Amnesty International tire à nouveau la sonnette d’alarme concernant le cas de Mahmoud Hussein, un tout jeune égyptien de 19 ans enfermé et torturé pour avoir manifesté contre la torture et les violences perpétrées par le régime militaire Égyptien.

Il est difficile d’imaginer qu’en 2015 ce type de violation des Droits de l’Homme existe encore, c’est pourtant loin d’être un cas isolé. Le calvaire de Mahmoud commence en janvier 2014 quand il participe à une manifestation contre le régime militaire égyptien et les Frères Musulmans. Alors étudiant et porté par des valeurs de non-violence, le jeune homme déambulait avec un t-shirt contre la torture. En rentrant chez lui, le garçon est repéré et arrêté. Sans inculpation ni jugement, sans avoir réalisé aucune infraction que ce soit, il est emprisonné. Une détention politique et arbitraire qui dure depuis plus de 500 jours. Son crime : « avoir exercé son droit à la liberté d’expression et de rassemblement » exprime Amnesty International.

Si l’ONG avait déjà longuement communiqué sur la situation hallucinante qui touche l’étudiant depuis plus d’un an, le 14 juillet dernier, deux gardiens de prison vont passer à tabac Mahmoud faisant à nouveau la lumière sur son cas de manière bien tragique. À cet effet, Amnesty International relance une pétition (et des vagues médiatiques) pour faire pression sur le gouvernement égyptien afin que la justice soit rendue pour Mahmoud. Plus grave encore que sa détention, le jeune homme fut torturé et maltraité en détention selon les associations, notamment dans le but de lui faire signer des « aveux » qui justifieraient son emprisonnement. On sait aujourd’hui que le jeune homme a notamment reçu des décharges électriques sur le visage, le dos, les mains et les parties génitales.

Des peines toujours plus prolongées

Mahmoud Hussein est aujourd’hui dans l’actualité mais son cas révèle également la face cachée de l’iceberg. Dans un rapport publié en juin dernier, Amnesty estime que les jeunes emprisonnés se comptent par milliers, ne pouvant souvent pas bénéficier d’une justice impartiale. Pourtant, Abdel Fattah Al-Sissi, le président Égyptien, avait promis de libérer les jeunes innocents détenus. Pas un seul n’a été libéré, mais leurs peines furent prolongées.

Le frère de Mahmoud, Tarik Hussein, a livré une lettre à qui voudra bien la lire où il dénonce cette barbarie d’un autre âge que subit son frère et tant d’autres : « Cher Mahmoud, tu as déjà passé près de 500 jours en prison, et mon cœur est lourd face à l’injustice que toi-même et tant d’autres subissez. Le président Abdel Fattah Al-Sissi vient d’achever sa première année au pouvoir. Un grand nombre des promesses qu’il a faites n’ont toujours pas été tenues. Il a fait l’éloge des jeunes de ce pays, pourtant beaucoup d’entre eux languissent en prison. (…) Je n’ose imaginer tes conditions de détention. Tu es incarcéré à la prison de la cour d’appel, derrière la Direction de la sécurité au Caire. Il est notoire qu’il s’agit d’une des pires prisons qui soient. Elle est seulement censée être un lieu temporaire de privation de liberté. C’est là que les condamnés à mort attendent d’être exécutés. Nos parents ont le cœur brisé parce qu’au lieu de bâtir ton futur, de passer tes examens et de finir tes études, ta vie est en suspens dans une cellule obscure. »

Signer la pétition


Source : amnesty.fr(2) / katibin.fr

- Cet article gratuit et indépendant existe grâce à vous -
Donation