Le dimanche 2 février, à Fouesnant, dans le Finistère, en Bretagne, c’est près de 550 personnes qui se sont rassemblées pour danser contre l’empire du milliardaire d’extrême droite, Vincent Bolloré. Reportage.
Déguisements colorés, masques d’animaux, certains avec le visage de Bolloré, pancartes comiques et provocantes, comme « Remplacer Bolloré par une billig ! », « Bolloré tu vas valser » … C’est une foule de plus de 500 personnes qui s’est retrouvé le dimanche 2 février pour dire « Non à l’empire du pire ».

Contre Bolloré et son monde fasciste
Le rassemblement était encadré par un important dispositif de gendarmerie quadrillant toute la commune, et une dizaine de camions de gendarmes protégeait le manoir de Bolloré. En effet, la mobilisation s’est passée sous les fenêtres du milliardaire qui possède, à Fouesnant, une villa de luxe.

Au large, dans l’archipel des Glénan, connue pour son école de voile, Bolloré est également propriétaire d’une autre villa, sur l’île du Loc’h, quasi privée. Celle-ci hébergeait encore récemment Marc de Cacqueray-Valménier, un néonazi issu du Groupe Union Défense (GUD), pour surveiller sa maison (Source : La Lettre).
C’est exactement pour ses liens très étroits avec l’extrême droite qu’un appel national à « Désarmer l’Empire Bolloré » a eu lieu. Cet événement festif Breton a d’ailleurs clôturé une semaine d’actions menées partout en France dans le cadre de la campagne organisée du 29 janvier au 2 février.

Les multiples collectifs et associations (Levons les voiles, les Soulèvements de la Terre, Attac…) se sont coordonnés pour dénoncer son emprise tentaculaire sur les médias.
Bolloré possède le groupe Canal+, le groupe d’édition Editis, Europe 1, Havas (communication), CNews, C8, Europe 1, JDD,… grâce auxquels il dispose d’une dangereuse force de frappe lui permettant d’être « télévangéliste » de l’idéologie ultraconservatrice, et au service de l’extrême droite qui fascise le pays.
De l’extractivisme et énergies fossiles (Bolloré Energy) à l’agro-industrie néocoloniale et les industries techno-sécuritaires, son « Empire » s’étend aussi au-delà du sol français.

La joie militante comme principe de lutte
La journée fut rythmée par des chœurs militants, des prises de paroles revendicatives, le son d’une batucada ou encore de chanteuses de kan-ha-diskan (littéralement « chant et re-chant », en breton), dans le cadre d’un Fest Deiz (littéralement « jour de fête », en breton) face à l’océan Atlantique. Tout cela en présence de deux « zbeulinettes » – des remorques pliables qui assuraient la distribution de boissons chaudes et de repas.

Vers 16 h 30, un groupe de manifestants a tagué et peinturé l’hôtel Thalamot, en cours de réhabilitation et propriété de Vincent Bolloré, et les panneaux de chantier autour. Les manifestant·es ont été répoussé·es par les coups de gaz lacrymogènes lorsque celui-ci a commencé à bouger les barrières autour du bâtiment.
La journée s’est clôturée par le retour festif vers le parking et une dernière gavotte pour finir en beauté. Les collectifs donneront bientôt rendez-vous pour une prochaine action qui se tiendra dans le même secteur, au printemps 2025.
– Aleksandra Dergacova
Photo de couverture © Aleksandra Dergacova