Pour « dénoncer la violation des obligations légales d’Amazon quant à la garantie légale et la reprise des déchets par la multinationale », plusieurs dizaines de militants se sont réunis à l’occasion du « black friday » pour déposer des déchets électriques et électroniques devant Amazon. Coordonnée par Les Amis de la Terre et ANV COP21, l’action vise à dénoncer la surconsommation et les stratégies mises en place par la multinationale pour pousser les clients à acheter toujours plus sans option pour le traitement des déchets.

D’abord une banderole sur laquelle est inscrit en rouge « Amazon Hors la Loi ». Puis 15 mètres cubes de déchets électriques et électroniques déposés par les 52 militants des Amis la Terre et de ANV Cop21 devant le siège du géant de la vente en ligne pour marquer leur opposition à la politique de vente et de recyclage d’Amazon.

Crédit image : Guénolé Le Gal

La politique de recyclage en cause

À travers cette action, les militants remettent en cause le modèle économique d’Amazon ainsi que les failles législatives qu’exploite la multinationale pour limiter son engagement en matière de reprise des déchets électroniques. Selon eux, la multinationale ne respecte pas ses obligations légales en matière de recyclage, notamment celle de devoir offrir une option de réparation pour les produits tombés en panne. Les associations réclament également la mise en place du vraie filière de recyclage. Mais la réparation est-il dans l’intérêt économique d’une entreprise fondée sur la vente de produits neufs ?

Cette action concrète fait suite à un combat de l’impossible contre le géant de la vente en ligne. En septembre dernier, les Amis de la Terre avaient déposé une plainte auprès de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour « violation de la garantie légale et absence d’un système de reprise des déchets électroniques ». En attente d’une réponse, les militants espèrent au minimum marquer les esprits avec leur action coup de poing.

« Amazon a vendu plus de 5 milliards de produits en 2017, cette action a pour but de rappeler que le modèle économique dAmazon, fondé sur la surconsommation, entretient le dérèglement climatique et lépuisement des ressources. Nous intervenons également pour informer les citoyens quAmazon, et son PDG Jeff Bezos, senrichissent outrageusement en détournant la loi et en violant ouvertement certaines de ses obligations légales, notamment celle qui lui impose de mettre en place un système de reprise des déchets électroniques », dénonce par communique Alma Dufour, chargée de mission auprès des Amis de la Terre.

Cette action directe a fait écho avec d’autres mobilisations à l’encontre d’Amazon organisées le même jour. Ce vendredi, des salariés de la plateforme de vente en ligne manifestaient leur colère dans plusieurs pays d’Europe. En Espagne, Allemagne et Grande-Bretagne, ils se sont mis en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail. Sur les réseaux sociaux, ces employés se sont mobilisés sous le hashtag #Amazonwearenotrobots (Amazon, nous ne sommes pas des robots), témoignant ainsi de leur sentiment de voir leurs conditions de travail progressivement durcies.

Il semble en effet moralement discutable que les entreprises les plus profitables soient également souvent celles qui bradent le plus facilement les droits de leurs travailleurs sans qui la notion même d’entreprendre serait impossible. Rappelons à toutes fins utiles que, dans le même temps, la richesse du président d’Amazon a progressé de 7,7 millions d’euros PAR HEURE (oui, par heure) entre 2017 et 2018. Jeff Bezos est ainsi devenu cette année l’humain le plus riche de la planète avec une fortune personnelle qui avoisine les 151 milliards d’euros.

Crédit image : Guénolé Le Gal

Urgence environnementale

En intervenant le jour du Black Friday, Les Amis de la Terre et ANV Cop21 entendent également mettre en lumière l’incompatibilité entre la consommation effrénée et les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En effet, la durée de vie des produits électroniques est une problématique environnementale réelle au regard de l’incidence environnementale de leur fabrication et de leur recyclage. L’allongement de leur durée de fonctionnement peut donc permettre de réduire les pollutions, bien que tout le monde s’accorde à dire que la cause du crash écologique est désormais structurelle, c’est à dire la manière même dont nous faisons société. Ces dernières années, des enquêtes de terrain ont également exposé le sort des déchets électroniques des Européens, dont une partie termine dans des décharges à ciel ouvert en Afrique. La France produit entre 14 et 24 kilos de déchets électroniques par personne et par an. Au regard de l’urgence climatique, c’est tout un modèle de production est de consommation qui doit être remis en question. Et ça urge…

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