Porta palace est une tiny-house hollandaise imaginée et concrétisée par l’architecte Daniël Venneman. Elle fait partie des premières Tiny-house en Hollande. Son futur occupant, Jelte Glas, a eu la chance de pouvoir participer à la construction étape par étape afin de l’adapter à ses besoins.
L’architecte Daniël Venneman vient tout juste de terminer la construction d’une ravissante tiny-house qui fera mourir d’envie les adeptes du genre. D’une largeur de 2.55 mètres pour une hauteur de 4 mètres, elle offre un espace habitable de 10,2 mètres carrés au sol. Si cela peut sembler petit, le mouvement des tiny-house séduit de plus en plus d’adeptes à travers le monde, se revendiquant de la philosophie de la « sobriété heureuse » ou simplicité volontaire.
Dans la même lignée, l’année dernière, nous présentions Laëtitia et sa tiny-house Baluchon 100% made in France et surtout légale sur les routes européennes. Plutôt que de s’endetter sur 30 ans pour acquérir une grande maison immobile et couteuse, elle avait décidé de fabriquer elle-même une tiny-house avec l’aide de ses amis. Ainsi, c’est surtout un vent de liberté vis à vis du « système » (banque, consommation, salariat,..) qui motive ce choix chez de nombreux jeunes de la génération Y.
« La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à enlever. » – Antoine de Saint Exupéry
Eco-conception et cohérence
Dans le respect des normes européennes, Porta palace atteint tout juste la limite de poids afin de pouvoir être tractée tout-à-fait légalement à la manière d’une caravane : 3500 kilos. Ses larges fenêtres, en plus d’offrir à l’habitant une vue de choix, vont permettre d’emmagasiner de l’énergie solaire durant la journée. La construction en ossature bois est munie d’une isolation qui allie chanvre et lin pour une efficacité maximum. Des matériaux renouvelables et disponibles sur place.
Ensuite, le bois a été pré-traité afin de vieillir de manière optimale. Et en matière d’anticipation de la fin de vie de la maison, le toit en acier et les vitres sont des matériaux que l’on sait aujourd’hui parfaitement recycler. Un dispositif de panneaux solaires sera enfin ajouté à la toiture et permettra d’alimenter l’éclairage LED, le petit frigo, le ventilateur des toilettes sèches et même de recharger un ordinateur ou d’autres petits appareils électriques.
Un concept qui a ses limites
On se réjouit de voir que de plus en plus d’architectes se penchent sur la question des habitats alternatifs de petite taille. Cela dit, si cette tiny-house est attrayante sur bien des aspects et prouve une fois de plus que de construire tout en respectant l’environnement est possible, on notera un manque d’équipements de base. Il semble difficile de pouvoir habiter à l’année dans un modèle qui ne comporte pas de douche, ni de dispositif de chauffage intégré. Cette tiny-house doit donc trouver un lieu adapté comme un camping pour être viable et se doter d’un système de chauffage portatif.
Porta palace reste cependant un très bel ouvrage, et, si vivre en très petite maison n’est pas forcément adapté aux besoins de tous, le nombre d’adeptes augmente de jours en jours. Et pour cause, ils sont nombreux aujourd’hui à avoir pleinement conscience des limites écologiques du consumérisme et de tout ce qui nous incite à consommer comme un américain moyen. La vie nomade en petit espace s’inscrit dans une logique plus large de décolonisation de l’imaginaire et d’un refus d’accumulation de biens matériels. Un vrai phénomène de société qui devrait pousser les décideurs à faciliter leur légalisation.
Sources : designboom.com / tinyhousecommunity.com / Photographies à la courtoisie de Daniël Venneman