Qui a dit que l’escargot ne serait pas le meilleur emblème pour les Objecteurs de Croissance…?

Celui-ci nous enseigne non seulement la nécessaire lenteur mais une autre leçon plus nécessaire encore. « L’escargot », nous explique Ivan Illich, « construit la délicate architecture de sa coquille en ajoutant l’une après l’autre des spires toujours plus larges, puis il cesse brusquement et commence des enroulements cette fois décroissants. C’est qu’une seule spire encore plus large donnerait à la coquille une dimension seize fois plus grande. Au lieu de contribuer au bien-être de l’animal, elle le surchargerait.


Dès lors, toute augmentation de sa productivité servirait seulement à pallier les difficultés créées par cet agrandissement de la coquille au-delà des limites fixées par sa finalité. Passé le point limite d’élargissement des spires, les problèmes de la surcroissance se multiplient en progression géométrique, tandis que la capacité biologique de l’escargot ne peut, au mieux, que suivre une progression arithmétique ».

Ce divorce de l’escargot d’avec la raison géométrique, qu’il avait lui aussi épousée pour un temps, nous montre la voie pour penser une société de « décroissance », si possible sereine et conviviale.

Extrait de Le territoire de la décroissance (Serge Latouche, 2007). http://www.partipourladecroissance.net/Voir la publication de Mr Mondialisation

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