Pas évident d’y voir clair quand on veut consommer le plus éthique possible. Beaucoup d’entre nous aimeraient trouver des vêtements éthiques, mais comment trouver les marques les plus responsables ? La nouvelle plateforme française wedressfair.fr aimerait répondre à cette problématique en proposant une sélection de marques de prêt-à-porter scrupuleusement choisies en fonction de leurs engagements.
Lancée au printemps dernier, la plateforme wedressefair ambitionne d’accompagner la révolution de la mode en mettant en valeur les marques ayant fait le choix de mettre les impacts sociaux et environnementaux au centre de leur démarche. D’abord salarié dans une « grande boîte », Antoine, l’un des membres fondateurs, réalise « les difficultés qu’ont les marques éthiques pour rencontrer leur public », notamment en raison de leur manque de moyens pour se faire connaître auprès du public. Contrairement aux géants du textile, les « petites » marques éthiques n’ont souvent pas pignon sur rue et ne dépensent pas des fortunes en publicités. Il décide alors de développer un outil pour leur venir en aide pour offrir une plus grande visibilité.
La transparence, un enjeu essentiel
Dans cet esprit, la plateforme Wedressfair s’est fixé comme objectif de sélectionner uniquement des marques qui « placent le respect des travailleurs et de l’environnement au centre de leurs préoccupations ». Les trois fondateurs scrutent minutieusement la politique des différentes marques avec lesquelles ils décident de collaborer et notamment les labels qui certifient leurs vêtements : parmi eux, entre autres, la Fear Wear Foundation, ou encore le label Gots. Le premier de ces deux labels encourage l’amélioration des conditions de travail dans les usines textiles alors que le second est porté sur la qualité environnementale des produits. Mais Wedressfair ne se limite pas à ces seuls aspects, puisque la plateforme exige également une transparence totale de la part de ses partenaires en ce qui concerne les méthodes de production et leurs limites.
Dans la mode éthique, « il y a trois engagements essentiels », résume Marie, associée au projet. « Un engament de transparence, un engagement social à tous les niveaux de la chaîne de production et un engament environnemental. » Selon elle, « une marque 100 % éthique n’existe pas aujourd’hui et c’est pour cette raison qu’on ne travaille qu’avec les marques qui ont conscience de leurs limites ». « De nombreuses marques surfent sur la vague de l’écologie dans leur communication, sans être cohérentes dans leur mode de développemente, regrette pour sa part Antoine, qui espère endiguer ce phénomène. En d’autres termes, wedressfair met en avant de petites marques, comme Hopaal ou Veja, qui prêtent une attention particulière à la qualité de leurs produits, de tous les points de vue. Un détour sur le site permet de s’en convaincre.
Et qu’en est-il du made in France ? Certaines marques ont fait ce choix, « mais il n’est pas possible pour tous les vêtements », concède Antoine. « Dans l’Hexagone, il y a beaucoup d’habits qu’on ne sait plus faire, on a perdu certains savoirs, qui se concentrent désormais en Chine. C’est notamment le cas pour les vêtements techniques », observe-t-il. Néanmoins, tient-il à préciser, « même si wedressfair vend du neuf, la première solution pour réduire l’impact, c’est de ne pas acheter, de se tourner vers la seconde main, de louer (pour les enfants, les femmes enceintes, les habits de cérémonie ndlr.) ou de réparer ».
Une industrie polluante à l’échelle globale
Régulièrement citée comme l’une des industries les plus polluantes au monde, la mode est sous le feu des critiques. La confection de nos habits essentiellement réalisés en Asie sous l’effet de la mondialisation, ne manque pas de poser question. Non seulement leur production est à l’origine de pollutions importantes, mais en plus elle est le théâtre d’exploitations humaines et d’enfreintes aux droits humains particulièrement graves. L’une des principales problématiques ? La sous-traitance, ce qui conduit à une grande opacité. D’où l’importance de créer de la transparence. La démocratisation des alternatives permettra peut-être, à l’avenir, de transformer une filière dont la réputation est à refaire, même si chacun a conscience que l’ensemble du système industriel mondialisé porte une large part de responsabilité. « On pense qu’on peut changer les habitudes de consommation via la sensibilisation », conclut Marie,qui a la conviction que le blog et les newsletters de wedressfair, qui expliquent tour à tour les différentes facettes de l’industrie textile, peuvent faire changer les mentalités.
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