La « SolaRoad » est présentée comme la première piste cyclable solaire au monde. Hasard du calendrier, une autre piste cyclable solaire voit le jour non loin de là durant la même période avec une approche différente : donner un éclairage de nuit tout en offrant un spectacle magnifique. Ces deux « inventions » similaires nous viennent des Pays-Bas où le taux d’utilisation du deux-roues est particulièrement élevé du fait de sa géographie plane. Solution miraculeuse ? Gadget ?
La SolaRoad, la solution ?
Paver les routes de panneaux solaires. Une idée déjà exploitée aux Etats-Unis, sans grand résultat pour l’instant. Les concepteurs visent à paver l’ensemble du réseau routier néerlandais, soit la bagatelle de 25.000 km de pistes cyclables, à long terme.
Recouvertes de verre trempé, antidérapant afin d’éviter les accidents, les dalles vont permettre, à long terme, de recharger les batteries à même la route, depuis la piste, sans câble ou prise de courant.
Malheureusement, le concept ne concerne que 70 mètres de piste pour plusieurs millions d’euros d’investissement. Une telle disproportion coût / bénéfice semble réduire à néant l’utilité effective d’un tel système à grande échelle. Les ingénieurs sont inquiets du volume de poussière et de résidus qui s’accumulera sur la piste. En effet, pour qu’un panneau solaire fonctionne « bien », il doit être propre. Une vision de long terme nous oblige à considérer l’impact écologique du traitement de ces panneaux qui seront exposés toute l’année aux pneus des véhicules et nécessiteront un remplacement. Les tests sont en cours.
La « Glowing Van Gogh Bicycle Path »
Au même moment, une autre piste cyclable va voir le jour, mais avec une approche beaucoup plus artistique et utilitaire. Dans la région existe une piste cyclable très renommée du fait d’un grand personnage historique local : Van Gogh. C’est une portion de 600 mètres de cette route symbolique qui a été transformée en piste cyclable solaire.
La piste ne produit pas d’énergie, mais va l’emmagasiner pour la restituer sous forme de lumière diffuse la nuit. Pour ce faire, le sol a été recouvert d’une peinture à base de « cailloux » luminescents. Un processus assez proche de celui des lucioles. L’éclairage est suffisant pour éliminer les réverbères énergivores.
Au-delà de l’aspect lumineux, l’objectif du projet est avant tout artistique. En effet, cette « Voie lactée » phosphorescente doit suggérer les peintures de Van Gogh aux cyclistes. Une expérience poétique à 700.000€ les 600 mètres. Cette oeuvre splendide restera probablement au stade du concept artistique local.
Entre optimisme et réalisme, le juste-milieu
Très nombreuses sont désormais les entreprises qui vendent du rêve « durable ». Certaines sont sincères, locales, engagées. D’autres ont beaucoup moins de scrupules. Ce phénomène désormais bien connu, c’est l’écoblanchiment ou greenwashing. Il faut donc redoubler de prudence avant d’investir ses énergies et ses économies dans des projets prétendument verts.
Lire l’article de 7s7 / photos et video © daan roosegaarde.