En cette année 2020, le gouvernement chinois souhaite généraliser à l’échelle nationale le « système de crédit social », déjà expérimenté depuis 2014 dans plusieurs régions du pays. Ce système n’est pas sans rappeler 1984, roman écrit par George Orwell puisqu’il permet, à l’instar du système décrit dans le livre, de contrôler avec précision les faits et gestes de chaque citoyen. Ce système « orwellien » a donc le pouvoir de déterminer et fixer toutes les normes régissant la vie quotidienne des habitants. Selon le degré de respect de celles-ci, chaque citoyen est noté positivement ou négativement ; et, aux extrêmes, sera inscrit sur une « liste rouge » ou une « liste noire » amenant respectivement à bénéficier d’avantages ou de subir des punitions.
Ces normes manichéennes, établies par le gouvernement chinois, s’appliquent à tous les domaines de la vie : alimentation, sport, travail, relations amicales et amoureuses, fraude, règles de vie en commun (manger dans le métro vous fera par exemple perdre des points) mais, surtout, aux croyances et/ou religions. C’est dans cette optique de contrôle permanent des citoyens chinois que depuis plus de vingt ans, le gouvernement persécute les pratiquants du Falun Gong ; une combinaison d’exercices, de méditation et d’un mode de vie moral. Pratique incompatible avec les préceptes du régime central qui tolère peu les croyances religieuses. Bien que l’ampleur de cette répression ne soit pas officiellement reconnue par la Chine, l’arrêt des persécutions n’est pas au programme du gouvernement pour 2020.
La persécution des pratiquants du Falun Gong
Qu’est-ce que le Falun Gong ?
Le Falun Gong (autrement appelé Falun Dafa) est une méthode de Qigong, rituel d’exercices matinaux en Chine, utilisant des gestes lents et des techniques de méditation; de manière similaire au yoga ou au tai-chi. D’abord enseigné de maître à élève, le maître Li Hongzhi décide de le rendre public en 1992. Selon le Centre d’information du Falun Dafa, cet enseignement se différencie d’un Qigong classique en ce qu’il est basé sur 3 principes : l’authenticité, la bienveillance et la tolérance. Cette pratique traditionnelle vise, via l’application de ces trois principes au quotidien, à cultiver à la fois le corps et l’esprit. Elle est ainsi présentée par les pratiquants comme un moyen d’améliorer leur santé, mais aussi leur moralité « afin d’atteindre la sagesse spirituelle » comme nombre de philosophies asiatiques.
Cette pratique spirituelle a été diffusée internationalement, et compte désormais des milliers de pratiquants envers le monde entier. Le nombre de ceux-ci a notamment augmenté en soutien aux adeptes chinois, persécutés par le régime communiste qui n’autorise pas la pratique.
De la promotion du Falun Gong à sa persécution, il n’y eut qu’un pas
Le Falun Gong, alors présenté comme gratuit et bénéfique pour le corps et l’esprit, a connu une popularité grandissante au cours des années 1990. Il a même été promu pour un temps par le Parti communiste chinois (PCC). Le ministère des sports a, à l’époque, invité le maître Li Hongzhi à plusieurs reprises afin de vanter les bienfaits de la méthode au grand public. Or, le PCC changera rapidement de position. En effet, le nombre d’adhérents à ce dernier devient inférieur à celui du Falun Gong : selon France24, les autorités chinoises ont estimé que 80 millions de chinois étaient pratiquants en 1998. Par ailleurs, Li Hongzhi refuse la demande du régime de rendre la pratique payante et obligatoire.
De la promotion à la persécution, il n’y eut alors qu’un pas. Alain Tong, ayant vécu jusqu’à ses quinze ans en Chine et désormais président de l’association Falun Dafa à Paris, explique :
« La propagande a commencé quand l’État s’est inquiété que nous nous transformions en force politique »
Le 20 juillet 1999, le Congrès national du peuple vote une loi rétroactive (ses effets peuvent s’exercer sur des situations ou des faits antérieurs à sa date de mise en application) ayant pour but de supprimer toutes les religions hétérodoxes pratiquées dans le pays. La persécution de tous les pratiquants du Falun Gong, alors perçu comme une religion par le régime, devient alors légitime et « légal » dans le pays. Le caractère rétroactif de la loi provoque une répression de masse l’année de son adoption, notamment au cœur de l’appareil d’État : Jiang Zemin, le secrétaire général du PCC de l’époque, fait arrêter et remplacer tous les hommes d’État pratiquants.
