L’histoire avance : 800 personnalités et citoyens israéliens de tous horizons, dont certains des plus grands auteurs, des anciens ministres et un prix Nobel, ont demandé aux différents Parlements des pays européens de reconnaître l’État palestinien afin de faire avancer définitivement le processus de paix entre les deux peuples. Un État déjà reconnu par la quasi-totalité des pays africains, arabes, asiatiques et sud-américains et par plusieurs pays européens.
Parmi les signataires de cette lettre envoyée aux Parlements qui voteront bientôt sur la reconnaissance d’un État palestinien, les auteurs Amos Oz, David Grossman et A. B. Yehoshua, parmi les plus célèbres du pays, mais aussi le Prix Nobel d’économie 2002, Daniel Kahneman, l’ancien président du Parlement israélien, Avraham Burg et l’ancien ministre de l’Éducation Yossi Sarid.
Les Parlements concernés sont notamment ceux de la Belgique, du Danemark et de l’Irlande. De leur coté, les Parlements français (début décembre) et britannique (fin octobre) ont officiellement demandé à leur gouvernement respectif d’accélérer cette reconnaissance, tandis que la Suède fut, le 30 octobre dernier, le 135e pays à reconnaître officiellement la Palestine.
Voici un extrait de la lettre adressée aux Parlementaires (traduction Rue89) :
Nous, citoyens d’Israël qui voulons la paix et la sécurité, sommes préoccupés par l’impasse politique et par la poursuite de l’occupation et de la colonisation, qui ont conduit aux conflits avec les Palestiniens et torpillé toute chance d’accord.
Il nous apparaît clairement que les chances de survie d’Israël ainsi que sa sécurité dépendent de la création d’un Etat de Palestine sur la base des frontières de 1967, ainsi que de la reconnaissance de la Palestine par Israël et d’Israël par la Palestine.
Votre initiative de reconnaissance de l’État de Palestine va promouvoir les chances de la paix et encourager Israéliens et Palestiniens à résoudre le conflit.
Cette demande historique intervient dans un contexte très tendu à Jérusalem-Est (partie palestinienne de la ville, sous occupation), où les colonisations et les expulsions ont repris, provoquant des violences côté palestinien (une synagogue a été attaquée le 18 novembre, faisant cinq morts) suivies de représailles massives coté israélien…et de l’annonce de l’intensification des nouvelles colonies, accompagnées de destructions de logements et de la mort ce mercredi du ministre palestinien en charge des questions liées à la colonisation, Ziad Abou Ein, frappé à mort par un soldat lors d’une manifestation pour défendre des champs d’oliviers en Cisjordanie.
Cette demande intervient également alors que l’ONU, par la voix du Coordonnateur humanitaire des Nations Unies pour les territoires palestiniens occupés (James W. Rawley), vient de déclarer que « les démolitions punitives de maisons palestiniennes par Israël sont des violations du droit international ». Enfin, Amnesty International vient de déclarer dans un nouveau rapport rendu public mardi 9 décembre que « Les frappes aériennes qui ont visé de grands immeubles dans les derniers jours de l’opération Bordure protectrice menée par l’armée israélienne à Gaza en août 2014 sont des attaques directes et délibérées contre des constructions civiles et constituent des crimes de guerre »
Espérons que cette courageuse prise de position de citoyens israéliens poussera les parlements puis les gouvernements européens à reconnaitre l’État palestinien, préalable nécessaire pour qu’un accord de paix durable entre les deux peuples puisse aboutir.
Sources : Le Monde.fr / Centre d’actualités de l’ONU /Amnesty International