Souvenez vous des commentaires lors de Fukushima : « De toute façon, en Europe, on ne risque rien ». Espérons-le.

Aujourd’hui, la répartition énergétique mondiale est la suivante : 7 % nucléaire, 14 % renouvelable et 79 % fossiles.
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Dans la vallée grenobloise, entouré des montagnes du massif du Vercors, le polygone scientifique regroupe de nombreux laboratoires nationaux et internationaux – tels le Synchrotron et l’Institut Laue-Langevin – spécialisés dans les études de structure de la matière. C’est dans ce cadre montagnard et boisé que se trouve le Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie (LPSC)1. Un grand calme règne dans le bâtiment. Là, la quinzaine de chercheurs, enseignants-chercheurs et thésards du groupe de Physique des réacteurs, dirigé par Roger Brissot, élabore des scénarios pour le nucléaire du futur. L’un d’eux met en scène un nouveau protagoniste qui suscite beaucoup d’intérêt : le réacteur à sels fondus associé au thorium.Pour Jean-Marie Loiseaux et Daniel Heuer, physiciens du nucléaire de l’équipe, comme pour l’ensemble des experts, en 2050, les énergies fossiles ne devraient plus représenter que 40 % de la production énergétique, effet de serre et épuisement des réserves obligent. Il faudra combler les besoins. « S’il ne peut être écarté des options futures, un développement de la filière du nucléaire ne pourra pas reposer sur le modèle actuel. Il devra répondre aux exigences fortes de sécurité, de compétitivité énergétique et d’un développement durable passant par une meilleure gestion des déchets radioactifs et des réserves naturelles », commente Daniel Heuer. Si elle doit devenir une option compétitive, nous estimons que l’énergie nucléaire devra représenter 25 % de la production mondiale d’énergie en 2050 soit sept à dix fois plus que sa valeur actuelle », poursuit Jean-Marie Loiseaux. Les chercheurs tentent donc d’imaginer les solutions possibles. Premier scénario : la continuité du développement des réacteurs à eau pressurisée (REP) actuels qui fonctionnent avec l’uranium enrichi comme combustible. Problème : « Cela n’est pas compatible avec un développement durable, commente Daniel Heuer. En effet, les réserves de vingt millions de tonnes d’uranium dans la nature seraient totalement épuisées en quarante à soixante-dix ans. » Par ailleurs, l’option REP génère des quantités très importantes de plutonium et de déchets radioactifs : les actinides mineurs (américium, curium et neptunium) très difficiles à recycler. Deuxième scénario : le développement de réacteurs à neutrons rapides (RNR) « régénérateurs ou surgénérateurs » qui utilisent comme combustible le plutonium produit par les réacteurs à eau pressurisée. Avantage : il produit plus de matière fissile qu’il n’en consomme. Ce scénario permettrait une multiplication des réacteurs, mais ne suffirait pas pour atteindre raisonnablement la production envisagée pour 2050. S’il permet le recyclage du plutonium, il présente l’inconvénient majeur de le faire circuler en très grande quantité, ce qui rend la filière difficile à gérer et son acceptation sociale encore plus délicate.

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Sels fondus et thorium : avenir du nucléaire ? – Le journal du CNRS – CNRS

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