Vivre mieux avec moins. C’est en deux mots la philosophie d’un mouvement qui s’impose peu à peu face au productivisme et à la course au toujours plus.
Dès 2008, « Mr Mondialisation » tentait de vulgariser les théories de la Décroissance sur internet. Bien que les livres en parlent depuis 30 ans, le monde médiatique à longtemps été hermétique à l’idée qu’il était possible d’objecter la Croissance. Et pour cause, la Croissance est fondatrice des sociétés productivistes et capitalistes. Sans l’espoir de produire (donc consommer) plus chaque année, comment serait-il possible aux entreprises de se développer ?
La Décroissance a ainsi longtemps été décriée. Malgré que cette pensée soit axée sur des constats et projections scientifiques, il était d’usage de décrire les objecteurs de croissance comme des ayatollahs de l’écologie, voir des khmers verts… Certains tentent honteusement d’amalgamer l’objection de croissance avec le malthusianisme, comme s’il s’agissait là d’une question purement démographique et nationale.
Comme on peut le constater à travers cette vidéo signée LeMonde.fr, en quelques années, le discours a diamétralement changé. La crise écologique plus présente que jamais oblige les grands médias à s’intéresser honnêtement aux alternatives. En effet, les objecteurs de croissance réunissent chaque année de plus en plus de partisans qui choisissent, à la vue de la crise écologique et économique, un mode de vie plus modéré. On observe également qu’un logique universaliste se dessine sous la Décroissance. En effet, c’est la conscience citoyenne globale des problématiques qui poussent les individus à agir localement. Les logiques de démocratie locale, d’autonomie, de désobéissance civile, sont au tournant.
Les adeptes de la décroissance nous expliquent qu’elle n’est pas un retour idéologique aux sources pour retrouver un bonheur soi-disant perdu mais plutôt un tournant inévitable de la société productiviste. Dans dix ou cent ans, une fois les ressources principales épuisées, une forme de décroissance sera inévitable. Si elle est contrôlée et accompagnées de solutions durables, cette décroissance peut être relativement sereine. Mais si nous nions l’évidence de nos problèmes d’environnement et du manque de ressource, la chute risque d’être violente. C’est donc la barbarie qu’il convient également d’éviter.
Plus d’informations dans notre dossier « Il y a bien une limite à la Croissance ! »
Source : Le Monde.fr