« Toujours l’Homme se dresse pour refuser l’insoutenable. Et les mots jaillissent de sa bouche, durs et beaux comme des cris. La colère se fait chant, la révolte se fait verbe… Et c’est Rimbaud, Maïakovski, Artaud, Jules Vallès ou Walt Whitman, prêtant leur souffle à cet éternel refus d’accepter un monde inhumain. Que serait un homme sans cette petite lumière, que serait-il sans cette conscience, cette saine fureur qui lui fait redresser la tête, dire non, même au péril de sa vie?… dût-il être banni comme Hugo, condamné à mort comme Vallès ou périr comme Giordano Bruno !

La vie et le monde s’acharnent à nous rogner les ailes, mais c’est notre devoir absolu de nous efforcer en retour de les étendre, le plus large possible. Je dis non, je refuse, j’accuse, je mets en doute.. je me révolte donc je suis.

Mais aujourd’hui, qu’en est-il de la révolte, dans un Occident qui semble s’essouffler, gagné par la lassitude, dépassé par l’ampleur de ses problèmes ? La révolte aurait-elle sombré, emportée par la grande vague de la fin des idéologies ? Ne nous y fions pas car la belle est coriace. On n’a pas sa peau aussi facilement. Toujours la révolte couve, au sein de la jeunesse dont elle reste éternellement la fiancée de cœur. Pareille au Phénix, elle renaît de ses cendres pour échauffer le sang des jeunes générations. C’est donc aux adolescents que sont dédiées avant tout ces Paroles de Révolte car, selon la formule d’Alain, «l’individu qui pense contre la société qui dort, voilà l’histoire éternelle, et le printemps aura toujours le même hiver à vaincre ». »

– Michel PiquemalVoir la publication de Mr Mondialisation

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