C’est un gaspillage quotidien sous nos yeux : les bio-déchets, encore mal triés dans de nombreuses collectivités françaises sont le plus souvent incinérés ou enfouis. « Les déchets organiques représentent en moyenne 1/3 de nos poubelles et sont constitués à 80% d’eau. Il est aberrant de vouloir utiliser tant d’énergie pour incinérer de l’eau, sachant que les biodéchets peuvent servir à enrichir naturellement la terre« , s’insurge Adrien Walck, coordinateur de l’association MOTRIS.
La lutte pour une meilleure gestion des déchets s’organise
Les membres de l’association ont donc voulu développer une alternative. Fruit de cette réflexion, l’action « Épluchures et Bicyclette », qui consiste à collecter les biodéchets des restaurateurs participants au centre ville de Metz à l’aide d’un vélo et d’une remorque, pour les revaloriser en compost sur le site de Bliiida, un tiers lieu « d’inspiration, d’innovation et d’intelligence collective ». Le compost est ensuite redistribué. « En quelques mois nous avons ainsi pu ramasser et revaloriser plus d’1,5 tonne de matières organiques », se réjouit le membre de l’association.
Dans les collectivités qui se sont engagées dans des collectes sélectives, des résultats encourageants ont pu être observés. Là où les communes traînent le pas, les initiatives citoyennes se multiplient, à l’image du projet engagé par l’association MOTRIS. « Nous nous sommes inspirés d’une initiative nantaise sur le même principe. Les récoltes ont pu démarrer concrètement fin novembre 2017 lorsque nous nous sommes associés à Metz à Vélo, ainsi qu’à deux restaurants déjà fortement sensibilisés au gaspillage et à la réduction des déchets », se souvient notre interlocuteur. Non seulement les poubelles sont réduites, mais en plus une bonne partie des résidus de nos cuisines se trouvent valorisés de manière utile.
Eco-système local de collecte
La mise en place de la collecte s’est mue en véritable opportunité pour faire collaborer différentes structures, mobiliser les forces vives du territoire et partager les compétences de chacun. Ainsi, l’association Metz à Vélo gère la partie matérielle, le composteur est installé sur le site de Bliiida, et MOTRIS assure l’aspect logistique du projet, ainsi que la gestion du compost. Aujourd’hui six points de collecte ont pu être installé à travers la ville. Les tournées à vélo sont assurées par une vingtaine de volontaires qui se relaient deux fois par semaine.
Selon Adrien Walck, « les restaurateurs participants ont su trouver leur rythme avec beaucoup de facilité. Le tri devient rapidement un geste simple à adopter ». Signe que la demande pour ces services est importante, « plusieurs restaurants nous ont contactés afin de bénéficier de nos services mais à ce jour », confie le coordinateur. Pourtant, l’association n’a pas la capacité de gérer les quantités de plus en plus importantes qui affluent et ne peut donc pas satisfaire toutes ces demandes. Pour pallier la demande croissante, l’association organise en ce moment une campagne de financement participatif, notamment pour pouvoir acquérir un vélo électrique.
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