Nous connaissons tous le principe des livres « pop-up », dans lesquels surgit de chaque nouvelle page une illustration en 3 dimensions. Ces images sont très souvent associées à un univers enfantin, permettant d’illustrer de façon ludique les scènes d’un conte. L’artiste anglaise Su Blackwell a décidé de reprendre ce concept et de l’adapter à tous les lecteurs et à tous les amoureux de l’art…
Su Blackwell est née en 1975 à Sheffield, au Royaume-Uni. Elle a commencé par étudier l’art du textile au Bradfoard College, puis a été admise au Royal College of Art de Londres où elle a commencé à développer ses projets artistiques, d’abord à base de tissus. C’est après un voyage en Asie, qui lui a fait découvrir l’art de l’origami, que l’artiste s’est mise à intégrer le papier dans ses créations.
« Le papier, depuis sa création, a toujours été utilisé pour la communication, soit entre les Hommes, soit pour tenter de communiquer avec le monde des esprits. Je travaille ce matériau, accessible mais délicat, en utilisant des processus irréversibles, destructeurs, qui permettent de réfléchir sur la précarité du monde que nous habitons et sur la fragilité de notre vie, de nos rêves, de nos ambitions » a déclaré l’artiste dans une interview donnée au Telegraph, en 2007.
C’est ainsi que Su a pu intégrer le travail du papier dans ses nombreux travaux de sculpture, d’installation, autant que de décors de théâtre, puisqu’elle a réalisé celui de la pièce « La Reine des Neiges » jouée à Kingston en 2011. L’artiste, actuellement âgée de 40 ans, est toujours très prolifique et va bientôt donner une exposition à Londres sur le thème de l’habitation, « Dwelling » en anglais. Cette série de livres à l’effet « pop-up » présente des grands classiques de la littérature, tels que Le Livre de la Jungle, 20 000 Lieues sous les Mers ou encore Ne Tirez pas sur l’Oiseau Moqueur.
Les sculptures de papier qui arborent ces contes sont en complet rapport avec leur histoire, mais celles-ci ne reflètent pas obligatoirement un monde joyeux et féérique comme l’on pourrait l’imaginer. Au contraire, dans des paysages souvent dénués de figures humaines, on retrouve une certaine impression de solitude et de nostalgie, avec par exemple une cabane isolée au milieu d’un bois, un bateau vide dans l’océan, ou encore un phare isolé de toute agitation. Une mélancolie accentuée par la lumière tamisée qui se dégage de ses créations, puisque chaque habitation est éclairée, rappelant la présence invisible des Hommes vivant à l’intérieur.
https://www.youtube.com/watch?v=sc1exqVqYI8
Par ses œuvres, l’artiste aime à faire réfléchir sur l’humain, la vie, la mort et les esprits. Amoureuse de la nature depuis sa plus tendre enfance, c’est dans la forêt, les lacs et la mer que Su pioche une grande partie de son inspiration. Son objectif, faire réfléchir ses spectateurs sur la nature humaine, la vie, la mort et les esprits qui animent le monde. Elle fut également très inspirée par les travaux sur papier de Jonathan Callan, ou encore par l’univers trash-enfantin de la française Annette Messager.
Plébiscitée dans le monde entier pour son travail unique de sculpture sur papier, elle exposera à la galerie d’art contemporain Long & Ride, à Londres, du 17 septembre au 9 octobre 2015. À ne pas rater, si vous êtes dans les parage L’ensemble de son œuvre est également à découvrir sur le site de l’artiste : http://www.sublackwell.co.uk/
Source : mymodernmet.com