De nos jours quel citoyen n’est pas informé de l’urgence écologique et du changement climatique ? Hormis une minorité réfractaire au changement, chacun a pris conscience que notre mode de vie consumériste engendre de la pollution à tous les niveaux de la Terre : dans l’air, sur terre, sur et sous l’eau, affectant toute la faune et la flore. Pour contrer ce désastre, il est important de changer les structures de la société. Mais devant l’indifférence des puissants, chaque individu peut apporter sa contribution en réduisant sa production de déchets. Aujourd’hui nous découvrons le fruit des recherches de Blandine Janin-Reynaud, le guide « Stop au tout jetable » qui nous aidera certainement dans cette tâche en proposant de nombreuses astuces de la vie quotidienne.

« Stop au tout jetable », présentation

En guise d’introduction ce guide se charge de nous décrire une réalité qui rappelle à quel point des changements dans notre façon de consommer sont importants et nécessaires. Ainsi en 2016 on comptabilisait plus de 2 milliards de tonnes de déchets par an, dont le tiers est produit par les pays développés ne représentant que 16% de la population mondiale. Ces déchets, que deviennent-ils ? Peu pouvant être recyclés malgré les progrès techniques, les déchets sont surtout incinérés (pollution de l’air) ou enfouis (pollution du sol) et si ce n’est fait sur place, ils sont envoyés dans des pays d’Asie, dont le transport génère à son tour de la pollution (perte des déchets en mer, émission de CO2). Une boucle infernale qu’il est temps de briser !

Enfin on se souviendra que les déchets, avant d’en être, ont été des objets fabriqués majoritairement à l’étranger dont les matériaux ayant eux aussi fait le tour du monde, participant ainsi à la pollution via leur transport chez nous et à l’épuisement de ressources naturelles extraites pour leur fabrication (parfois dans des conditions terribles pour les travailleurs). Sans oublier l’immense gaspillage qui aggrave la facture écologique : on jette 60 milliards de mètres carrés de tissu par an lors de la fabrication de vêtements. Par ailleurs, en France, on jette annuellement 10 millions de tonnes de nourriture, soit 310kg par seconde ! Les objets jetables à usage unique, l’obsolescence programmée et le suremballage en particulier plastique sont aussi autant de marqueurs du gaspillage mondialisé. Bref, difficile de nier le problème.

Au bout du compte une phrase résonne : « Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas ». Et pour ce faire, le guide « Stop au tout jetable » apportera au citoyen engagé de précieux conseils pour « déconsommer, faire soi-même et mieux consommer ». Le guide adopte la forme d’un dictionnaire de 60 entrées sur deux pages, chacune étant dédiée à un objet ou domaine du quotidien pour opposer une alternative écologique au tout jetable. Parmi les sujets abordés:

  • l’alimentaire : choisir les plats préparés, éviter le gaspillage, fabriquer ses desserts, congeler efficacement, penser au vrac…
  • les produits nettoyants : remplacer l’essuie-tout, les désodorisants, la lessive, les détergents…
  • les produits d’hygiène : alternatives au gel douche, au déodorant, au dentifrice, aux rasoirs…
  • les vêtements & le linge : mieux les choisir, acheter moins et de seconde main…
  • pour les enfants : choisir les cadeaux, les fournitures scolaires, créer soi-même les loisirs créatifs, redécouvrir le goûter…
  • et bien d’autres inclassables : gérer les fêtes (Pâques, Noël), la vaisselle jetable, les w-c, les produits électroniques (informatique, électroménager, cartouches d’imprimantes), privilégier la réparation, la location, la consigne…

A titre d’illustration voici la fiche consacrée aux bouteilles en plastiques, une matière dont la nocivité pour l’environnement n’est plus à démontrer :

Comment se passer des bouteilles en plastique

Aux personnes qui craignent de passer trop de temps libre à confectionner les recettes proposées dans le guide, l’auteure se veut rassurante : « Loin de compliquer la vie, ces alternatives sont souvent plus pratiques, plus saines, et plus économiques. » Remplacer des produits jetables par des durables permet de faire des économies tant financières qu’écologiques lorsque l’on se penche sur la provenance et la fabrication de tels produits. Quant à celles et ceux qui doutent de l’impact d’actions individuelles alors que les grandes entreprises, le transport aérien polluent bien plus qu’un simple citoyen, elle répond que même à notre niveau nous avons le moyen en nous unissant de résister aux industriels en refusant leurs produits pour privilégier les alternatives écologiques. A terme, par le nombre, nous pouvons infléchir les politiques économiques pour avancer vers un monde durable. Et ces actions n’empêchent d’ailleurs pas de mener en parallèle d’autres combats écologiques importants (le bio, le transport, la cause animale, l’énergie). Ne reste qu’à avoir la volonté de nos ambitions pour que cette réalité se concrétise.

S. Barret


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