Plus généralement, il ordonne d’éradiquer les pratiquants en trois mois, en « ruinant leur réputation, en les ruinant financièrement et en les détruisant physiquement ». Or cette campagne de répression n’a pas duré trois mois. Elle continue depuis déjà une vingtaine d’années et n’est pas sans conséquences. À ce jour, plus de 4 300 décès ont été confirmés par Minghui.org, un site web qui sert de centre d’information sur la persécution du Falun Gong en Chine. Ces estimations étant basées sur les archives judiciaires chinoises, de nombreux experts des droits de l’homme tels que Freedom House pensent que des milliers d’autres pratiquants sont détenus dans des prisons, des centres de lavage de cerveau extrajudiciaires et des centres de détention provisoire sans condamnation formelle. Sans parler des personnes tuées dont la mort n’a pas été reliée officiellement à la pratique du Falun Gong.
Une répression à la fois mentale et physique
Les outils utilisés par le gouvernement pour mener à bien cette persécution sont de deux types : ceux qui ont pour but de diffamer le Falun Gong, et ceux qui visent à atteindre physiquement ses pratiquants. Et la conjugaison des deux mène, depuis des années, à la mort de milliers de citoyens chinois dans une indifférence qui fait froid dans le dos. D’autant plus qu’il n’est pas possible de manifester son opposition à cette politique inhumaine publiquement sans soi-même faire l’objet d’une répression.
La propagande en marche
L’un des instruments indispensables à tout système orwellien est, sans aucun doute, la propagande. À ce sujet-là, la Chine fait preuve d’exemplarité, puisque son mode de gouvernance est singulier, pratiquement coupé du monde en dépit d’une économie profitant largement de la mondialisation. Il n’y a qu’un seul parti politique autorisé, aucune religion n’est tolérée (sauf si l’on considère la doctrine diffusée par le régime comme une religion), l’usage des réseaux sociaux occidentaux est interdit, seuls les médias nationaux sont diffusés et sous le prix d’une censure d’État omniprésente. Les conditions sont donc propices à une propagande permanente qui façonne les esprits. Pour citer Noam Chomsky, dans La Fabrique du consentement (1988), l’Etat dispose de « filtres » : la propriété des médias, le contrôle de la publicité, la place considérable données aux sources officielles et l’existence de contre-feux. Si cette propagande peut naturellement s’observer dans les démocratie libérale, elle atteint ici son paroxysme.
Concrètement, les pratiquants sont accusés publiquement d’être des fous, d’être poussés au suicide par l’enseignement du Falun Gong ; alors même qu’aucun incident n’avait été rapporté avant 1998. Un exemple marquant de l’énergie mise par le gouvernement dans cette propagande est le canular de l’auto-immolation Place Tienanmen le 23 janvier 2001. À cette date, les autorités chinoises sont de plus en plus préoccupées par la tournure que prend cette persécution après deux ans de mise en œuvre : son coût financier est important, et l’opinion publique s’y oppose largement. En 2001, le Time publiait que « beaucoup de Chinois trouvent que le Falun Gong n’est pas un danger et que la persécution de l’Etat est allée trop loin » ; d’autant plus que la propagande de l’Etat souffre d’une crédibilité bancale depuis le massacre de Tienanmen en 1989.
Or, l’opinion publique va radicalement changer de position après l’événement de l’auto-immolation Place Tienanmen en 2001. La version officielle du gouvernement est la suivante : cinq pratiquants du Falun Gong ont tenté de s’auto-immoler sur cette place, pour se suicider en pensant qu’ils iraient au ciel. Une mère pratiquante aurait même forcé sa propre fille de douze ans à se suicider, laquelle se retrouve alors hospitalisée et atteinte d’une trachéotomie… Le tout devant les caméras de la télévision chinoise ! La nouvelle fait le tour du pays, et l’opinion publique se retourne – par voie de conséquence – contre le Falun Gong en à peine quelques semaines. Pourtant, les enseignements du Falun Gong interdisent toute violence ou suicide. Qui plus est, la version étatique de l’événement promue par les médias chinois se révèle de plus en plus incohérente au fil du temps.
