Les amis des cétacés apprécieront la nouvelle. Des baleiniers japonais viennent d’être condamnés à payer un million de dollars australiens pour avoir tué des petits cétacés dans un sanctuaire australien. Un acte qui devrait, à l’avenir, en dissuader plus d’un à perpétuer cette « pèche » interdite par le droit international.
Ce mercredi 18 novembre, la justice australienne a donc condamné Kyodo Senpaku Kaisha, une entreprise japonaise, pour avoir pénétré dans un sanctuaire de l’océan Austral afin d’y tuer des centaines de petits cétacés. La Cour fédérale leur réclame un million de dollars australiens, soit 670 000 euros, en guise de condamnation. Un acte fort en dissuasion pour l’ensemble du secteur et salué par les associations animalières.
Une pratique nouvelle
Chassés par centaines par cette flotte nipponne depuis 2008, les rorquals de l’Antarctique, ou baleine de Minke, ressemblent à s’y méprendre à des baleines bleues en modèle réduit. Ce sont en effet les plus petits représentants des rorquals mais également les plus abondants (plus d’un million de têtes). Si on la trouve dans tous les océans du monde, la chasse à la baleine de Minke n’est que très récente dans l’histoire, donc non-traditionnelle. Quand les espèces les plus volumineuses ont commencé à se faire rares, les baleiniers se sont rabattus sur des proies plus petites mais abondantes. Sea Shepherd, notamment, s’attache à « défendre et protéger les baleines de Minke des harpons des baleiniers japonais illégaux dans l’Antarctique. » peut-on lire sur leur site.
Une baleine Minke harponnée et tirée par le navire Yushin Maru 2 – Photo : Glenn Lockitch / AFP
En chassant cette baleine en plein sanctuaire Austral, une zone protégée de 50 millions de km² entourant le continent Antarctique, la société Kyodo s’est exposée aux foudres de la justice australienne. Après plusieurs années de viol de la loi sur la protection de l’environnement et de la biodiversité entre 2008 et 2013, l’entreprise a finalement été condamnée à des amendes de 250 000 dollars australiens pour chacune de ses campagnes de pèche en zone interdite, soit quatre au total. Il aura cependant fallut attendre l’initiative privée d’une association pour que justice soit rendue.
L’action d’une ONG
À l’origine de ce recours en justice, l’ONG de protection animale Humane society international (HSI). Son directeur se félicite de cette décision et commente : « Aux termes de la loi australienne, les baleines présentes dans le sanctuaire baleinier australien des eaux australiennes de l’Antarctique bénéficient d’une protection totale. » Impossible donc pour la flotte japonaise de se replier derrière la recherche scientifique pour justifier l’abatage centaines de cétacés, particulièrement en zone protégée. L’entreprise incriminée a donc violé cette interdiction de manière délibérée, systématique et durable, précise la Cour fédérale.
Rappelons que depuis plusieurs décennies, la flotte japonaise contourne les règles internationales par l’exception scientifique qui autorise la chasse à des fins de recherche. La viande de baleine semble pourtant se retrouver à la carte de certains restaurants traditionnels. Récemment, la Cour internationale de Justice (CIJ) a contraint le Japon à renoncer à sa saison 2014/2015 de chasse à la baleine en Antarctique pour la saison 2014-2015. De son côté, face à la quantité de baleines de Minke dans l’océan, le Japon réclame des quotas qui permettraient de relancer la chasse commerciale de manière légale et contrôlée. Le gouvernement Japonais insiste sur l’importance de cette pratique ancestrale dans un pays très à cheval sur ses traditions alors que de nombreux pays occidentaux continuent l’abatage de masse d’espèces jugées sacrées dans d’autres cultures. Il conviendra à chacun de trancher la question.
Illustration signée Utagawa Kuniyoshi (1797–1861) via Wikimedia
Source : bluewin.ch / liberation.fr