Un nouveau vaccin thérapeutique anti-cancer sera testé sur l’homme dès juin 2015 selon le Centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Besançon. Une expérimentation très prometteuse. Si la solution apparait bénéfique pour les patients, son caractère universel permettrait de s’attaquer à de nombreuses formes de cancers et donc de sauver à terme des millions de vies.
La combat contre le fléau du cancer est loin d’être gagné. Pourtant, parmi les quelques lueurs d’espoir apparait le UCPVax (Universal Cancer Peptide), un vaccin nouvelle formule mis au point par l’équipe des professeurs Olivier Adotevi et Christophe Borg. Après avoir testé la non-toxicité du vaccin breveté en 2012, il peut désormais être testé sur l’homme. Une nouvelle aventure commence.
« 95 % des vaccins contre le cancer apprennent aux soldats que sont les anticorps à se battre ; celui-là s’adresse aux officiers qui coordonnent le travail des soldats contre l’attaque de la cellule tumorale. » expliquent les deux oncologues.
Entre le vaccin et le médicament
Le propre d’un vaccin est d’apprendre au système immunitaire une manière de détecter et de s’attaquer à ce qui est nuisible à l’organisme. Le UCPVax est un vaccin de type thérapeutique, c’est à dire qu’il encourage le système immunitaire à s’attaquer à un cancer déjà installé dans l’organisme. Ce vaccin en particulier active les lymphocytes T CD4 et cible la télomérase, cette protéine qui confère l’immortalité aux cellules cancéreuses.
Ce principe de l’immunothérapie représente aujourd’hui l’une des approches les plus prometteuses en cancérologie. Couplé à d’autres traitements curatifs en cancérologie, il encourage l’organisme à s’activer et à combattre plus efficacement la tumeur et/ou métastases. Le Dr Vassili Soumelis, immunologiste à l’Institut Curie, vulgarise ce principe dans la vidéo qui suit :
http://youtu.be/64fFJxeUsSE
Les chercheurs demeurent humbles. Il ne s’agit donc pas, à ce jour, de prétendre qu’une solution 100% efficace a été trouvée. Mais la recherche semble avancer pas à pas vers une solution réelle qui puisse permettre à l’organisme de s’immuniser contre le cancer. Le UCPVax sera testé sur 54 volontaires atteints d’un cancer du poumon et ce durant 3 ans. Un succès éventuel de « l’opération » aura des répercutions bien au-delà du cancer bronchique. Du fait de s’attaquer à une caractéristique commune à l’ensemble des cancers, ce vaccin pourrait devenir un jour universel.
Indispensable : la prévention
Cette recherche prometteuse ne doit bien sûr pas occulter ce qui constitue encore le meilleur moyen de lutter contre le cancer : la prévention. Ainsi, l’alimentation prend une place majeure dans la survenue du cancer : Selon le WCRF (World Cancer Research Fund International, un réseau international d’associations à la pointe de la recherche pour la prévention du cancer), 30 à 40 % des cancers seraient imputables à l’alimentation (ce qui en fait la première cause) et pourraient donc être évités. Le WCRF a publié un rapport de référence en 2007, nommé « Food, Nutrition, Physical Activity, and the Prevention of Cancer : a Global Perspective », qui synthétise les résultats de 7 000 études mondiales effectuées ces cinquante dernières années. Voici un résumé en 10 recommandations :
1. Soyez aussi mince que possible tout en évitant l’insuffisance pondérale.
2. Pratiquez une activité physique au moins trente minutes par jour.
3. Évitez les boissons sucrées. Limitez la consommation d’aliments à forte densité calorique (en particulier les produits à teneur élevée en sucres ajoutés, ou faibles en fibre, ou riches en matières grasses).
4. Augmentez et variez la consommation de légumes, fruits, céréales complètes et légumes secs.
5. Limitez la consommation de viande rouge (comme le boeuf, le porc ou l’agneau) et évitez la charcuterie.
6. En cas de consommation d’alcool, se limiter à une boisson par jour pour les femmes et à deux pour les hommes.
7. Limitez la consommation d’aliments salés et de produits contenant du sel ajouté (sodium).
8. Ne prenez pas de compléments alimentaires pour vous protéger du cancer.
9. De préférence, les mères devraient exclusivement allaiter pendant les six premiers mois puis introduire d’autres liquides et aliments.
10. Après le traitement, les personnes diagnostiquées d’un cancer devraient suivre l’ensemble des recommandations pour la prévention du cancer.
Ajoutons que le lait de vache sous sa forme brute favorise, lui, les cancers hormono-dépendants (prostate, sein, ovaire et col de l’utérus) à cause des facteurs de croissance qu’il contient mais aussi des acides gras trans.
Il est à noter que le rapport du WCRF, qui est régulièrement actualisé, a démontré que l’alimentation végétale (végétalisme) était non seulement adaptée à l’être humain, mais parfaitement apte à prévenir le cancer.
Enfin, nous ne pouvions finir cet article sans évoquer le produit qui, derrière l’alimentation, cause le plus grand nombre de cancers : le tabac.
Source : sciencesetavenir.fr / Rapport complet du WCRF (En) / Résumé en français / Photographie : PAHO/WHO