Des journalistes et universitaires occidentaux notent, entre autres, de nombreuses incohérences : la petite fille de douze ans – sous trachéotomie – interviewée à l’hôpital n’était pas sur la place lors des événements; sa mère – non pratiquante – a été tuée ce même jour; la possession d’extincteurs par les policiers présents en nombre sur la place au moment de l’immolation; ou encore la sortie d’un reportage en anglais par le média officiel Xinhua avant même la version chinoise de l’affaire. Une fois ces révélations faites, toutes les parties identifiées comme douteuses par les médias occidentaux et les analystes de nouvelles ont été supprimées de la version officielle chinoise. Surtout, un livre a été censuré : Péril jaune, de Wang Lixiong. Publié dix ans auparavant, ce roman de prédilections politiques dépeint l’effondrement et la reprise de la future société chinoise. Dans le chapitre deux, l’auteur imagine comment le dirigeant suprême de la Chine utilisera l’auto-immolation de personnes gravement malades Place Tienanmen à des fins politiques.
« Le ministère de la sécurité public a soudoyé des patients souffrant de maladies mortelles pour qu’ils commettent des auto-immolations afin de justifier la répression.»
La censure de ce livre par le gouvernement apporte finalement un indice supplémentaire validant la thèse que cet événement tragique fut un canular. Cependant, si la supercherie saute aux yeux du monde et des reporters occidentaux, la machine de propagande chinoise a fait son œuvre. La popularité du Falun Dafa en Chine a considérablement baissé en un an de communication via les manuels scolaires, les médias, la publicité,… Assez pour valider collectivement leur répression. Les violences physiques ont ainsi pu reprendre sans aucune norme éthique, forme de justice ou respect des droits humains.
Les prélèvements d’organes forcés
En parallèle de cet endoctrinement étatique constant et régulier, certains pratiquants du Falun Dafa sont persécutés physiquement, et d’une manière particulièrement perverse. Laquelle ? Le prélèvement d’organes à vif, sans consentement, dès qu’ils sont blessés par la milice d’État. Militaires, hôpitaux et intermédiaires y voient l’opportunité de gagner de l’argent facilement tout en se rangeant du côté du PCC. Selon le Figaro, ces organes sont vendus à prix d’or à une clientèle étrangère fortunée grâce à des « tour-opérateurs » médicaux proposant des voyages tout compris : avion, hôtel, opération, et la mort d’un innocent via une greffe clandestine à laquelle il n’a jamais consenti. Quant aux docteurs pratiquant ces prélèvements d’organes à vif, ils ne semblent pas se rendre compte de la gravité de leur acte sur le moment, tellement la propagande d’État les a conditionnés à haïr les pratiquants du Falun Dafa. Enver Tohti, médecin chinois ayant participé à ce commerce a pris le risque de témoigner après avoir quitté le pays. Il y avait déjà observé d’étranges cicatrices sur des enfants attestant d’un prélèvement d’organe. Un jour, il fut contraint par des militaires à pratiquer un prélèvement à vif sur un homme à terre :
« J’étais comme un robot programmé à réaliser sa tâche […] Je pensais que je remplissais mon devoir d’éliminer un ennemi de l’Etat »
Aujourd’hui, le nombre de prisonniers qui se sont faits prélever des organes sans leur consentement s’élève à plusieurs dizaines de milliers, toutes religions confondues. Et il ne cesserait d’augmenter. Ceci représente un secteur économique à part entière particulièrement juteux tant le prix d’un organe peut être élevé.
