monde. L’évènement accueille divers visiteurs illustres, responsables militaires et décideurs du monde entier désireux de renforcer leur arsenal. Cette année, l’évènement fut légèrement perturbé par une intrusion des plus originales. Un militant a réussi à pénétrer dans l’exposition affublé du déguisement de « la grande faucheuse », dixit, La Mort en personne. Objectif, attirer les regards pour dénoncer l’évènement et tout particulièrement l’hypocrisie des grandes puissances occidentales qui font vivre cette industrie de la mort, fournissant en armes divers groupes et armées à travers le monde, se nourrissant des conflits et des guerres.
Malheureusement, les gardes ont jugés que l’étrange personnage tuait un peu l’ambiance. Il a été évacué sans ménagement après de longues minutes de course poursuite avec les forces de sécurité. Si l’évènement peut sembler anecdotique, il offre une opportunité à de rares médias alternatifs d’aborder la question de l’armement et le rôle joué par cette industrie dans les conflits mondiaux.
L’homme affublé d’une robe noire et d’une grande faux faisait partie d’un groupe plus large de militants pacifistes. Ceux-ci manifestaient contre la participation de certains pays au bilan humanitaire plus que controversé et les armes que leur fournissent les industries occidentales. En ligne de mire, les pays Moyen-Orient dont l’Arabie saoudite régulièrement épinglé pour ses violations répétées des Droits de l’Homme. Plus tôt cet été, la Grande-Bretagne livrait notamment une série bombes Paveway IV à guidée laser au royaume saoudien. Israël était également au cœur des critiques des associations.
Amnesty launches spoof arms trade ad to highlight profits from torture http://t.co/cYE3kU5t3Z pic.twitter.com/UhdjWFYuqO
— RT UK (@RTUKnews) September 15, 2015
Peu avant l’ouverture du meeting, Banksy et Amnesty International se sont associés pour distribuer des prospectus et poser des affiches à travers Londres. Celles-ci mettent en évidence les tristes records de l’industrie de l’armement. Alors que près de 70% des britanniques s’opposent au commerce de l’armement, l’action n’a pourtant eu que peu de bruit dans les médias locaux et pratiquement aucun écho au niveau international. Pourtant, le secteur de l’armement est particulièrement important dans les budgets des nations.
Rappelons en effet que le secteur de l’armement est particulièrement florissant. Amnesty International avait estimé que l’industrie de la guerre pesait plus de 113 milliards d’euros en 2014. Champions au classement : les États-Unis, suivis de la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni. À chaque pays son fournisseur de préférence. Là où les USA fournissent d’abord l’Irak, Israël, le Sri Lanka, le Bahreïn, l’Égypte et le Yémen, la Russie livre principalement l’Inde, la Syrie, l’Algérie, le Myanmar, le Venezuela et le Soudan, entre autres.
Source : mirror.co.uk / dailymail.co.uk / rt.com