Ces deux habitantes de Caroline du Nord ne s’attendaient pas à voir leur photographie partagée des millions de fois à travers le monde. Et pourtant…
Melanie et Vanessa Iris Roy voulaient d’abord annoncer la venue de leur second enfant de manière originale, comme tout parent le ferait. Toutes deux enceintes à un an d’intervalle, elles ont posé au même endroit, sur une plage, pour immortaliser la naissance proche de leurs enfants. Publiés d’abord innocemment sur Instagram, les clichés plein d’amour et de sincérité furent relayés par des millions de personnes à travers le monde, en quelques jours.
Un partage de masse si spontané qu’il dépasse de très loin le simple cercle LGBT, portant avec lui un message de tolérance fort et un encouragement pour celles et ceux qui n’oseraient pas sortir de l’ombre : Melanie, Vanessa et leurs enfants ne sont en rien différents des autres familles. La photographie ci-dessous, publiée par une ONG brésilienne, a été partagée à elle seule presque 20.000 fois et « likée » plus de 150.000 fois.
Alors que le débat sur l’égalité des droits semble encore diviser certains pays pour des raisons principalement morales et religieuses (77 États pénalisent les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles ou transgenres par de la prison, de la torture, des travaux forcés ou la peine de mort.), ces clichés semblent symboliser, pour ceux qui la partagent, un pied de nez à l’intolérance.
En marge de cette vague internationale d’encouragements, les réactions de haine ne tardèrent pas non plus à affluer. Complot sataniste, promotion de la pédophilie, extraits de la Bible ou violence verbale gratuite, les « arguments » fallacieux les plus courants se sont abattus sur la petite famille. Impossible pourtant de prétexter un éventuel complot LGBT alors que le partage fut le fruit de la liberté de milliers d’individus, de toutes origines, croyances et tendances sexuelles. Cette même liberté difficilement acquise qui permet à deux êtres adultes de choisir de s’aimer à la lumière et de fonder une famille dans certains pays. Une chose est certaine, le combat pour l’égalité des droits et un monde juste pour tous et partout n’est pas encore gagné.
Sous une des photographies, on peut lire un commentaire bien habile qui cite un passage de Charlie Chaplin dans le dictateur, contre l’obscurantisme qui gangrène l’esprit des Hommes :
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu. Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité, l’amitié et l’unité de tous les Hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui torture les faibles et emprisonne des innocents. Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur des progrès qu’accomplit l’Humanité.
Un discours qui vient rejoindre le témoignage de ces jeunes mamans qui veulent encourager aujourd’hui celles et ceux qui se trouvent dans un cas similaire, et préfèrent rester cachés, victimes de l’intolérance de proches, d’inconnus ou même de leur famille.
Source : huffingtonpost.fr