« La Chine peut livrer des organes à la demande. Quand quelqu’un a besoin d’un organe, quelqu’un d’autre meurt le même jour. »
Le Dr Tohti ajoute : « C’est le secret le plus sombre de la Chine en ce moment. Comment peuvent-ils délivrer des organes en 4 heures ? La seule explication logique est qu’ils ont une source abondante ». Bien qu’en 2015, la Chine ait promis de cesser de prélever des organes sur ses prisonniers exécutés et de compter uniquement sur les dons « volontaires » d’organes, un rapport publié en 2018 par le China Organ Transplant Research Center (COTRC) de New York a révélé que « le nombre de dons volontaires est loin d’être suffisant pour fournir le volume des greffes sur demande actuellement effectuées ». Or, la Chine continue de nier qu’elle utilise sa population carcérale non exécutée, notamment les pratiquants du Falun Gong, pour les transplantations d’organes.
Contre cette atteinte innommable aux droits humains, de nombreuses personnalités internationalement reconnues ont exprimé leur soutien aux pratiquants du Falun Gong en Chine et se sont opposés à la pratique des prélèvements forcés d’organes en Chine. En France, une pétition pour faire cesser les prélèvements forcés d’organes en Chine ; en élargissant le spectre des victimes : pratiquants du Falun Dafa, mais aussi tibétains et ouïghours sont menacés quotidiennement. Ethan Gutmann, spécialiste de la Chine, a d’ailleurs écrit un ouvrage consacré à ce sujet en 2014 : L’abattoir : massacre de masse, prélèvement d’organes et la solution secrète de la Chine à son problème de dissidents.
La Falun Gong, un mouvement sectaire ?
L’un des axes phares de la propagande d’Etat vise donc à assimiler les pratiquants du Falun Dafa à des démons, appartenant à un mouvement sectaire hérétique de manière à justifier leur « chasse ». C’est d’ailleurs en ce sens que, lors du canular de l’auto-immolation place Tienanmen, il a été écrit par les médias officiels chinois que les membres avaient des pratiques douteuses telles que le suicide pour « aller au ciel ». Or, parmi tous les gouvernements ayant des pratiquants dans leur pays, seul l’appareil d’Etat chinois a décidé de persécuter ces derniers sous prétexte qu’ils font partie d’une secte. Aucun suicide rituel n’est réalisé ailleurs dans le monde. Il est d’ailleurs intéressant de consulter la position de la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, France), laquelle statue que le Falun Gong n’est pas un mouvement sectaire ! Une dérive sectaire selon la Miviludes est « un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes ». C’est en ce sens que Germinal Peiro, alors député, interpelle le ministre des affaires étrangères en novembre 2009 via une question parlementaire :
« Ce mouvement spirituel n’est pas qualifié de secte, ni par la Miviludes, ni par aucun autre État que la Chine elle-même. Il s’agit là d’une pratique publique, libre et gratuite, simple mouvement intellectuel qui n’adhère pas à la ligne politique et spirituelle du parti communiste chinois. Les pratiquants de falun gong font aujourd’hui l’objet d’un véritable génocide. »
En 2008, la Cour d’appel du Canada a jugé que le Falun Gong n’était pas un culte. En ce sens, l’ex vice-président du Parlement européen Edward McMillan-Scott expose dix ans plus tard que que « ce n’est pas une secte, ce n’est pas un culte, il n’y a pas d’argent en jeu, il n’y a pas de lavage de cerveau, toutes les caractéristiques normales d’un culte n’existent tout simplement pas ». Plus récemment, en avril 2019, Anne Josso, Secrétaire générale de la Miviludes, répond également au sujet du Falun Gong: « Je vous confirme qu’il n’a été porté à la connaissance de la Miviludes aucun signalement ou témoignage permettant de mettre en évidence des dérives de nature sectaire au sein du mouvement Falun Gong en France. La mission interministérielle a reçu quelques demandes d’information (2 en 2015 et 3 en 2014) de personnes qui s’étonnaient que le mouvement ait pu être classé comme sectaire. »
Bien que la question du caractère sectaire ou religieux du mouvement soit sujette à débats, il est en revanche indéniable que cette persécution est réelle et systémique. Chaque année, Amnesty international révèle la condamnation, l’expulsion, voire la torture, par le PCC de divers pratiquants. En 2008, un rapport d’Amnesty International souligne que les membres du Falun Gong pourraient être « battus, électrocutés, (…) privés de nourriture et de sommeil, (…) abusés sexuellement et violés ». Ces persécutions s’appliquent aussi à des défenseurs des droits humains en Chine. L’année dernière, en août 2019, Amnesty publiait l’histoire de Gao Zhisheng. Cet avocat spécialisé dans la défense des droits humains en Chine a été persécuté, enlevé, condamné à la prison pendant des années pour enfin disparaître en 2017. De nombreux avocats des droits de l’Homme à travers le monde ont travaillé sur la thématique de la persécution des pratiquants du Falun Gong et défenseurs des droits humains en Chine. Parmi toutes les enquêtes publiées, celles menées par les deux canadiens David Matas et David Kilgour à partir de 2006 sont les plus connues. En plus de confirmer que les pratiquants du Falun Gong subissent des tortures au quotidien, ils révèlent que ceux-ci sont utilisés comme banques d’organes vivants.
La problématique, au-delà de la qualification du mouvement, consiste donc à se demander pourquoi cette pratique spirituelle est condamnée et persécutée en Chine, alors qu’elle ne l’est pas dans d’autres pays. Parce-que la Chine se base sur une organisation et un fonctionnement dictatorial, ne laissant aucune place à la liberté d’expression et aux droits humains ? Cela paraît être une bonne réponse.
Quelles retombées après plus de 20 ans de persécution ?
Cependant, si cette persécution persiste depuis plus de vingt ans, ce n’est pas pour autant qu’elle est efficace, bien au contraire. La démonisation des pratiquants a été tellement poussée qu’elle a perdu en crédibilité. Par ailleurs, contrairement aux religions bouddhiste ou catholique, le gouvernement n’a pas pu se contenter de remplacer la « tête » de chaque religion par un membre du PCC comme lors de la Révolution Culturelle (1966-1976) puisque le mouvement en lui-même n’a pas de « tête ». Les pratiquants constituent une communauté, et ne suivent aucun ordre puisque la supériorité hiérarchique entre eux n’existe pas. C’est d’ailleurs pour cette raison que le Falun Gong et ses pratiquants n’ont jamais prétendu faire de la politique. Ils n’ont pas essayé de concurrencer le PCC, ce qui va à l’encontre du discours de « menace envers le pays » que s’évertuent à diffuser les dirigeants chinois depuis 1999.
Il est aussi intéressant de souligner comment la perpétuation de ce génocide a eu des effets contraires aux objectifs du gouvernement chinois. En effet, plus la persécution a continué, plus les médias occidentaux ont commencé à en prendre connaissance et à s’opposer à cette persécution. De nombreuses personnes ont alors commencé à pratiquer le Falun Gong en soutien aux persécutés en Chine ; contribuant ainsi à perpétuer la pratique dans le monde. Plus généralement, une pression internationale s’exerce envers la Chine pour qu’elle stoppe cette persécution parmi d’autres. Dans un rapport publié en 2002, Human Right Watch avait demandé à la Chine de libérer toutes les personnes emprisonnées pour avoir pratiqué le Falun Gong. Plus récemment, la Commission exécutive du Congrès sur la Chine (CECC) au sein du Congrès américain a interpellé Pékin pour sa répression croissante des groupes confessionnels en 2019 dans un rapport annuel sur les droits de l’homme.
« Des universitaires et des groupes de défense des droits de l’homme ont décrit la persécution religieuse en Chine au cours de l’année écoulée comme étant d’une intensité jamais vue depuis la Révolution culturelle »
Bien que la qualification du Falun Gong soit sujette à débats, ce qui a finalement peu d’importance, la réalité des persécutions de ses pratiquants en Chine n’est pas remise en cause. Au regard du nombre de victimes, on peut même parler de génocide à part entière. Pourtant, elle continue depuis maintenant plus de vingt ans, malgré une pression internationale de plus en plus forte pour l’endiguer. Pression qui semble pourtant bien maigre au regard de l’importance des échanges économiques entre l’occident et la Chine…
Camille Bouko-levy